Les Bourses européennes ont terminé mardi en ordre dispersé, alors que peu de statistiques économiques ont été publiées et que les investisseurs attendent les premiers résultats d'entreprises et d'en savoir plus sur la future politique économique des états-Unis. Les marchés boursiers sont dans "une période de transition" avant le démarrage de la saison des résultats et l'investiture du président américain Donald Trump à la fin du mois, a déclaré Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée. Aux états-Unis, "les discussions s'accélèrent pour préparer l'entrée en fonction de la prochaine administration", à la veille de la première conférence de presse de Donald Trump depuis son élection, ont aussi souligné les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC. En France, la production industrielle a rebondi en novembre de 2,2%, après avoir reculé de 0,1% en octobre, selon l'Insee, la production manufacturière progressant même de 2,3% après un repli de 0,6% le mois précédent. En Chine, les prix à la production bondi en décembre à leur rythme le plus élevé en cinq ans, signal positif pour la demande dans ce pays, mais qui reflète surtout le renchérissement des matières premières, ce qui a dopé les valeurs minières. L'Eurostoxx 50 a cédé 0,08% A Paris, l'indice CAC 40 a fini quasiment stable (+0,01%), à 4.888,23 points. Le cours d'Areva a été suspendu en début d'après-midi, la Commission européenne ayant approuvé un prêt d'un montant de 3,3 milliards d'euros de l'Etat français au spécialiste du nucléaire. Orange a cédé 1,15% à 14,61 euros, l'autorité de régulation des télécoms (Arcep) ayant annoncé une série de mesures pour encourager la concurrence dans la fibre, où l'opérateur historique est largement dominant. Parrot a plongé de 18,03% à 9,00 euros, pénalisé par l'annonce d'un fort recul attendu de ses ventes en 2016. Renault a gagné 2,74% à 88,07 euros, profitant du feu vert d'une majorité de syndicats à un nouvel accord triennal sur l'emploi, qui demande plus de flexibilité aux salariés mais garantit un volume d'activité dans les usines. A Londres, l'indice FT SE a gagné 0,52%, à 7.275,47 points, à son record de clôture pour la neuvième séance consécutive. Le bond des prix à la production en Chine a dopé les valeurs minières, Anglo American s'envolant de 7,19% à 1.237,50 pence, Rio Tinto de 5,12% à 3.293,50 pence et BHP Billiton de 4,44% à 1.400 pence. Les supermarchés ont profité d'une étude de la fédération des commerçants britanniques (BRC) et du cabinet KPMG relevant une forte hausse des dépenses des Britanniques à Noël. Tesco a pris 6,00% à 213 pence, Sainsbury's 1,57% à 258,80 pence, et Morrisons, qui a publié dès mardi des chiffres flatteurs, 3,62% à 246 pence. Le BTP est resté sur sa bonne lancée, sur fond d'indicateurs plutôt rassurants sur le marché immobilier britannique, Taylor Wimpey prenant 3,19% à 174,90 pence, Persimmon 2,58% à 1.989 pence et Barratt Developments 2,32% à 507 pence. Parmi les rares baisses les compagnies d'assurance Admiral (-2,63% à 1.780 pence) et Direct Line (-2,99% à 357 pence). A Francfort, l'indice DAX a pris 0,17%, à 11.583,30 points. Continental a gagné 2,68% à 191,90 euros et Fresenius Medical Care 2,45% à 76,95 euro. Volkswagen n'a pris que 0,14% à 146,05 euros, malgré l'annonce de ventes record en 2016, 10,3 millions de véhicules dans le monde. Lufthansa (-0,17% à 11,66 euros) a abandonné son titre de géant du ciel européen à l'irlandais Ryanair, fort de 117 millions de voyageurs. Parmi les valeurs moyennes, Metro est demeuré stable à 31,25 euros après des ventes de Noël en repli. A Amsterdam, l'indice AEX a cédé 0,07%, à 484,74 points. Parmi les plus fortes baisses figuraient Akzo Nobel (-1,10% à 59,11 euros) et le fournisseur de cuves pour l'industrie chimique et pétrolière Vopak (-0,99% à 44,17 euros). Le sidérurgiste Arcelor Mittal a gagné 4,58% à 7,55 euros. A Bruxelles, l'indice BEL 20 a cédé 0,19%, à 3.632,02 points. La plus forte des treize baisses a été subie par le groupe de télécommunications Proximus (-2,57% à 27,09 euros) et la plus forte des sept hausses engrangée par le métallurgiste Umicore (+1,47%) à 55,26 euros. L'indice SMI de la bourse suisse a pris 0,29%, à 8.449,19 points. Grands gagnants, les groupes de luxe. Richemont, soutenu par une recommandation de Morgan Stanley, a pris 3,96% à 70,90 CHF et son concurrent