Les Bourses européennes ont cédé du terrain vendredi, la nette progression de la veille générée par le statu quo de la Fed mercredi se traduisant notamment par des prises de bénéfices. "On est dans une fin de semaine assez prudente, après la vague d'achats" marquée qui a suivi la réunion de la Fed, a souligné Alexandre Baradez, un analyste de IG France. "Le marché se méfie du contrecoup du message de la Fed, beaucoup moins clair que les précédents" et qui pourrait être "ajusté" dans les jours à venir par des déclarations de ses membres dont certains s'expriment dès vendredi soir, avance-t-il. Par ailleurs, selon lui, les indicateurs européens publiés dans la matinée ont contribué au "tassement" du marché. La croissance de l'activité privée dans la zone euro a ralenti en septembre par rapport à août, atteignant son plus bas niveau depuis janvier 2015, selon la première estimation de l'indice PMI composite publiée vendredi. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,64% L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a reculé de 0,47% à 4.488,69 points. Société Générale a reculé de 1,53% à 31,89 euros après la décision de la cour d'appel de Versailles de ramener de 4,9 milliards à un million d'euros les dommages et intérêts dus à la banque par Jérôme Kerviel. Veolia Environnement a perdu 1,55% à 20,30 euros, dans la foulée de l'annonce de la vente par la Caisse des dépôts de quelque 22,5 millions d'actions, soit environ 4% du capital du spécialiste français de la gestion de l'eau et du retraitement des déchets. Suez a lâché 1,22% à 14,93 euros après avoir finalisé l'acquisition auprès du groupe Caltagirone de 10,85% du capital d'Acea, spécialiste italien de la gestion de l'eau et de l'énergie, portant ainsi sa participation à 23,33%. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,44% à 10.626,97 points alors que l'agenda économique du jour était à peu près vide. Deutsche Post (+0,52% à 28,15 euros) et Lufthansa (+0,24% à 10,49 euros) ont toutefois réussi à conserver un certain dynamisme, s'arrogeant les deux premières places du Dax. Deutsche Bank a en revanche cédé 1,98% à 11,41 euros, tout en bas du Dax. Sa concurrente, Commerzbank, qui selon des informations de presse envisagerait quelque 1.500 suppressions d'emplois dans son activité bancaire pour les PME dans le cadre d'une vaste restructuration, a limité son repli à 0,28% à 6,30 euros. Volkswagen a souffert également (-1,53% à 119,15 euros). L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a terminé quasi stable (-0,03%) à 6.909,43 points. Les valeurs financières ont quasi toutes fini dans le rouge, notamment les banques RBS (-2,09% à 182,60 pence), Lloyds (-2,05% à 55,98 pence) et Standard Chartered (-1,93% à 639,10 pence). Les groupes de défense et d'aéronautique ont aussi passé une mauvaise journée, BAE Systems décrochant de 2,42% à 524,50 pence et Rolls-Royce de 1,43% à 722,50 pence. Les compagnies minières ont évolué de façon contrastée: Anglo American a grimpé de 3,31% à 951 pence et Glencore de 1,73% à 211,50 pence, mais la compagnie minière russe Polymetal International a signé la pire performance de la journée, s'enfonçant de 7,37% à 981 pence. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a reculé de 1,11% à 16.452 points. Plusieurs banques étaient en queue de peloton à l'image d'Ubi Banca (-3,4% à 2,1 euros), Intesa Sanpaolo (-3,2% à 1,996 euros), Banca popolare dell'Emilia Romagna (-2,93% à 3,244 euros), Banca Mediolanum (-2,7% à 5,94 euros) ou Banco popolare (-2,28% à 2,056 euros). La meilleure performance a été réalisée par la maison de couture Salvatore Ferragamo (+2,59% à 22,59 euros). Suivaient Unicredit (+1,32% à 2,148 euros) et Mediaset (+1,31% à 2,782 euros). La Bourse de Madrid a cédé 1,25% à 8.823 points, marquée par une forte chute des bancaires sur fond de prises de bénéfices. La première banque espagnole en termes de capitalisation Banco Santander a chuté de 3,25% à 3,96 euros, Sabadell de 4,15% à 1,13 euro et CaixaBank de 3,75% à 2,26 euros, après avoir décidé de vendre à ce prix 9,9% de son capital social pour financer le rachat de sa filiale du Portugal BPI. ACS était une des rares valeurs à tirer leur épingle du jeu (+0,71% à 26,89 euros). Le SMI de la Bourse suisse a perdu 0,42% à 8.272,89 points au terme d'une séance sans grandes impulsions. Les