Les centres d'enfouissement technique (CET) à Oran ont pris l'initiative d'intégrer les chiffonniers dans l'activité du tri sélectif des déchets, pour profiter de leur expérience, a-t-on appris auprès de l'entreprise publique de gestion des CET. Ainsi, 35 ouvriers en majorité des chiffonniers, appelés communément "chramtia" ayant foulé pendant des années la décharge publique d'El Kerma (au sud d'Oran), ont été recrutés cette année dans la chaine du tri sélectif des déchets, a indiqué la directrice de l'entreprise, soulignant que le recours à cette main d'oeuvre se fera à chaque fois que le besoin se fait sentir. L'entreprise fera appel à ces "ouvriers" après la mise en service, en fin d'année courante, de la deuxième station de tri sélectif à Hassi BOunif (est d'Oran) dotée d'équipements sophistiquées et d'une capacité de traitement de 1.400 tonnes de déchets par jour, a annoncé Chellal Dalila. Deux autres projets du genre sont prévus dans les communes Arzew et d'El Ançor, avec la perspective de recruter d'autres dans un cadre légal et en fonction des moyens financiers, a-t-elle ajouté faisant remarquer que le nombre de "chramtia" ne cesse d'agrandir avec l'extension d'un réseau spécialisé dans la récupération qui active illégalement. Les ouvriers recrutés par l'entreprise de gestion des CET se lèvent tôt le matin pour collecter les déchets triés au niveau de hai "Akid Lotfi" et de la cité "AADL" avant le passage des chiffonniers opérant à leur compte, a expliqué la chargée du tri sélectif et de la récupération, Amina Megherbi saluant l'expérience du tri sélectif dans ces deux quartiers, qui a fait l'objet au préalable de campagnes de sensibilisation visant à instaurer une culture environnementale et à valoriser les déchets. La fermeture de la décharge publique d'El Kerma a contraint les chiffonniers à se tourner vers les bacs installés dans les quartiers sans se soucier des conséquences du tri sauvage et anarchique dont ils sont coupables en laissant derrière eux des amas de détritus éparpilés pêle-mêle, attirant les insectes et les chiens et chats errants et affectant l'image de la ville, a-t-on fait savoir. K.H.