Une dynamique est enclenchée ces dernières années dans la ville d'Oran et les communes de la wilaya pour améliorer la gestion des ordures ménagères malgré les insuffisances constatées par endroits et dans certains points de ramassage. Le décor est plutôt repoussant dans certains endroits du Grand projet urbain (GPU) d'Oran, devenus de véritables points noirs, notamment avec le développement d'activités incontrôlées de récupération de matériaux réutilisables, pratiquées le plus souvent dans des conditions d'insalubrité totale. A titre d'exemple, à la cité 1500 logements à haï USTO et à proximité de la mosquée «Bir El Oualidine», des sacs éventrés jonchent au quotidien le sol. Des immondices attirent moustiques, volatiles de toutes sortes et des meutes de chiens, de chats errants et de rats. De sept bacs d'ordures livrés il y'a près de trois ans, il n'en reste aujourd'hui que trois, abîmés de toutes parts. «Le tri opéré par des chiffonniers complique la tâche des agents de nettoiement de l'EPIC «Oran propreté», malgré la rotation des bennes tasseuses qui se fait jour comme de nuit et après la collecte», a soutenu un habitant de cette cité relevant de la commune de Bir El Djir. Le spectacle est encore plus affligeant lorsqu'on sait certains bacs à fleurs qui ont coûté les yeux de la tête à l'Etat dans le cadre d'une ancienne opération d'amélioration urbaine et qui se sont transformés subitement en dépôt de gravats, déplorent de nombreux résidents qui assistent désarmés face à cet incivisme des uns et à la nonchalance des autres. Le même décor est planté à haï USTO HLM où des immondices sont jetés pêle-mêle à telle enseigne que la gestion des déchets ménagers est assimilée, selon les dires des riverains, à la mise en décharge des déchets les plus banales. «La gestion actuelle des déchets et autres produits assimilés, malgré l'existence d'une entreprise de wilaya spécialisée qui a fait énormément d'efforts dans la collecte, est loin d'être maîtrisée. Ceci est perceptible dans de nombreux endroits de la commune d'Es-Sénia», a souligné un résident de la cité «El Mouhadjirine» estimant que beaucoup reste à faire notamment en ce qui concerne l'après ramassage. Les membres de la commission de la santé, hygiène et environnement de l'Assemblée populaire de wilaya d'Oran (APW) ont recommandé une série de propositions pour améliorer la gestion des déchets ménagers au niveau local, dont notamment le renforcement en moyens matériels et humain de l'EPIC «Oran propreté». «Il s'agit surtout de trouver les solutions adéquates pour améliorer la gestion des déchets», a souligné Mme Dalila Chellali, membre de la commission lors de la 3ème session ordinaire de cette assemblée tenue récemment, préconisant la création d'une déchetterie avec l'implication de partenaires qui feront le tri sélectif (plastiques, papier, verre, ...). «Un choix s'impose pour effectuer le traitement en fonction des types de déchets générés et pourquoi pas industrialiser les filières de traitement et les valoriser afin de créer des filières pour les déchets organiques papier, verre, plastique» a–t-elle soutenu. M. Benkhelifa Belkheir, président de la commission milite également pour l'encouragement à la création de petites et moyennes entreprises (PME) dans les différentes filières de récupération et de transformation, sur la base de conventions de partenariat entre entreprises de collecte et entreprises de récupération et dans le cadre de la sous-traitance avec l'EPIC «Oran propreté» en tant que concessionnaire public. EPIC «Oran propreté» : une dynamique à renforcer A la faveur du programme national de gestion des déchets ménagers et assimilés, la wilaya d'Oran a lancé des études de schémas directeurs communaux et de réalisation de centres d'enfouissement techniques intercommunaux (CET)qui ont pour objectif la mise en place de décharges contrôlées dans des sites appropriés, à savoir le CET de Hassi Bounif et celui d'El Ançor, avec, à la clé, la création d'un outil de gestion des déchets qu'est l'EPIC «Oran Propreté». Ce programme a été également couronné par l'éradication de décharges sauvages et dépotoirs disséminés à travers les territoires des villes et des communes de la wilaya et l'amélioration de la pré collecte, la collecte et le transport des déchets vers les lieux d'élimination. Mais, malgré les efforts notoires pour remédier aux problèmes de gestion des déchets ménagers avec le lancement pilote de l'opération tri sélectif à haï «Akid Lotfi» à l'est d'Oran, beaucoup de travail reste à faire afin de maîtriser et améliorer la gestion actuelle, comme le soutiennent les élus locaux. Selon un rapport de la wilaya, l'EPIC «Oran propreté», qui assure la collecte des déchets ménagers de trois secteurs urbains de la ville d'Oran (Es Seddikia, El Othmania, El Menzeh), et des communes de Bir El Djir, Sidi Chahmi, El Kerma, Es-Sénia et Misserghine vers les CET de Hassi Bounif et El Ançor, dispose d'un parc matériel doté pour l'essentiel de 33 bennes tasseuses, de 18 camions opérationnels et 15 camions immobilisés (en panne), de trois hydrocureurs et de deux grues. Des moyens matériels qui s'avèrent insuffisants pour permettre une gestion adaptée, performante et structurée, a-t-on relevé. Une situation rendue compliquée, voire anarchique, avec l'existence de 2.000 personnes parmi les chiffonniers qui activaient de façon informelle dans l'ex décharge d'El Kerma et qui opèrent aujourd'hui dans des conditions d'insalubrité totale dans les différents quartiers de la wilaya. La diversification des activités de tri sélectif s'avère un moyen supplémentaire pour l'EPIC qui a du mal à recouvrer les créances qu'elle détient sur les communes pour renflouer ses caisses, a-t-on soutenu.