Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi à New York, les chiffres mitigés des stocks aux Etats-Unis n'emportant pas l'optimisme lié aux réductions de production, les prix réagissant également à une baisse du dollar. Le prix du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut a pris 50 cents à 53,76 dollars le baril sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, a avancé de 43 cents à 56,89 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE). Les réserves de pétrole brut ont nettement baissé la semaine dernière aux Etats-Unis mais celles d'essence et de produits distillés (fioul, gazole, ...) ont fortement augmenté, selon les chiffres hebdomadaires du Départment américain de l'Energie (DoE) publiés jeudi. On a eu des réactions mitigées à des stocks mitigés, a résumé John Kilduff de Again Capital. Le baril de brut est passé dans le rouge en séance après la publication du rapport du DoE avant de repartir en hausse. Dans ce contexte, le marché a continué de profiter des signaux encourageants envoyés par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés pour se conformer à leur promesse de réduire leur production à partir du mois de janvier. L'Arabie saoudite augmente ses prix et discute avec ses clients de volumes plus faibles en février, a indiqué Tim Evans de Citi dans une note. L'Arabie saoudite, premier producteur du cartel, avait été un promoteur majeur de l'accord finalisé fin novembre visant à réduire la production de l'Opep pour faire remonter les cours. Depuis cette date le baril de brut a pris près de 19% à New York.
Dollar en baisse De son côté l'Irak, également membre de l'Opep, a annoncé jeudi avoir réduit sa production conformément à cet accord. Plus globalement, les membres de l'Opep ont, selon plusieurs études, diminué leur production en décembre, ce qui était vu comme de bon augure pour l'application de l'accord de réduction de l'offre. La production totale des pays membres du cartel a baissé de 310 000 barils par jour au cours du dernier mois de l'année 2016, a ainsi indiqué l'agence Bloomberg News jeudi. Le gros de la baisse de la production est toutefois attribuable au Nigeria ont relevé les analystes. Comme le Nigeria est exempté de réduction de sa production, l'extraction pétrolière pourrait y repartir à la hausse, ont nuancé les experts de Commerzbank dans une note. La poursuite du repli du dollar jeudi, alors qu'il évoluait ces dernières semaines à des sommets depuis 14 ans, était un facteur favorable aux cours. Le pétrole, libellé en dollars, devient mécaniquement moins cher pour les opérateurs utilisant d'autres devises quand le cours du billet vert baisse.
Baisse en Asie Les cours du pétrole reculaient jeudi en Asie sous l'effet de prises de bénéfices, après une hausse portée par les espoirs de concrétisation des accords prévoyant une baisse de la production d'or noir. Vers 02H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, perdait 14 cents à 53,12 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le prix du baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mars, reculait de 21 cents à 56,25 dollars. Les investisseurs profitaient pour vendre jeudi de la nette hausse enregistrée la veille à la faveur de l'affaiblissement du dollar. Dans l'attente des chiffres officiels sur les stocks de brut américain, l'American Petroleum Institute (API), fédération du secteur aux Etats-Unis, a publié ses estimations privées faisant état d'une baisse de ces réserves. Les stocks sont un indicateur de l'état de la demande chez le plus gros consommateur mondial de pétrole. Dans la nuit, les cours ont récupéré la moitié de ce qu'ils avaient perdu la veille, a noté Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. De manière générale, l'affaiblissement du dollar et les prévisions surprise de l'API quant à une baisse des stocks de 7,4 millions de barils sont venus au secours de la cause du pétrole. Les cours ont également bénéficié de l'optimisme quant à la concrétisation par l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de sa promesse de baisse de la production, a ajouté Alex Furber, analyste chez CMC Markets. Le cartel reste en ligne de mire, après avoir relancé les cours en fin d'année dernière par l'annonce de deux accords de baisse de la production, entre ses membres et avec d'autres pays.
Baisse des stocks américains Les stocks de pétrole brut ont nettement baissé la semaine dernière aux Etats-Unis mais ceux d'essence et de produits distillés ont fortement augmenté, selon les chiffres publiés jeudi par le département de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 30 décembre, les réserves commerciales de brut ont reculé de 7,1 millions de barils à 479 millions de barils, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une baisse moins marquée, de 2 millions. Ce recul annoncé par le DoE avait cependant été largement anticipé la veille par les estimations privées de la fédération American Petroleum Institute (API). A ce niveau, les réserves américaines commerciales de pétrole brut s'inscrivent toutefois en hausse de 6,2% par rapport à la même époque de 2015 et restent proches de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette période de l'année. Habituellement publiés le mercredi, les chiffres du DoE étaient reportés d'une journée car lundi était férié aux Etats-Unis pour le lendemain du jour de l'an, tombé cette année un dimanche. Le DoE a en revanche annoncé une hausse de 8,3 millions de barils des réserves d'essence, alors que les experts interrogés par Bloomberg tablaient sur une progression moins marquée, de 1 million de barils. Elles affichent une hausse de 1,5% par rapport à la même époque de l'an dernier et se situent proche de la limite supérieure à cette période de l'année. De leur côté, les stocks de produits distillés (fioul, kérosène, gazole) ont bondi de 10,1 million de barils, alors que les experts compilés par Bloomberg s'attendaient à un retrait de 800 000 barils. Ils signent une augmentation de 1,4% par rapport à la même période de l'année précédente et sont au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette époque de l'année.
Hausse à Cushing Très surveillée par les analystes, la production américaine a avancé de 4.000 barils par jour (b/j) à 8,770 millions de barils par jour (mbj). Les réserves de brut du terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), également scrutées par les observateurs car elles servent de base à la cotation du pétrole américain, ont avancé de 1,1 million de barils à 67,5 millions. Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers et gaziers américains ont progressé de 6,1 millions de barils. Les raffineries américaines ont accéléré la cadence, fonctionnant à 92,0% de leurs capacités contre 91,0% la semaine précédente. Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 19,6 mbj de produits pétroliers, soit une baisse de 0,5% par rapport à la même époque de l'année précédente. La demande d'essence a baissé de 0,2% alors que celle des produits distillés a bondi de 8,1% pendant la même période, dans les deux cas sur un an.