L'offensive des djihadistes sur Palmyre visait à faire diversion de la bataille d'Alep, où les troupes gouvernementales étaient sur le point de remporter la victoire, estime le président syrien. L'attaque de Daech sur Palmyre constitue une réponse aux progrès de l'armée syrienne dans la lutte contre les terroristes à Alep, a annoncé le chef d'Etat syrien Bachar el-Assad dans une interview à la chaîne RT. " C'est une réponse à ce qui se passe à Alep, à l'avancée des troupes syriennes. Ils cherchaient à empêcher la victoire à Alep et à détourner l'attention des militaires, mais ça n'a pas marché ", a-t-il indiqué. Quant à Palmyre, le président syrien a mis en avant le fait que l'attaque de Daech contre cette ville " n'intéresse pas " les médias occidentaux. Pourtant, affirme-t-il, la situation serait tout à fait différente si c'était l'armée syrienne qui était entrée à Palmyre. " Ils (les médias) s'alarmeraient alors du sort du patrimoine culturel ", considère Bachar el-Assad. " Si nous libérons Alep des terroristes, les fonctionnaires occidentaux et les principaux médias s'inquiètent du sort des civils. Mais ils ne sont pas préoccupés si la situation est inverse, si ce sont les terroristes qui tuent les civils ou attaquent Palmyre et mettent en péril le patrimoine de l'humanité, qui n'est pas uniquement syrien ", a noté le président. De son côté, le chef de la diplomatie russe a indiqué que le fait que les djihadistes aient eu la possibilité de quitter leur bastion irakien de Mossoul en toute impunité a joué un rôle dans la reprise de Palmyre par Daech. " On a laissé un couloir via lequel les bandits de Daech ont pu sortir de la ville, sains et saufs, avec leurs armes, avant de se diriger vers Palmyre ", a déclaré le ministre, intervenant mercredi à Moscou. Toujours d'après lui, les récents appels à mettre fin aux actions militaires en Syrie émis par l'Occident visent à " permettre aux extrémistes de reprendre leur souffle. " " Ces exigences n'ont qu'un objectif: donner aux combattants l'occasion de reprendre leur souffle et de regarnir leurs stocks d'armes et de munitions ", a souligné M. Lavrov. Le 9 décembre dernier, environ 5 000 djihadistes de Daech ont attaqué Palmyre, dans le nord de la Syrie, forçant les troupes gouvernementales à abandonner la ville. Depuis samedi, des combats acharnés font rage aux abords de Palmyre. Les djihadistes ont lancé une violente offensive pour s'emparer à nouveau de la cité antique, reprise le 27 mars dernier par les troupes gouvernementales syriennes. Cette ville antique, dont les vestiges sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco, était restée pendant 10 mois sous contrôle des terroristes. L'Occident vole à la rescousse des djihadistes à Alep Par ailleurs, le chef de l'Etat syrien, a déclaré que les récentes déclarations des leaders occidentaux ne visent qu'à sauver les djihadistes. Selon lui, les appels de l'Occident exhortant la Russie à faire pression sur la Syrie visent à interrompre l'offensive de l'armée syrienne contre Daech. La semaine passée, les leaders de l'Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, du Canada et des Etats-Unis ont, dans un communiqué commun, appelé la Russie à faire pression sur les autorités syriennes sur fond de situation à Alep. " Il est toujours important de savoir lire entre les lignes. Peu importe ce qu'ils demandent. La traduction de leurs déclarations concernant la Russie est la suivante: S'il vous plaît, arrêtez l'offensive de l'armée syrienne contre les djihadistes!", a indiqué le chef de l'Etat syrien. Selon lui, dans ses appels, l'Occident estime que la Russie et la Syrie " sont allés beaucoup trop loin dans leur lutte contre les terroristes ", et que la Russie " doit dire aux Syriens d'arrêter cela (la lutte) ", alors que l'Occident veut " sauver les terroristes ". Avant-hier, il a été annoncé qu'environ 100 000 habitants d'Alep restaient dans les zones toujours en partie contrôlées par les extrémistes. A l'heure actuelle, les militaires syriens poursuivent le nettoyage des quartiers d'Alep où sont encore présents des terroristes. Selon une source militaire contactée par Sputnik, dans les prochains jours, les troupes fidèles au gouvernement de Damas entameront la libération des localités situées à l'ouest de la ville. Un témoin sur place a pour sa part confié à Sputnik que les extrémistes passaient à tabac les habitants d'Alep-Est qui tentaient de fuir vers la partie ouest de la ville. Malgré certaines affirmations douteuses que la Russie force la population civile de quitter Alep, près de 6 000 civils, dont 2 210 enfants, ont été évacués des derniers quartiers d'Alep tenus par des combattants, au cours des dernières 24 heures. L'évacuation se poursuit à Alep: les civils, aidés par des spécialistes syriens et russes, quittent volontairement les quartiers bloqués, et les combattants, quant à eux, déposent par centaines, les armes. " Au cours des dernières 24 heures, les militaires du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit ont évacué 5 992 civils dont 2 210 enfants des quartiers d'Alep tenus par des combattants ", est-il indiqué dans le communiqué du Centre. Ils sont tous logés dans des centres humanitaires spéciaux, où on leur sert des repas chauds; le cas échéant, ils peuvent bénéficier de soins médicaux. Selon le ministre russe des Affaire étrangères Sergueï Lavrov, les allégations selon lesquelles la Russie force la population civile à quitter Alep ne correspondent pas à la réalité. " Les représentants des Etats-Unis au sein des organisations internationales déclarent en public que c'est une mauvaise idée (la sortie de la population civile d'Alep, ndlr.), que les Russes expulsent les civils d'Alep. Personne n'expulse personne. Ceux qui veulent partir partent ", a déclaré ce mercredi M. Lavrov. Le ministre a également rappelé le début de l'opération de Mossoul, quand les Américains appelaient la population civile à quitter la ville. " Vous voyez, ce qui est permis aux Américains, ils ne sont pas prêts à l'autoriser à la Russie ", a constaté le chef de la diplomatie russe.