Swatch 2,83% à 330,20 CHF. Parmi les perdants, les bancaires, malmenées pendant la séance, ont réussi à limiter les pertes, Credit Suisse lâchant 0,13% (15,89 CHF) et UBS 0,12% (16,78 CHF). A Madrid, l'indice IBEX a perdu 0,43%, à 9.452 points. Le secteur bancaire a subi les plus fortes baisses (Banco Popular -2,80% à 0,97 euros; BBVA -1,78% à 6,36 euros; Bankia -1,27% à 1,01 euros). Le secteur énergétique a aussi chuté (Endesa -1,72% à 19,68 euros; Gas Natural -1,40% à 17,31 euros). IAG, maison mère d'Iberia et British Airways, a gagné 2,30%, après avoir dépassé les 100 millions de passagers en 2016, soit 14% de plus sur un an. Aena, premier gestionnaire mondial d'aéroports, a pris 0,23% à 132,80 euros, le ministre espagnol de l'Equipement excluant à "court terme" une nouvelle privatisation partielle. Telefonica a gagné 0,13% à 9,19 euros et Inditex perdu 0,74% à 31,63 euros. A Milan, l'indice MIB a gagné 0,33%, à 19.424 points. Exor, la holding de la famille Agnelli, a réalisé la meilleure performance (+2,4% à 43,96 euros), suivie par CNH Industrial (+2,23% à 8,47 euros) et Prysmian (+2,21% à 24,48 euros). En queue de peloton, Saipem a dévissé de 4,24% à 0,508 euro et Snam baissé de 1,45% à 3,806 euros. A Lisbonne, l'indice PSI 20 a perdu 1,26% à 4.618,21 points, pénalisée par la chute de l'un de ses poids lourds, la banque BCP (-11,34% à 0,92 euro), qui a annoncé la veille une augmentation de capital de 1,33 milliard d'euros. Sa concurrente BPI a pris 0,35% à 1,13 euro. Parmi les autres perdants, l'électricien EDP (-1,93% à 2,74 euros) et sa filiale pour les énergies renouvelables EDP Renovaveis (-2,48% à 5,81 euros). Wall Street dans le désordre Les indices de Wall Street ont terminé mardi dans le désordre dans un climat de prudence à l'approche d'une nouvelle saison de résultats trimestriels et de la conférence de presse que doit donner mercredi Donald Trump. Le Dow Jones a perdu 31,85 points, soit 0,16%, à 19.855,53, s'éloignant un peu de la barrière des 20.000 points, qu'il n'a jamais franchie. Les banques, dont les actions se sont envolées depuis l'élection de Donald Trump et ses promesses de dérégulation, ont aidé un temps le Standard & Poor's à se retourner à la hausse. Il a fini inchangé à 2.268,90. Le Nasdaq Composite, soutenu notamment par le secteur de la santé (+0,33%), a pris de son côté 0,36% à 5.551,82, battant une nouvelle fois son record de clôture. Les cours du pétrole ont pesé sur la tendance, le brut texan perdant plus de 2% sur le Nymex sur fond de doutes sur la mise en oeuvre d'un accord pour réduire la production afin de soutenir les prix. Les marchés sont un peu nerveux avant la conférence de presse que doit donner mercredi le président élu Donald Trump dont la politique commerciale inquiète. Dans ce contexte, le dollar s'est stabilisé face à un panier de devises de référence et les rendements des Treasuries ont peu bougé. General Motors grimpe L'élection du magnat de l'immobilier, qui entrera officiellement à la Maison blanche le 20 janvier, a permis à Wall Street d'enchaîner les records, les investisseurs pariant sur un effet positif sur le marchés actions des mesures de relance budgétaire, de baisses d'impôts et de dérégulation qu'il a promises. Autre événement de la semaine, la saison des résultats, les banques JP Morgan Chase, Bank of America et Wells Fargo ouvrant le bal dès vendredi. "Nous sommes maintenant sur un mode d'attente avec les résultats qui frappent à la porte", explique Art Hogan, responsable de la stratégie de marché de Wunderlich Equity Capital Markets. Les résultats seront soigneusement épluchés et devront être bons pour justifier des valorisations très élevées. Les entreprises du S&P-500 devraient annoncer des bénéfices en hausse de 5,8% au quatrième trimestre, selon Thomson Reuters I/B/E/S, soit la plus forte croissance trimestrielle en trois ans. Aux valeurs, General Motors a pris 3,7% après avoir annoncé une prévision de bénéfice 2017 supérieure aux attentes malgré les craintes de certains analystes d'un ralentissement du marché après une année 2016 record. L'action cotée à New York de Valeant Pharmaceuticals a gagné 6,8%. Le groupe canadien, qui a perdu 85,7% en 2016, a vendu à L'Oréal ses marques de soins pour la peau pour 1,3 milliard de dollars et a cédé sa filiale d'oncologie Dendreon au chinois Sanpower pour 820 millions de dollars.