Les Bourses européennes ont terminé vendredi en baisse, à l'exception de Lisbonne, les investisseurs optant pour la prudence face aux incertitudes nourries par l'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Les places européennes attendent également les décisions des banques centrales en décembre. "Les indices européens sont perdus", estiment les stratégistes du courtier Aurel BGC. "On attendait cependant avec une certaine impatience les commentaires de Mario Draghi (président de la Banque centrale européenne) lors d'un congrès à Francfort", ont relevé les experts de Mirabaud Securities Genève. M. Draghi s'est montré très prudent concernant l'économie en zone euro, dont les perspectives ne portent pas selon lui à l'optimisme, nourrissant les attentes d'un nouvel assouplissement à venir de la politique monétaire ultra-accommodante de la BCE. La veille, la présidente de la banque centrale américaine (Fed) Janet Yellen avait répété qu'un relèvement des taux directeurs américains pouvait intervenir bientôt, mais a estimé que l'économie américaine avait encore "une marge d'amélioration". L'Eurostoxx 50 a lâché 0,69% La Bourse de Paris a reculé de 0,52%, l'indice CAC 40 cédant 23,42 points à 4.504,35 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,3 milliards d'euros. LafargeHolcim a cédé 1,72% à 50,29 euros, pénalisé par l'abaissement de son objectif de bénéfice opérationnel pour 2018. Les titres liés au secteur pétrolier ont peiné comme Total (-1,28% à 43,12 euros), CGG (-7,02% à 13,12 euros) et Technip (-0,46% à 65,30 euros). Engie (-2,22% à 11,26 euros), Veolia (-1,74% à 16,40 euros) et Suez Environnement (-1,78% à 13,21 euros) ont aussi reculé. Voltalia (+1,21% à 8,36 euros) a été dopé par un chiffre d'affaires trimestriel doublé. Faiveley Transport a reculé (-0,10% à 99,35 euros) après avoir subi une perte nette semestrielle. La Bourse de Londres a lâché 0,28%, à cause d'une baisse des valeurs minières lors d'une séance marquée également par les malheurs du motoriste Rolls-Royce. L'indice FTSE-100 a cédé 18,94 points, à 6.775,77 points. Les compagnies minières diversifiées ont souffert: Anglo American (-3,28% à 1.089,50 pence), BHP Billiton (-1,21% à 1.263,50 pence) et Rio Tinto (-2,88% à 2.934 pence). La chute des spécialistes de l'or a été plus marquée: Randgold (-4,85% à 5.790 pence), Fresnillo (-6,86% à 1.289 pence) et Polymetal International (-3,30% à 762,50 pence). Le motoriste Rolls-Royce a fini en très forte baisse de 5,94% à 657,50 pence. D'après l'agence Bloomberg, le président de Emirates s'est plaint de performances soi-disant mitigées des moteurs Trent 900 de Rolls-Royce qui doivent équiper une nouvelle série de 50 A380 dont la compagnie des Emirats doit commencer à prendre livraison à partir de la fin de l'année. Les opérateurs de télécommunications BT et Vodafone ont perdu respectivement 2,81% à 362,90 pence et 0,22% à 204,90 pence. Ils ont souffert d'informations évoquant le piratage de données d'utilisateurs d'un autre opérateur britannique, Three. A Francfort, l'indice vedette Dax a cédé 0,20% à 10.664,56 points. Le MDax des valeurs moyennes a perdu 0,32% à 20.520,77 points. Malgré le vaste plan de restructuration annoncé pour la marque Volkswagen, l'action du groupe n'a perdu que 0,34% à 117,15 euros. Deutsche Bank a aussi reculé (-0,40% à 14,96 euros). L'indice Dax était tiraillé entre des valeurs technologiques en forme, comme Infineon (+1,62% à 16,01 euros) et SAP (+1,48% à 78,29 euros), seulement devancés par le groupe de télévision ProSiebenSat.1 (+2,67% à 33,49 euros), et les valeurs énergétiques à la peine, avec des baisses de 2,21% à 11,74 euros pour RWE et de 1,22% à 6,06 euros pour EON. L'indice SMI de la Bourse suisse a cédé 0,49%, à 7.925,42 points. LafargeHolcim a perdu 1,64% à 54 CHF, après avoir comme prévu abaissé ses objectifs de bénéfices. L'autre grand perdant a été Actelion (-1,86% à 158,10 CHF). Les poids lourds pharma Roche (-0,60% à 232,80 CHF) et Novartis (-1,17% à 71,85 CHF) ont pesé sur l'indice. Aux financières, Swiss Re (-0,32% à 92,95 CHF) et Credit Suisse (-0,77% à 14,19 CHF) reculaient le plus fortement. Julius B?r à l'inverse a pris 0,85% à 45,14 CHF, confirmant ses gains de la veille après ses résultats sur dix mois. La Bourse de Madrid a abandonné 1,09% à 8.622,90 points, plombée par de grandes valeurs bancaires. Banco Santander a lâché 1,84% à 4,27 euros et BBVA 2,82% à 5,86 euros. Seul Banco Popular était en hausse (+0,47% à 86 centimes). Parmi les rares valeurs en hausse figuraient