La plupart des Bourses européennes ont fini dans le vert mardi, aidées par de bons indicateurs des deux côtés de l'Atlantique et en Chine et des valeurs bancaires boostées par le report d'une réunion du Comité de Bâle chargé de réformer le secteur. "La tendance est positive en ce début d'année", soutenue par "des chiffres macroéconomiques encourageants", a expliqué Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque. Aux Etats-Unis, les dépenses de construction ont augmenté plus que prévu en novembre (+0,9%) tandis que l'activité manufacturière s'est inscrite en hausse en décembre. L'activité manufacturière chinoise, selon le baromètre indépendant Caixin, a quant à elle enregistré en décembre sa plus forte accélération depuis quatre ans. En France, les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% en décembre par rapport au mois de novembre tandis qu'en Allemagne, l'inflation a connu une franche accélération en fin d'année dernière (1,7% sur un an en décembre). L'Eurostoxx 50 a progressé de 0,19% Paris a terminé en hausse de 0,35%, soit 16,95 points, à 4.899,33 points, dans un volume d'échanges modéré de 3 milliards d'euros. Les titre du secteur financier ont profité d'une remontée des taux sur le marché de la dette d'Etat pour grimper, à l'image de Société Générale (+3,75% à 48,67 euros), BNP Paribas (+2,60% à 61,92 euros) et Crédit Agricole (+3,25% à 12,25 euros). Euronext (+6,97% à 41,69 euros) a été soutenu par la finalisation de son accord avec le London Stock Exchange (LSE) pour lui acheter la filiale française de sa chambre de compensation, LCH.Clearnet SA, pour 510 millions d'euros, si la fusion entre l'opérateur de la Bourse de Londres notamment et Deutsche B?rse devient effective. Londres a gagné 0,49%, soit 35,06 points, pour terminer à 7.177,89 points, son plus haut niveau jamais atteint en fin de séance, battant son record de fin de séance pour la quatrième fois de suite, grâce aux valeurs bancaires. Il a même atteint en cours de journée 7.205,45 points, un plafond sans précédent en séance. Barclays a bondi de 3,78%, à 231,90 pence, Lloyds Banking Group de 3,38%, à 64,62 pence, RBS de 2,85%, à 231 pence, et HSBC de 1,35%, à 665,80 pence. Les majors pétrolières ont également fini en hausse, soutenues par la bonne tenue des cours du brut. BP a grimpé de 1,51%, à 517,30 pence, et Royal Dutch Shell (action "B") de 0,74%, à 2.371,50 pence. Le spécialiste de l'or Fresnillo a gagné 3,69%, à 1.266 pence, et celui du cuivre Antofagasta, 2,22%, à 690 pence. Le principal perdant a été le groupe d'habillement Next (-4,27% à 4.770 pence). A Francfort, l'indice Dax a perdu 0,12%, à 11.584,24 points, tandis que le MDax a grappillé 0,01%, à 22.407,99 points. La deuxième banque allemande Commerzbank a grimpé de 4,29% à 7,82 euros. Le constructeur automobile Volkswagen a avancé de 1,96% à 140,45 euros. L'action de l'opérateur boursier Deutsche B?rse a pris 0,82%, à 77,61 euros. Son rival Euronext s'est assuré un atout notable en cas de fusion de Deutsche B?rse et du britannique London Stock Exchange (LSE) en mettant la main sur la filiale française de la chambre de compensation du LSE. Munich Re a glissé de 0,17%, à 180 euros. Le groupe immobilier Vonovia a subi le plus fort repli du Dax (-1,75% à 30,80 euros). Milan a grappillé 0,04% à 19.574 points. La nouvelle banque Banco BPM, née officiellement dimanche de la fusion entre Banco popolare et Banca popolare di Milano, a continué son envolée, prenant 7,2% à 2,68 euros, après avoir bondi de 9,08% la veille. De nombreuses banques étaient en hausse, comme Ubi Banca (+4,38% à 2,86 euros), Mediobanca (+2,9% à 8,15 euros) ou Intesa Sanpaolo (+2,29% à 2,504 euros). Très bonne séance également pour la société de gestion Azimut (+5,02% à 16,95 euros). En queue de peloton, Luxottica a cédé 2,71% à 50,35 euros et Prysmian 2,44% à 24,35 euros. Madrid a clôturé en hausse de 0,81%, à 9494,70 points. Bankia a connu la plus forte hausse (+4,28% à 1,02 euro). Banco Santander a gagné 2,42%, à 5,11 euros, BBVA 1,94%, à 6,57 euros, et CaixaBank 3,13%, à 3,29 euros. La société immobilière Merlin a perdu 1,58%, à 10,31 euros, au lendemain de l'annonce de la vente de 19 hôtels à la société immobilière française Foncière des Régions pour environ 540 millions d'euros. Telefonica a gagné 0,97%, à 8,94 euros. Le géant du textile Inditex a perdu 1%, à 32,28 euros, et le distributeur Dia 1,13%, à 4,72 euros. La Bourse suisse a fini à 8.316,18 points, en progression de 1,17%. Les valeurs bancaires étaient particulièrement recherchées: UBS a pris 4,39% à 16,65 francs suisses, la deuxième banque du pays, Credit Suisse, 6,16% à 15,51 francs suisses, et la banque privée Julius Baer 5,17% à 47,57 francs suisses. Bruxelles a clôturé en hausse de 0,74% à 3.657,05 points, emmenée par la banque