M. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements, a mis en cause le travail de l'administration algérienne, notamment les conditions de mise en œuvres des réformes,ainsi que des organismes tels que l'Andi, la douane et les agences foncières et autres. Car, selon le ministre, le problème que rencontre l'investisseur c'est cette mentalité qui prévaut au sein de l'administration qui n'est toujours pas adaptée à la nouvelle vision de l'économie algérienne qui demande plus de dynamisme et de flexibilité. Dans un point de presse qu'il a tenu, hier, à la fin des travaux du 3e Forum sur l'économie algérienne, le ministre a souligné que les investisseurs arabes apprécient le potentiel offert par l'Algérie dans le domaine de l'investissement et que l'Algérie pour sa part sait que l'investissement arabe représente un potentiel immense. Le problème qui se pose, selon M. Temmar, n'est pas politique mais il est dans les conditions de mise en œuvre. A ce titre, il a expliqué que la transformation de l'administration pour faciliter les procédures aux investisseurs "n'est pas facile". Dans ce cadre, il a indiqué que son département a commencé à initier des changements avec l'Andi pour que l'aspect administratif de l'agence disparaisse et arriver à une flexibilité des procédures au sein de cet organisme pour qu'il joue son rôle d'accompagnateur de l'investisseur. Il a ajouté que la législation algérienne est parmi les meilleures, affirmant que l'Algérie ne peut pas simplifier encore plus le système fiscal car le problème n'est pas dans les textes mais dans la mise en œuvre. Il a également précisé qu'il n'y a aucun problème du point de vue réglementaire mais "l'administration doit apprendre à accélérer ses démarches". A noter qu'un investisseur arabe avait posé le problème de la complexité du système fiscal et a demandé sa "facilitation" lors d'une séance de questions-réponses organisée entre le chef du gouvernement et les hommes d'affaires arabes à la même occasion. Par ailleurs, le ministre a souligné que l'Algérie a attendu des années, depuis 2002, pour tenir ce 3e forum parce que lors de cette période l'économie algérienne a subi les changements "qu'il faut". A ce titre, il a annoncé que la décision est prise pour tenir chaque année une manifestation économique du genre. D'ailleurs, des réunions spécifiques vont démarrer prochainement, à commencer par une réunion portant sur le secteur automobile et les équipements automobiles. En matière de chiffres, il a tenu à dresser un bilan de la situation tout en critiquant le phénomène des chiffres non concrets donnés par-ci et par-là. Selon les chiffres de M.Temmar, entre 2002 et 2007, il y a eu 14,5 milliards de dollars d'investissements arabes et avec 251 projets qui ont obtenu l'autorisation de l'Andi d'une valeur de 6 milliards de dollars, ce qui fait que les investissements arabes forment 56% du total des investissements étrangers en Algérie. Il a également annoncé que 7 grands projets ont fait objet d'études au niveau du CPE avec une valeur de 8,5 milliards de dollars ; il s'agit du projet Emiral, Sidar, IAIC dans l'hôtellerie catégorie 5 étoiles , la construction d'un hôpital, et Sofrel entre Sonatrach et Orascom , sans oublier les 4 projets d'Emaar et celui d'El Qudra qui est en phase de discussions et enfin les projets Dounia dont les discussions sont en phase finale. Pour ce qui concerne Emaar, il a précisé qu'il s'agit de 4 projets avec une valeur de 5 milliards de dollars et non 25. Il y a eu des discussions directes avec ce groupe et tout est réglé selon le ministre, notamment, la question des terrains pour la réalisation des projets. Il a annoncé également que les représentants de ce groupe arriveront dans 3 jours pour finaliser les discussions au niveau du CPE. Foncier : l'Etat se tourne vers les terrains agricoles Pour sa part, le chef du gouvernement, qui a répondu aux préoccupations des hommes d'affaires arabes, a annoncé, concernant le système fiscal, qu'un projet de loi sera soumis prochainement au Parlement portant des amendements au plan organique sur la loi des finances afin d'éviter d'intégrer des changements d'effet financier sur la loi. Il a, également, affirmé qu'actuellement un atelier sur la réforme fiscale est ouvert pour faciliter les mesures en faveur de citoyens et de l'entreprise. Pour ce qui est de l'ouverture du marché national aux banques étrangères, notamment arabes, il a indiqué que lors d'une mini rencontre hier matin, il a été évoqué l'importance des crédits de consommation, notant qu'il a été constaté que la plupart des banques implantées en Algérie orientent la majorité des leurs crédits à la consommation, notamment, l'importation des voitures dans le but de récolter des bénéfices. Néanmoins, le gouvernement pense à réglementer l'endettement des ménages. Toutefois, il a souligné que l'Algérie veut ouvrir son marché à d'autres banques en souhaitant les orienter vers les crédits immobiliers et autres. Dans ce cadre, il a affirmé que l'Algérie n'a pas renoncé à la privatisation du CPA mais attend que la fin de la crise des Subprimes pour y voir clair. En ajoutant que d'autres banques vont ouvrir leur capital, comme c'est le cas d'une seconde banque publique et peut-être 2 autres, tout en soulignant qu'il n'y a pas une préférence pour une banque étrangère ou autre et que les banques islamiques sont les bienvenues. Pour ce qui est du foncier, il a souligné que l'Etat souhaite établir un mécanisme entre l'aspect agricole et industriel, néanmoins selon l'importance du projet, jugé par le CPE, le ministre de l'Agriculture peut décider de l'usage des terres agricoles pour la réalisation de certains projets ou non au cas où le foncier n'est pas assuré par l'agence nationale chargé du foncier. Pour ce qui est des stations de dessalement d'eau et de l'électricité, il a expliqué qu'il n'y a pas de jumelage entre les deux investissements et que la seule garantie pour les projets de dessalement d'eau c'est l'achat de cette eau.