Le rite de fin de mandat électoral des élus des assemblées locales (APC-APW) se fait jour et ce n'est pas étonnant. Il est de coutume politique pour ces élus de se " retrouver " à une année de la fin du quinquennat électoral, prennent solennellement le chemin de la proximité avec les électeurs pour délivrer au quotidien leur proximité, de nouvelles, voire inédites voies sociales, et donner ainsi le crédo de la campagne électorale en essayant par tous les moyens de cueillir l'indulgence du citoyen qu'ils ont ignoré depuis leur prise de fonction. Ces éternels représentants du peuple à la recherche de leur mieux-être au dépend de la collectivité locale feignent d'oublier que depuis très longtemps ils ont perdu de leur vivacité politique auprès des citoyens, leur comportement et l'incapacité à gérer le pouvoir local dans la transparence est aujourd'hui un sujet de commentaires, de mécontentement et d'accusations que les opinions locales mettent en actualité à la veille des échéances électorales de 2017. Aux yeux des électeurs, ces élus sont qualifiés de pensum devenus trop lourds et trop pesant pour être digérés par tous. Un certain électoralisme qui tend à faire considérer le mandat électoral comme une fin en soi. C'est là une attitude négative, méprisante à l'égard des citoyens et qui fait croire que la campagne électorale qui commence consiste comme toujours à duper l'électeur par de fausses promesses et de beaux discours et ralentissant ainsi le jeu libre de la démocratie, l'évolution positive des mentalités sur lesquelles se fonde la relation citoyens-élus locaux. L'absentéisme des élus et dans la nécessité d'aller vite, a été pernicieuse à plus d'un titre : elle a empêché la formation civique et qui a été détournée vers l'esprit de clans et l'esprit partisan mais aussi et surtout de la mise en pratique d'une démocratie représentative réelle. Le bilan du mandat actuel des assemblées élues (APC-APW) a usurpé la souveraineté populaire au profit d'une " élite " qui, insensiblement a détourné cette souveraineté et le rôle de l'assemblée au profit de clans ou de groupes partisans pour qui l'intérêt de la collectivité locale est le dernier des soucis. Elle a abouti enfin à une tentative de dépolitisation des citoyens contraire aux objectifs de la démocratie participative et aux stipulations des codes et des lois. A la veille du renouvellement des APC et APW ces phénomènes sont dénoncés par les citoyens qui aspirent à une nouvelle évolution des mentalités et des comportements des élus locaux. Cette évolution ne peut suivre un rythme satisfaisant que dans la mesure où, lors des prochaines élections, émergent des élus intègres pour traduire dans les faits ce qui imprègne tous les contenus du code communal et du code de wilaya et surtout des prescription de la Constitution, à savoir que l'entreprise de développement et d'édification d'une société moderne nécessite non seulement de l'engagement, de la technicité, de l'organisation, de la discipline, mais requière également et surtout une certaine attitude de dynamisme, d'esprit d'initiative, de constante remise en cause de tout ce qui est figé, de foi dans les administrés et d'engagement. C'est pourquoi il est opportun de rappeler constamment, et préciser à l'aube des élections locales de 2017, les droits et obligations tant des citoyens que des élus qui, pendant cinq ans, sont dépositaires de la souveraineté populaire. Dans ce domaine, les citoyens ont également des obligations que seuls les démagogues de tout acabit font semblant d'oublier. L'exercice de la démocratie participative se fonde, en effet, avant tout, sur l'esprit de responsabilité, la maturité, la vigilance et la prise de conscience de l'intérêt de la collectivité locale. C'est pourquoi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui lors de ses différentes rencontres avec les citoyens et la société civile à travers les wilayas, insiste trop sur les devoirs du citoyen envers lui-même, envers le pays et l'Etat. Ces devoirs tournent autour des idées essentielles : le citoyen choisit, le citoyen contrôle, le citoyen juge. Le citoyen, enfin, juge les institutions populaires dans leur ensemble, exécutif et assemblée, à travers leurs réalisations, leurs projets, leurs comportements. Il juge aujourd'hui aussi les élus individuellement. L'électoralisme ne peut pas tromper constamment, de même que l'esprit de clan trouve sa limite et sa fin dans la prise de conscience des citoyens.