Le ministre de l'Energie, Nouredine Bouterfa, a affirmé hier dimanche que l'accord obtenu à l'arraché fin septembre à Alger à l'issue d'une réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est toujours valide et qu'il sera au menu des travaux de la réunion ministérielle de fin novembre à Vienne. «Il n'y a pas de retour sur l'accord d'Alger. Aujourd'hui, nous sommes en application de cet accord», a-t-il dit. Il explique que «le comité technique de haut niveau installé suite à la réunion d'Alger est en train d'y travailler, et l'accord d'Alger n'a pas été remis en cause». Ces déclarations interviennent à l'issue d'une semaine mouvementée sur les marchés pétroliers qui ont joué au yo-yo sur des rumeurs et articles de presse selon lesquels l'Arabie saoudite va augmenter sa production. Ce qui a ravivé les craintes des pays Opep et le sentiment des traders que les pays producteurs ne vont pas s'entendre sur les quotas de production qui seront définis lors de la réunion ministérielle de novembre dans la capitale autrichienne. Le comité technique de haut niveau mis en place juste après la réunion d'Alger a proposé que la durée de l'accord soit d'une année à partir de janvier 2017 avec révision au bout de six (6) mois, a précisé par ailleurs M. Bouterfa. Il a en outre souligné que les quotas de production des pays Opep seraient arrêtés lors de la réunion ordinaire de l'OPEP le 28 novembre à Vienne. Cet accord obtenu difficilement à Alger prévoit une réduction de la production de l'organisation, qui doit passer de 34,5 mb/j à au moins 33mb/j. Cette réduction du plafond de production de l'OPEP va induire de nouveaux quotas de production, en baisse, des pays membres. C'est le travail du comité technique, présidé par l'Algérie, de déterminer en fait les nouveaux quotas de production qui seront sur la table de la prochaine réunion de l'OPEP. Selon M. Bouterfa, «chaque pays réduira en fonction de son volume de production actuel». Ce scénario, qui a calmé les marchés et fait remonter les cours, a été ébranlé cette semaine, justement, par les informations selon lesquelles l'Arabie saoudite menace d'augmenter sa production si Téhéran ne consent pas également à opérer la même décision. Des informations qui ont cependant pesé sur les cours du brut qui a accentué ses pertes vendredi en fin d'échanges. Le cours du baril de light sweet crude (WTI), brut américain, a cédé 59 cents à 44,07 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange, au terme de six séances consécutives de baisse, qui l'ont vu perdre près de six dollars. Le Brent, brut de référence de la mer du Nord, a terminé la séance à 45,56 dollars/baril, en baisse de 90 cents par rapport à la clôture de jeudi. «On a zigzagué en fonction de déclarations venues de différentes sources», en premier lieu au sein de l'Opep, a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group. Ces rumeurs de presse ont plombé un marché déjà en plein doute sur un projet d'accord annoncé fin septembre par l'Organisation, en vue de baisser sa production. Ces supposées menaces de Riyad sont d'autant plus décourageantes que «l'Arabie saoudite est le principal acteur à défendre une baisse de la production», celle-ci devant être mise en œuvre à l'issue d'un sommet le 30 novembre, a souligné un analyste de marché. En fait, c'est un article de l'agence Reuters citant quatre sources au sein de l'OPEP, qui a indiqué que l'Arabie saoudite menaçait d'«augmenter fortement sa production si l'Iran, qui a été exempté de participer à l'accord conclu à Alger, ne plafonnait pas sa production». Mais, cette information a provoqué une réaction immédiate du secrétaire général de l'OPEP, Mohamed Barkindo, qui a démenti l'existence d'une menace saoudienne d'augmenter sa production. «Leur contribution a été comme d'habitude constructive» dans les discussions avec les autres membres de l'OPEP à Vienne la semaine dernière, a précisé vendredi Mohammed Barkindo. Une autre rumeur, qui voudrait que «tous les producteurs, y compris l'Arabie saoudite, allaient augmenter leur production s'il n'y avait pas d'accord», allait atomiser le marché. Face à ces «rumeurs» qui ont déstabilisé le marché, certains analystes ne sont pas loin de penser qu'il s'agit d'avertissements que s'envoient mutuellement certains pays producteurs membres de l'OPEP pour les mettre en garde sur ce qui pourrait se passer s'il n'y aura pas d'accord le 28 novembre à Vienne. Dans l'intervalle, le brut est beaucoup plus proche de son plancher de 40 dollars que du nouveau seuil psychologique des 50 dollars.