Le représentant du président de la République au 26e Sommet arabe, Abdelkader Bensalah, a appelé, samedi à Charm el Cheikh (Egypte), les antagonistes au Yémen à faire prévaloir la voie de la sagesse et du dialogue pour le règlement de la crise dans ce pays. Dans son allocution devant les dirigeants arabes, Bensalah a souligné que «l'évolution de la situation au Yémen nous interpelle quant à la nécessité de faire prévaloir la voie du dialogue et de la sagesse pour faire sortir le Yémen frère de la crise», appelant les antagonistes «à renoncer à la violence et aux positions radicales et à reprendre le dialogue sur la base des règles du processus politique, à savoir l'initiative du CCG et les recommandations de la conférence du dialogue national inclusif». Bensalah a, en outre, salué l'initiative de l'Arabie saoudite d'abriter la conférence du dialogue national yéménite à Riyad ainsi que les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU. Il a, par ailleurs, formé le vœu de voir ces efforts et démarches aboutir à une solution politique consensuelle entre toutes les parties yéménites pour réaliser la réconciliation nationale, préserver l'unité, l'intégrité territoriale et la souveraineté du Yémen et consacrer sa cohésion sociale». Une action arabe commune contre les groupuscules qui s'autoproclament «Etat et armée» D'autre part, tout en soulignant la nécessité d'adapter le système d'action arabe commune aux exigences de l'heure, Bensalah a rappelé que la nation arabe traversait une étape cruciale de son histoire marquée par des défis et menaces aussi multiples que complexes. «En tête des menaces qui pèsent sur nos pays, celle que représentent les organisations terroristes qui, sous couvert de la religion et tirant profit de situations de tension et de protestation sociales, se sont faufilées dans notre région arabe», a-t-il soutenu, avant de préciser que «des groupuscules qui se sont développés au point de s'autoproclamer Etat et armée trouvent leur financement notamment dans l'argent des rançons, des ressources naturelles accaparées et dans le trafic d'armes et de drogue». Evoquant l'expérience de l'Algérie, Bensalah a rappelé que «l'Algérie qui a souffert une décennie entière des affres du terrorisme n'a eu de cesse de mettre en garde contre ce fléau», ajoutant que «l'approche algérienne pour éradiquer ce phénomène transnational ne s'est pas limitée à la dimension sécuritaire, elle a aussi englobé la relance du dialogue et de la réconciliation nationale en proposant des alternatives et des stratégies globales». M. Bensalah a émis le souhait que le centre des Nations unies pour la lutte antiterroriste accède à la requête du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, lors de sa dernière réunion à Alger, à programmer une rencontre internationale consacrée à la lutte antiterroriste en vue d'examiner ce phénomène et proposer les moyens de le contrer». «Le peuple libyen frère mérite notre solidarité» Concernant la crise en Libye, il a indiqué que «l'Algérie a consenti des efforts colossaux dans le cadre du mécanisme des pays voisins pour rapprocher les vues des antagonistes libyens et réunir les conditions idoines pour rassembler toutes les parties à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels. Le peuple libyen frère mérite notre solidarité et nous sommes appelés, de par nos responsabilités, à soutenir et à parrainer les différents rounds de dialogue interlibyen», a souligné M. Bensalah, qui a poursuivi que l'Algérie «a récemment abrité une réunion dans le cadre du dialogue interlibyen sous l'égide des Nations unies», rappelant que «les participants à cette réunion ont retenu un accord de principe sur la formation d'un gouvernement national pour la mise en place des institutions constitutionnelles dans le cadre d'un règlement politique loin de toute ingérence étrangère». Pour ce qui est de la crise syrienne, le responsable algérien a regretté que «le conflit dans ce pays perdure sans qu'aucune perspective de règlement n'apparaisse» et que «la situation se dégrade de plus en plus tant sur le plan sécuritaire qu'humanitaire», réitérant l'appel de l'Algérie à l'intensification des efforts en vue d'une solution politique au conflit dans ce pays. Question palestinienne : l'ONU interpellée Evoquant la question palestinienne, M. Bensalah a appelé la communauté internationale, précisément le Conseil de sécurité de l'Onu, à assumer sa responsabilité pour faire obligation à Israël de se conformer à la légalité internationale. Il a fait part, dans ce contexte, du soutien de l'Algérie à la demande de l'Autorité palestinienne d'accéder aux conventions et autres mécanismes internationaux, notamment la Cour internationale de justice. Pour l'Algérie, a enchaîné M. Bensalah, le règlement du conflit arabo-israélien passe par une paix juste et globale sur la base du retrait israélien des territoires palestiniens et arabes occupés et l'instauration d'un Etat palestinien avec pour capitale Al Qods sur les frontières de 1967, conformément aux décisions de la légalité internationale et l'initiative de paix arabe. Après avoir réaffirmé le soutien indéfectible de l'Algérie à la cause palestinienne, il a annoncé que le pays s'était acquitté de tous ses engagements financiers à l'égard du peuple palestinien afin de contribuer à alléger ses souffrances. Pour conclure, il a exprimé la satisfaction de l'Algérie quant aux avancées concrétisées par l'Egypte dans son processus démocratique rendant hommage au gouvernement égyptien pour ses efforts visant à conforter ces acquis par la consolidation du développement. Il a salué également les réalisations accomplies par la Tunisie qui lui ont permis d'amorcer une étape nouvelle pour la consolidation de la sécurité, la stabilité et le développement au mieux des aspirations du peuple tunisien frère. M. Bensalah a enfin réaffirmé la solidarité totale de l'Algérie avec la Tunisie, peuple et direction, dans sa lutte contre le terrorisme. Le représentant du chef de l'Etat s'est entretenu, en marge du sommet, avec l'Emir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamed Al-Thani, les présidents tunisien, Béji Caïd Essebsi, et égyptien Abdelfattah Al Sissi, ainsi que l'Emir du Koweït, Sabah al-Ahmed al-Jaber al-Sabah.