À la 4ème réunion ministérielle arabo-européenne, l'ambassadeur d'Algérie au Caire et son délégué permanent auprès de la Ligue des Etats arabes, Nadhir Larbaoui, dans une allocution prononcée à cette réunion, a souligné la vision de l'Algérie dans le règlement des crises et des conflits et face aux défis de l'heure, en particulier la situation dans la région arabe. Dans ce cadre, M. Larbaoui a réaffirmé l'importance qu'accorde l'Algérie au dialogue et au renforcement de la coopération et du partenariat entre les ensembles arabe et européen dans différents domaines. Il a affirmé le souci de l'Algérie "d'élargir la coopération et le partenariat entre les deux ensembles aux "volets économiques et de développement" soulignant les relations historiques, géographiques, culturelles et sociales existant entre les deux blocs". "Partant de notre responsabilité commune, nous sommes tenus de relever ces défis", a-t-il ajouté. Le diplomate algérien a évoqué à ce propos les derniers développements de la situation dans la région suite à l'exacerbation des actes de violence et des conflits armés, précisant que des menaces multiples et complexes guettent les pays arabes frères qui sont le théâtre de conflits et d'interventions étrangères et font face aux menaces des groupes terroristes. Grâce à la sagesse et à la politique éclairée du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'Algérie a sans cesse mis en garde contre les incidences graves des options militaires sur la paix et la sécurité régionales et internationales, a-t-il indiqué. Et d'ajouter que l'Algérie a toujours appelé à faire prévaloir le dialogue global et la réconciliation nationale loin de toute ingérence étrangère dans les affaires internes de ces pays frères à même d'aboutir à des solutions politiques pacifiques et consensuelles". Dans ce contexte, M. Larbaoui a évoqué la crise en Libye mettant en avant la nécessité d'appuyer le dialogue national dans ce pays frère sous l'égide des Nations unies. Il a réitéré l'attachement de l'Algérie au dialogue global et à la réconciliation nationale entre toutes les parties libyennes à l'exception des groupes terroristes. Abordant le phénomène du terrorisme et du crime organisé transnational, M. Larbaoui a mis en exergue la nécessité de la criminalisation de son financement y compris le paiement des rançons. Dans ce cadre, il a affirmé que l'Algérie avait mis en garde contre les risques du phénomène de la criminalité et adopté, sous la direction du président de la République Abdelaziz Bouteflika, une stratégie globale aux dimensions politique, économique et sociale pour éradiquer ce fléau transnational et lutter contre l'extrémisme. M. Larbaoui a précisé dans ce sens que l'option algérienne "ne s'est pas limitée à la dimension sécuritaire car c'est une stratégie plus large qui prend en compte les aspects culturel et religieux, ainsi que les dimensions économique et sociale, et consacre les valeurs de la justice sociale dans le cadre du dialogue et de la réconciliation nationale". Il a affirmé que l'Algérie avait axé sa lutte contre le terrorisme sur une approche globale et conforme à la légalité internationale. Le délégué de l'Algérie auprès de la Ligue des Etats arabes a affirmé dans son allocution que la cause palestinienne vient en tête des défis de l'heure à la lumière des agressions systématiques de l'occupant israélien contre le peuple palestinien, de sa politique de colonisation et de son déni du processus de paix et des Chartes internationales. Il a appelé, dans ce sens, la communauté internationale et en particulier le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et amener le colon israélien a respecter la légalité internationale, à mettre fin à la colonisation des territoires palestiniens et à garantir le droit du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat indépendant avec El Qods pour capitale. Selon M. Larbaoui, la question de l'émigration et sa dimension humanitaire figurent parmi les défis que doivent relever les deux ensembles, arabe et européen, dans le cadre de leur coopération. Il a estimé dans ce sens que "partant de la responsabilité commune, il convient dans le cadre du dialogue stratégique avec la partie européenne de traiter cette question selon une vision consensuelle et globale loin de toute approche sécuritaire unilatérale ou de toute politique restrictive qui limiterait la liberté de circulation des individus". Il a ajouté en outre qu'il "convient aussi de préserver les droits et la dignité des migrants" à la faveur d'une coopération entre les deux ensembles "fondée sur la prise de conscience de notre destin commun et nos responsabilités collectives dans la construction de l'avenir de nos générations futures dans le cadre du rapprochement, de l'entente et de la solidarité".