KBC (+2,87% à 61,62 euros). Parmi les huit valeurs en baisse, la plus forte a été enregistrée par le groupe immobilier Confinimmo (-1,29% à 107,20 euros). Amsterdam a clôturé en hausse de 0,33% à 487,99 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par les banques ABN Amro (+3,17% à 21,95 euros) et ING (+2,52% à 13,82 euros). A la baisse, le leader européen de l'immobilier commercial Unibail-Rodamco (-1,72% à 222,60 euros) et le géant de l'électronique et de la santé Philips (-1,55% à 28,95 euros). Lisbonne a perdu 0,18% à 4.725,41 points, sous l'effet de la contre-performance de la banque BCP. La BCP a cédé 1,45%, à 1,07 euro, tandis que sa concurrente BPI est restée inchangée, à 1,13 euro. Parmi les perdants figuraient aussi l'électricien EDP (-0,45% à 2,90 euros) et le groupe pétrolier et gazier Galp Energia (-0,31% à 14,27 euros). A l'inverse, le groupe de BTP Mota Engil a progressé de 2,67% à 1,65 euro. Wall Street entame 2017 par une hausse Wall Street a monté mardi pour sa première séance de l'année, une certaine prudence prévalant malgré une série de bons chiffres aux Etats-Unis et à l'étranger: le Dow Jones a gagné 0,60% et le Nasdaq 0,85%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 119,16 points à 19.881,76 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 45,97 points à 5.429,08 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 19,00 points, soit 0,85%, à 2.257,83 points. "C'était peu animé, ce qui est surprenant puisqu'on a pris connaissance de bons chiffres", a remarqué Chris Low, de FTN Financial. Il faisait notamment allusion à un indice bien meilleur que prévu sur l'activité industrielle américaine, qui a nettement accéléré le mois dernier, ce chiffre venant s'ajouter à une salve d'indicateurs manufacturiers favorables en Chine et en Europe. L'autre chiffre américain de la journée, une hausse plus forte qu'attendu des dépenses de construction, semblait aussi encourageant, cette fois sur la santé du secteur immobilier. "On dirait que les investisseurs ont du mal à se décider à y voir de bonnes nouvelles", a commenté M. Low, avançant que les marchés craignaient que la Réserve fédérale se mette à poursuivre de façon trop soutenue le resserrement de sa politique cette année après une hausse de ses taux en décembre. Parmi les autres facteurs de ralentissement, certains analystes citaient un net recul des cours pétroliers sur fond de doutes quant à l'application d'accords de baisse de l'offre entre pays producteurs. Même si Wall Street, qui avait ouvert en franche hausse après un week-end de trois jours pour le nouvel an, a rapidement ralenti pendant cette séance, elle signe tout de même une hausse qui la maintient proche de records. "On commence 2017 sur une bonne note", a résumé David Levy, de Republic Wealth Advisors. "On peut s'attendre à ce que le sentiment positif persiste en janvier, au fur et à mesure que les investisseurs reviennent des fêtes." Pour autant, il prévenait que le mois ne s'annonçait pas sans histoire, avec d'abord les chiffres mensuels de l'emploi américain vendredi, et, d'un point de vue plus politique, le retour aux affaires d'un Congrès désormais à majorité républicaine puis l'investiture du futur président Donald Trump le 20 janvier. Ford bondit Peu chargée en attendant le début des résultats trimestriels la semaine prochaine, l'actualité des entreprises a surtout été marquée par le secteur automobile, particulièrement visé par les intentions protectionnistes de Donald Trump. Dernière cible en date du futur chef d'Etat, le contructeur General Motors, menacé par M. Trump d'une "lourde taxe frontalière" s'il ne fabriquait pas aux Etats-Unis les voitures qu'il y vend, n'en a guère souffert et a pris 0,89% à 35,15 dollars. Ford a bondi de 3,79% à 12,59 dollars après avoir de son côté fait part de l'annulation de la construction d'une nouvelle usine au Mexique afin d'investir dans une installation aux Etats-Unis. Parmi les autres valeurs, Xerox s'est envolé de 19,83% à 6,89 dollars, les analystes liant cette embellie à une note favorable de la banque JPMorgan après la scission du groupe en deux entités, l'une, Conduent, reprenant l'activité traditionnelle du groupe dans les photocopieuses et logiciels d'impression et l'autre celles dans les services et gardant le nom originel. Coté à New York sur le Nasdaq, le spécialiste canadien de l'énergie solaire Canadian Solar a avancé de 4,02% à 12,67 dollars après l'annonce de la vente au chinois Shenzhen Energy de deux centrales photovoltaïques locales pour quelque 30 millions de dollars. Le marché obligataire hésitait. Vers 21H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans avançait à 2,447% contre 2,445% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans reculait à 3,048% contre 3,067% précédemment.