Les Bourses européennes ont clôturé en hausse mardi, portées principalement par les valeurs bancaires et tirées par l'espoir d'une solution au problème bancaire italien. Maintenant que le vote italien a eu lieu, "il y a le phénomène du fait accompli", a déclaré Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion. "Les investisseurs considèrent que le référendum n'est pas susceptible de remettre en cause les fondamentaux de la zone euro", a-t-il poursuivi. "Le sentiment est qu'il ne va pas y avoir d'élections anticipées en Italie. Maintenant, cette hypothèque politique est passée", a ajouté Françoise Rochette, responsable de l'allocation d'actifs chez Mandarine Gestion. Dans ces conditions, les investisseurs semblaient désormais vouloir se projeter vers l'année à venir. L'Eurostoxx 50 s'est apprécié de 1,57% La Bourse de Paris a terminé dans l'enthousiasme en prenant 1,26%, atteignant un niveau inédit en 2016. L'indice CAC 40 a pris 57,62 points à 4.631,94 points dans un volume d'échanges soutenu de 3,9 milliards d'euros. Le secteur bancaire a fini très bien orienté: Société Générale a grimpé de 5,76% à 43,26 euros. Crédit Agricole a pris 3,87% à 11,28 euros. BNP Paribas a bondi de 5,15% à 58,15 euros. Total a gagné 0,30% à 45,09 euros. Vallourec a progressé de 3,05% à 5,58 euros. CGG a pris 2,18% à 14,55 euros. La Bourse de Londres a clôturé en hausse de 0,49%, grâce aux banques. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 33,01 points pour terminer à 6.779,84 points. Royal Bank of Scotland s'est envolée de 5,71% à 209,10 pence. Barclays a grimpé de 4,59% à 226,75 pence. HSBC a bondi de 4,36% à 654 pence. L'assureur Aviva a gagné 3,13% à 464,40 pence. Centrica a gagné 1,60% à 209,70 pence. SSE a pris 1,56% à 1.493 pence. Anglo American s'est enfoncée de 3,90% à 1.194,50 pence. BHP Billiton a baissé de 2,13% à 1.311 pence. Glencore a reculé de 1,46% à 286 pence. La Bourse de Francfort a poursuivi sa remontée et terminé sur une hausse confortable. L'indice vedette Dax, qui avait ouvert à l'équilibre, a progressé de 0,85% à 10.775,32 points. Le MDax des valeurs moyennes a gagné 0,99% à 20.892,54 points. Deutsche Bank a terminé en tête du Dax avec une hausse de 7,92% à 16,49 euros. Commerzbank a bondi de 6,57% à 7,02 euros. EON a grimpé de 4,95% à 6,44 euros. RWE a pris 1,49% à 11,92 euros. Lufthansa a pris 0,82% à 12,33 euros. Daimler a avancé de 0,66% à 64,49 euros. Merck a enregistré un recul de 0,70% à 92,62 euros. La Bourse de Milan, en dépit de la crise politique secouant le pays, a fini en hausse de 4,15%, portée par les valeurs bancaires, dont UniCredit qui a bondi de 12,81%. Le FTSE Mib a gagné 4,15% à 17.758 points, malgré l'incertitude régnant en raison de la démission du chef du gouvernement Matteo Renzi, après la victoire du non au référendum sur une réforme constitutionnelle. L'indice des banques italiennes, le FTSE All-Share Banks, a pris 8,6%. UniCredit a bondi de 12,81% à 2,272 euros. Mediobanca a grimpé de 9,7% à 7,08 euros. Ubi Banca a pris 9,7% à 2,262 euros. BPM a progressé de 9,03% à 0,3162 euro. BMPS (Monte dei Paschi di Siena), qui concentre les inquiétudes autour du système bancaire italien, a gagné de son côté 1,18% à 18,9 euros. Troisième établissement financier italien et plus ancienne banque de la planète, la Monte a affiché les pires résultats aux tests de résistance publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne. La Bourse de Bruxelles a terminé en hausse de 1,82%, l'indice Bel-20 des principales valeurs s'affichant à 3.525,76 points. Parmi les 17 valeurs dans le vert, l'assureur ING a affiché la meilleure performance avec 4,41% à 13,49 euros. Galapagos a baissé de 1,12% à 55,78 euros. La Bourse suisse a poursuivi sa progression. L'indice SMI des valeurs vedettes a clôturé en hausse de 0,85% à 7.912,39 points. Actelion a été très recherchée sur fond de nouvelles rumeurs de rachat. Le laboratoire français Sanofi serait prêt à surenchérir sur une hypothétique offre de l'américain Johnson & Johnson. Le titre de la plus grosse société biopharmaceutique en Europe a gagné 3,80% à 210,40 CHF. UBS a fait un bond de 4,41% à 16,82 CHF. Credit Suisse a terminé en hausse de 4,45% à 14,31 CHF. Julius Baer a progressé de 2,01% à 45,74 CHF. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 1,07% à 459,31 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par la banque ABN Amro, qui a grimpé de 4,66% à 21,23 euros après avoir annoncé la vente d'actifs en Asie et au Moyen-Orient à l'établissement LGT détenu par la famille princière du Liechtenstein. ING a avancé de 4,41% à 13,49 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en hausse de 2,64% à 8.893,30 points, tirée par les valeurs bancaires. Les actions des principales banques espagnoles ont fortement progressé: Bankia a bondi de 6,90% à 0,90 euros. CaixaBank a grimpé de 6,89% à 3,06 euros. Banco Santander a progressé de 5,06% à 4,57 euros. BBVA a pris 4,70% à 6,12 euros. Le secteur énergétique a rebondi également: Iberdrola a gagné 3,48% à 5,78 euros. Gas Natural a pris 3,25% à 16,67 euros. ACS a gagné 2,65% à 28,85 euros. Telefonica a progressé de 1,55% à 7,85 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 1,76% à 4.488,53 points, sous l'effet de la progression des titres bancaires. BCP a ainsi bondi de 5,77% à 1,19 euro. BPI a augmenté de 0,18% à 1,13 euro. L'électricien EDP a pris 3,60% à 2,79 euros. EDP Renovaveis est en hausse de 2,05% à 5,97 euros. Galp Energia a pris 2,08% à 13,47 euros. Jeronimo Martins a perdu 0,72% à 14,56 euros. Wall Street gagne encore un peu de terrain Wall Street a légèrement monté mardi à l'issue d'une séance sans réelle tendance mais avec une disposition suffisamment bonne pour que le Dow Jones, en hausse de 0,18%, signe un nouveau record, le Nasdaq gagnant, lui, 0,45%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 35,54 points à 19'251,78 points, finissant comme la veille à un niveau sans précédent, et le Nasdaq, à dominante technologique, 24,11 points à 5333,00 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 7,52 points, soit 0,34%, à 2212,23 points. "Je ne pense pas qu'il y ait eu un moteur particulier aujourd'hui", a reconnu Michael James, de Wedbush Securities, mettant en avant la bonne performance de secteurs spécifiques. En particulier, il remarquait que les valeurs bancaires, très en forme depuis l'élection début novembre du républicain Donald Trump à la présidence américaine, avait encore connu une excellente séance, Goldman Sachs prenant par exemple 1,24% à 231,38 dollars et Citi 1,12% à 57,92 dollars. L'actualité économique était pourtant loin d'être vide aux Etats-Unis avec de multiples indicateurs: les commandes industrielles ont accéléré en octobre mais le déficit commercial s'est plus creusé que prévu et, pour ce qui était le plus surveillé par certains analystes, la productivité a certes augmenté mais est restée inférieure aux attentes au troisième trimestre. Plutôt contrastées, ces statistiques n'ont guère semblé peser sur la Bourse, qui semble continuer à capitaliser sur l'embellie consécutive à l'élection M. Trump, non seulement sensible sur les valeurs financières mais aussi sur des secteurs comme l'industrie. "On est enfin parvenus au moment où (...) tous les marchés ont revu leur rapport au risque", a résumé Chris Low, de FTN Financial. "Franchement, c'est un soulagement." Si M. Low faisait surtout allusion à l'essor qui a suivi la présidentielle américaine, la résistance de Wall Street au risque était aussi notable par rapport à l'actualité du week-end en Italie. Comme les grandes Bourses européennes, Wall Street ne s'est absolument pas affolée de la démission annoncée du président du Conseil, Matteo Renzi, à la suite du rejet par les urnes d'un projet de réforme constitutionnelle. Boeing à la traîne Parmi les valeurs, le revendeur de voitures AutoZone s'est adjugé 0,44% à 779,81 dollars après avoir vu son chiffre d'affaires et son bénéfice net monter au dernier trimestre. Le promoteur immobilier Toll Brothers a pris 4,79% à 31,93 dollars après l'annonce d'une hausse de ses ventes trimestrielles, bien que son bénéfice net ait reculé. L'hébergeur de sites web GoDaddy a avancé de 4,69% à 36,37 dollars après l'annonce de l'achat pour 1,79 milliard de dollars de Host Europe Group, basé au Royaume-Uni et spécialiste du stockage de données en ligne. L'avionneur Boeing a pris 0,05% à 152,24 dollars, restant à la traîne après que M. Trump a demandé l'annulation pure et simple du contrat pour un futur avion présidentiel "Air Force One". Le marché obligataire hésitait: vers 21H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,389% contre 2,406% lundi soir, et celui des bons à 30 ans montait à 3,078% contre 3,075% précédemment.