bancaires étaient en repli: UBS a perdu 0,30% à 13,44 francs suisses, et Credit Suisse 0,08% à 13,13 francs suisses. La banque privée suisse Julius Baer a reculé de 0,42% à 40,57 francs suisses. La Bourse de Lisbonne a reculé de 0,77% à 4.576,23 points, pénalisée par la chute de la banque BCP. Le titre de la BCP a dévissé de 5,19% à 1,46 centime d'euro, après avoir déjà reculé de 1,28% la veille. Sa concurrente BPI, qui est sous le coup d'une OPA de l'espagnole CaixaBank, est restée inchangée, à 1,13 euro. Parmi les perdants figuraient aussi le groupe d'électricité et de gaz Energias de Portugal (EDP), en baisse de 1,44% à 2,95 euros, et sa filiale pour les énergies renouvelables EDP Renovaveis (-1,53% à 7,14 euros). L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a perdu 0,33% à 3.604,27 points. A contre-courant, le groupe de biotechnologies Galapagos, au sujet duquel courent des rumeurs de rachat, a continué de grimper (+4,73% à 60,22 euros). L'indice belge a été tiré vers le bas par le bancassureur KBC, qui a enregistré la plus forte baisse (-2,07% à 53,40 euros). Le fabricant de produits d'hygiène Ontex a perdu 1,31% à 29,01 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,23% à 454,48 points. Galapagos a gagné 4,73% à 63,78 euros. L'assureur NN Group a perdu 0,95% à 27,60 euros. Le marché de la dette se stabilise Le marché de la dette en zone euro s'est stabilisé vendredi, au lendemain d'une belle glissade de ses taux d'emprunts sous le coup de l'enthousiasme généré par le statu quo de la Fed. "La Réserve fédérale américaine a choisi de faire consensus, ce qui revenait à faire ce que les marchés voulaient" et cela a engendré hier "un mouvement sans doute excessif" de détente des taux d'emprunt, a souligné Thibault Prébay, directeur général adjoint de Financière Arbevel. La détente était "d'autant plus exagérée que le choix de la Fed ne remettait rien en question". "Après l'euphorie d'hier, une accalmie était logique", avec un "rebond technique des taux d'emprunts, qui reste toutefois relativement limité", a-t-il ajouté. Dans ce contexte, "le PMI en zone euro n'a pas eu d'influence significative", a relevé M. Prébay en notant que "même s'il était plus bas qu'attendu, les chiffres étaient quand même corrects et in fine pour le marché, il n'y avait pas matière à s'inquiéter outre mesure". A 18H00 (16H00 GMT), le taux à 10 ans de l'Allemagne a fini en légère hausse à -0,082% contre -0,096% jeudi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Celui de la France a suivi le même cheminement, terminant à 0,215% contre 0,199%, tout comme celui de l'Espagne à 0,967% contre 0,919% et celui de l'Italie à 1,214% contre 1,189%. Au Royaume-Uni, le taux d'emprunt à 10 ans a aussi un peu progressé à 0,730% contre 0,707%. Aux Etats-Unis, le taux d'emprunt à dix ans évoluait à 1,622% contre 1,618% jeudi, celui à 30 ans à 2,345% contre 2,335%. Le taux à deux ans s'était inchangé à 0,770%. L'euro progresse un peu face à un dollar L'euro progressait légèrement vendredi face à un dollar toujours affecté par la décision de la Réserve fédérale (Fed) de laisser deux jours plus tôt ses taux d'intérêt au même niveau. Vers 21H00 GMT (23H00 HEC), l'euro valait 1,1228 dollar contre 1,1208 dollar jeudi vers 21H00 GMT. La monnaie européenne gagnait également du terrain face à la devise japonaise, à 113,43 yens contre 112,94 yens la veille au soir. Le dollar aussi progressait face à la monnaie nippone, à 101,02 yens contre 100,77 yens jeudi. De son côté, la livre britannique était affectée par un regain d'inquiétudes sur les perspectives économiques du Royaume-Uni, alors que le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a déclaré jeudi que le gouvernement compte activer début 2017 l'article 50, qui enclenchera formellement le divorce avec l'Union européenne (UE). Vers 21H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 86,56 pence pour un euro comme face au dollar, à 1,2972 dollar pour une livre. Le franc suisse reculait face à l'euro, à 1,0890 franc pour un euro et légèrement face au billet vert, à 0,9698 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé en baisse face au dollar, à 6,6694 yuans pour un dollar à 15H20 GMT contre 6,6648 yuans jeudi à 15H30 GMT. L'once d'or a fini à 1.338,65 dollars au fixing du soir, contre 1.339,10 dollars jeudi.