beaucoup de groupes liés au tourisme, comme le spécialiste des réservations de voyages en ligne Amadeus (+0,48% à 41,80 euros), le groupe hôtelier Melia (+1,08% à 10,80 euros) ou le gestionnaire d'aéroports Aena (+0,16% à 125,10 euros). L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a perdu 1,75% à 16.266 points. StMicroelectronics a réalisé la meilleure performance (+1,95% à 8,87 euros), suivi d'Italgas (+0,77% à 3,16 euros) et de Fiat Chrysler Automobiles(+0,57% à 7,045 euros). La Banca Popolare Milano a subi la plus forte baisse (-5,22% à 0,3052 euro), suivie de Banco Popolare (-5,10% à 1,934 euro) et de Mediobanca (-4,04% à 6,53 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a reculé de 0,25% à 450,68 points. Ont fini en baisse le nouveau géant néerlando-belge de la distribution Ahold Delhaize (-2,47% à 19,38 euros) et le groupe de technologies Galapagos (-2,27% à 56,40 euros). En hausse, le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto (+3,02% à 48,69 euros) et le fabricant de système de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML (+2,71% à 98,53 euros). L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a cédé 1,24% à 3.426,21 points. Parmi les 17 valeurs en baisse, le groupe de métallurgie Bekaert était le plus mal loti (-9,41% à 36,82 euros), après avoir a annoncé une légère baisse de son chiffre d'affaires sur neuf mois. Le groupe bancaire KBC a stagné à 55,96 euros. Deux ont progressé, dont le fabricant de produits d'hygiène Ontex (+2,29% à 25,65 euros). Lisbonne a terminé en légère hausse de 0,09% à 4.420,30 points, tirée par la bonne performance de la holding Pharol, issue de la scission de Portugal Telecom, qui a progressé de 3,24% à 0,19 euro. Parmi les gagnants figuraient également la banque BCP (+2,60% à 1,25 euro) et l'opérateur de télécommunications Nos (+0,45% à 5,56 euros). A l'inverse, le groupe postal CTT a perdu 1,40% à 5,76 euros. Les taux d'emprunt se stabilisent Le marché de la dette souveraine en zone euro s'est stabilisé vendredi après une semaine difficile, les investisseurs restant cependant circonspects après des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE). Lors d'une conférence à Francfort vendredi, Mario Draghi s'est montré très prudent concernant l'économie en zone euro, dont les perspectives ne portent pas à l'optimisme, selon lui. Ces constatations nourrissent les attentes d'un nouvel assouplissement à venir de la politique monétaire ultra-accommodante de l'institution européenne. A 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de la dette allemande a terminé à 0,272% contre 0,279% jeudi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. De son côté, le taux d'emprunt de même échéance de la France a légèrement progressé à 0,760% contre 0,745%. Le taux de l'Italie a fini stable à 2,093% contre 2,094%, tout comme le taux à 10 ans de l'Espagne à 1,593%. En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt à 10 ans du Royaume-Uni a fini à 1,455% contre 1,410% jeudi. Aux Etats-Unis, le taux à 10 ans s'inscrivait à 2,319% contre 2,303%. Celui à 30 ans s'établissait à 3,010% contre 3,012%. Pour sa part, le taux à 2 ans évoluait à 1,041% contre 1,046%. L'euro baisse face au dollar L'euro restait en baisse vendredi face à un dollar toujours porté par la perspective d'un resserrement monétaire, espoir encore renforcé par les propos tenus la veille par la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen. Vers 22H00 GMT (23H00 HEC), l'euro valait 1,0592 dollar contre 1,0627 dollar jeudi vers 22H00 GMT. Il était même tombé brièvement à 1,0569 dollar, son niveau le plus bas depuis début décembre 2015. La devise européenne montait face à la monnaie nippone, à 117,46 yens contre 117,00 yens jeudi. Le dollar aussi gagnait du terrain face à la devise japonaise, à 110,90 yens contre 110,09 yens la veille. Signe de sa vigueur, le billet vert continuait d'évoluer autour de son plus haut niveau depuis plus de 13 ans face à un panier de six devises. La livre britannique perdait du terrain face à la monnaie unique européenne, à 85,75 pence pour un euro, et plus nettement face au dollar, à 1,2353 dollar pour une livre. La devise suisse montait un peu face à l'euro, à 1,0695 franc pour un euro, mais se dépréciait face au billet vert, à 1,0097 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé en baisse face au dollar, à 6,8865 yuans pour un dollar à 15H30 GMT, son niveau le plus faible en fin d'échanges depuis début décembre 2015, contre 6,8781 yuans jeudi à la même heure.