Le Gabon a fait une mauvaise opération en concédant le match nul (1-1) face à la Guinée-Bissau pour son entrée dans sa CAN. Le pays organisateur, qui avait ouvert le score grâce à l'inévitable Aubameyang, s'est fait piéger sur un but du défenseur central bissau-guinéen Soares à la 91e minute. Les Panthères se compliquent grandement la tâche pour la suite de la compétition. Aubameyang avait idéalement lancé la fête espérée par tout le Gabon en marquant en ouverture de la CAN-2017, mais la modeste Guinée-Bissau a finalement gâché les réjouissances (1-1) face au pays-hôte, samedi à Libreville dans le groupe A. Pour sa première participation, la Guinée-Bissau a en effet réussi à égaliser dans les arrêts de jeu d'une tête de l'attaquant Juary Marinho Soares, inconnu comme tous ses coéquipiers qui évoluent dans des équipes modestes, au Portugal notamment. Le Gabon avait pourtant pris le match en main avec ses deux stars, son capitaine Pierre-Emerick Aubameyang, le buteur du Borussia Dortmund, et Mario Lemina, le milieu de la Juventus Turin. C'est d'ailleurs le Piémontais qui a sonné la fin du round d'observation avec une frappe contrée dans la surface (19e). En face, le capitaine Jose Luis Mendes Lopes tentait juste de desserrer l'étreinte des Panthères d'une frappe sans lendemain à la demi-heure de jeu. A la reprise, après une nouvelle chanson du rappeur Booba, invité-vedette de la cérémonie d'ouverture, le Gabon concrétisait enfin ses bonnes dispositions avec un tir de l'attaquant de Tours Athanase Denis Bouanga, détourné en corner par le gardien Jonas Mendes (48e).
Aubameyang avait pourtant fait le boulot "Qu'est-ce qu'on veut"?, se mettait alors à scander au micro le speaker du stade, le public répondant évidemment: "Un but!". Il suffisait de le demander, et, comme dans un scénario parfait, Aubameyang, qui aurait même pu s'offrir ensuite un doublé en étant plus précis (68e), trouvait enfin l'ouverture pour permettre au Gabon d'inscrire le 1er but du tournoi en glissant au fond des filets un centre-tir de Bouanga (50e). Il en fallait visiblement plus pour dérider le nouveau sélectionneur du Gabon, l'Espagnol José Antonio Camacho, qui restait alors impassible, comme s'il pressentait le retour de flamme qui n'allait pas manquer de roussir ses Panthères. Les joueurs de Guinée-Bissau, au gabarit souvent impressionnant, ne baissaient en effet pas les bras, plaçant plusieurs contre-attaques qui annonçaient le pire. Après ce final en eau de boudin, le Gabon et tout un peuple se retrouvent déjà à jouer quasiment le tout pour le tout mercredi face au Burkina Faso.
Le Cameroun lui aussi au ralenti Comme le Gabon, le Cameroun n'a pu faire mieux qu'un match nul samedi face au Burkina Faso (1-1) pour son entrée dans la CAN. Le Lorientais Moukandjo avait ouvert le score sur coup-franc, Dayo lui a répondu à un quart d'heure de la fin. Dans le Groupe A, les quatre équipes sont donc à égalité avec un point et laissent la suite de la compétition très ouverte. Une première période époustouflante, des occasions en grand nombre... Le Cameroun et le Burkina Faso ont assuré le spectacle mais pas forcément une bonne opération comptable en se partageant les points (1-1) pour leur entrée en Coupe d'Afrique des nations, samedi à Libreville. Les deux sélections ont raté l'occasion de prendre la tête du groupe A, après le nul, plus tôt dans la journée, entre le Gabon et la Guinée-Bissau (1-1). Mais elles ont joué au moins deux tons au-dessus que leurs prochains adversaires, ce qui peut leur permettre d'entrevoir des jours meilleurs. Le Cameroun a parfaitement tenu son rang malgré l'absence de sept internationaux qui ont préféré rester en Europe dans leur club, ce dont faisait mine de s'inquiéter la veille du match le sélectionneur belge Hugo Broos. La jeunesse des Lions a semblé au contraire un atout, surtout lors d'une première mi-temps sans aucun temps mort. Le climax de ces 45 premières minutes à rebondissements s'est traduit par un coup-franc à l'entrée de la surface dans la lucarne du joueur de Lorient, Benjamin Moukandjo (34e). L'intensité a encore augmenté dans les 15 dernières minutes dans un stade aux allures de petit Yaoundé tant la diaspora camerounaise de Libreville était venue en nombre.
Njie avait la balle de match A une tentative de la tête de Koné a répondu un tir croisé de l'attaquant camerounais Clinton Njie détourné du bout des doigts par le gardien burkinabé Koffi Kouakou (41e). Le Burkina aurait pu égaliser juste avant la pause, tout comme le Cameroun a disposé de la balle de break avec la folle chevauchée de Christian Mougang Bassogog qui s'est heurté sur le dernier obstacle, le gardien burkinabé sorti loin de ses bases. Il était clair que les deux équipes ne pouvaient pas tenir ce rythme effréné dans la moiteur de la nuit équatoriale. La seconde période a commencé en toute logique un ton en dessous, ce qui n'a pas empêché le Burkina d'égaliser d'une tête d'Issoufou Dayo qui a repris un ballon repoussé par le gardien camerounais Ondoa sur un puissant coup-franc de Zoua (75e).