L'année 2017 devrait être marquée par une reprise des investissements des spécialistes américains du pétrole de schiste dans l'exploration et la production. La remontée des cours incite en effet les banques à rouvrir les robinets du crédit après deux ans de régime sec. La relance du crédit est encore limitée mais la réduction annoncée de la production de nombreux grands pays producteurs d'or noir l'an prochain devrait aboutir à une augmentation de la part de marché du pétrole de schiste américain, ce qui facilitera l'accès aux capitaux. Les analystes de Raymond James estiment ainsi que les producteurs de pétrole et de gaz spécialisés dans l'Amérique du Nord devraient augmenter leurs investissements de 30% en 2017. Plusieurs de ces compagnies, comme Pioneer Natural Resources , Diamondback Energy et RSP Permian ont déjà annoncé avoir revu à la hausse leurs budgets et prévoir d'augmenter leur production. Lignes de crédit Les producteurs de pétrole et de gaz renégocient tous les six mois leurs lignes de crédit avec leurs banques sur la base de la valeur de leurs réserves. Lors du dernier cycle de négociations, à l'automne, 34 compagnies ont vu leurs lignes de crédit revalorisées, de 5% en moyenne, soit de 1,3 milliard de dollars au total, selon les données rassemblées par Reuters. Les crédits mis à leur disposition par les banques ont ainsi atteint 30,3 milliards de dollars, contre 28,9 milliards au printemps, alors qu'ils avaient été amputés de 40% sur les trois cycles de négociation précédents. "Les 'esprits animaux' semblent de retour sur le marché de l'exploration-production, même si c'est à un rythme lent", a déclaré Kyle Owusu, analyste de Reorg Research en reprenant l'expression utilisée par certains économistes pour qualifier l'esprit d'entreprise. Légère baisse La production globale de pétrole des Etats-Unis devrait diminuer légèrement en 2017 à 8,8 millions de barils par jour (bpj) contre 8,9 millions cette année, selon le département de l'Energie. Mais la production de pétrole de schiste pourrait passer de 200 000 à 500 000 bpj selon des analystes. L'accès accru au crédit devrait permettre aux compagnies qui en bénéficient d'envisager de nouvelles campagnes d'exploration aussi bien que des opérations de croissance externe. "Je crois que nous allons continuer d'utiliser cette capacité d'emprunt pour financer des acquisitions", a ainsi déclaré Kaes Van't Hof, un dirigeant de Diamondback, lors d'une téléconférence le mois dernier.