Le président élu américain Donald Trump a prédit que le Brexit serait "un succès" et annoncé qu'il voulait conclure "rapidement" un accord commercial avec le Royaume-Uni, dans un entretien au quotidien Times diffusé dimanche. "Nous allons travailler très dur pour (qu'un tel accord) soit conclu rapidement et dans les règles. Bon pour les deux parties", a souligné Donald Trump. Ces propos tranchent avec ceux de son prédécesseur Barack Obama, qui avait lui annoncé que le Royaume-Uni se retrouverait au bout de la file d'attente pour conclure des accords commerciaux avec les états-Unis si jamais il quittait l'UE. Il a annoncé qu'il rencontrerait "très rapidement" après sa prise de fonction vendredi la Première ministre Theresa May, révélant qu'elle lui avait écrit pour demander un entretien et envoyé en cadeau une copie du discours de Winston Churchill au peuple américain après l'attaque des Japonais contre Pearl Harbour. Lors de l'entretien d'une heure dans la Trump Tower, le président élu a lancé: "j'aime le UK", en rappelant que sa mère était originaire d'Ecosse, selon le Times. Donald Trump estime également que "d'autres pays vont quitter" l'Union européenne en suivant l'exemple de Londres, en raison de la crise migratoire. "Je crois vraiment que s'ils (les pays de l'UE) n'avaient pas été obligés de prendre tous les réfugiés, avec tous les problèmes qui vont avec, il n'y aurait pas eu de Brexit", selon lui. "Les peuples, les gens, veulent leur propre identité et le Royaume-Uni voulait sa propre identité", a-t-il relevé pour expliquer le vote en faveur du Brexit. Le président élu entretient d'excellents rapports avec l'un des promoteurs de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Nigel Farage, ex-chef du parti anti-immigrés et europhobe Ukip, qui est venu le soutenir dans sa campagne électorale. Les Britanniques ont voté le 23 juin dernier pour sortir de l'UE et doivent enclencher le processus d'ici la fin mars. Theresa May doit exposer mardi sa vision des futures relations avec l'UE. Mme May souhaite mettre fin à la liberté de circulation et reprendre le contrôle des frontières du pays, une des raisons clefs pour laquelle les Britanniques ont voté la sortie de l'UE. Mais elle veut aussi conserver le plus large accès possible au marché unique tout en nouant le plus d'accords commerciaux possibles avec les pays hors UE, d'où l'importance de la relation avec les Etats-Unis. L'UE soutient que la liberté de circulation est liée à l'accès au marché unique. Le ministre de l'Economie Philip Hammond a haussé le ton sur ce plan en menaçant de dumping fiscal l'UE si elle refuse un accès à son marché. Londres se félicite Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Jonhson a qualifié lundi de "très bonne nouvelle" la proposition du président élu américain Donald Trump de conclure "rapidement" un accord commercial avec le Royaume-Uni. "C'est une très bonne nouvelle que les Etats-Unis veuillent conclure un bon accord commercial avec nous, et veuillent le faire rapidement", a déclaré M. Johnson en arrivant à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles. Il a néanmoins ajouté que cet accord devait être "clairement dans l'intérêt des deux parties". Dans un entretien au quotidien londonien The Times diffusé dimanche, le président élu américain a prédit que le Brexit serait "un succès" et annoncé qu'il voulait conclure "rapidement" un accord commercial avec le Royaume-Uni. "Nous allons travailler très dur pour (qu'un tel accord) soit conclu rapidement et dans les règles. Bon pour les deux parties", a souligné Donald Trump. Ces propos tranchent avec ceux de son prédécesseur Barack Obama, qui avait lui annoncé que le Royaume-Uni se retrouverait au bout de la file d'attente pour conclure des accords commerciaux avec les Etats-unis si jamais il quittait l'UE. La livre britannique souffre La livre britannique est tombée lundi en Asie à son plus bas niveau face au dollar depuis son plongeon éclair d'octobre dernier, à la veille d'un discours clé de la Première ministre Theresa May sur le Brexit. Peu après 03H00 à Tokyo (dimanche 18H00 GMT), la livre sterling a chuté sous la barre de 1,20 dollar, à 1,1986 dollar, soit son plus faible niveau depuis le 7 octobre quand elle avait soudainement dégringolé à 1,1841 dollar, du jamais vu depuis 1985. Elle s'est ensuite redressée et oscillait autour de 1,2035 dollar à 02H00 GMT, tout en restant en-deçà de son cours de vendredi (1,2197 dollar). Dans une moindre mesure, la monnaie britannique a également reculé face à l'euro qui a atteint dans les premiers échanges asiatiques 87,87 pence, au plus bas depuis novembre, contre 87,15 pence deux jours plus tôt. Selon plusieurs journaux, Theresa May devrait poser mardi, à l'occasion d'un discours à Londres, les jalons d'un "Brexit dur": retrait du marché unique, de l'union douanière européenne et de la Cour européenne de justice, dans le but de reprendre le contrôle de l'immigration européenne. "Les informations de presse du week-end sont sans aucun doute l'élément qui a poussé la livre vers le bas", a commenté Yoshitaka Suda, spécialiste des changes chez Nomura Securities, interrogé à Tokyo. "Les marchés scrutent les événements britanniques" avec le pire scénario en tête. Cependant, "des négociations de cette taille et de cette importance supposent forcément une part de bluff pour tenter d'obtenir le meilleur accord possible", a tempéré dans une note Stephen Innes, courtier chez Oanda. "Sans confirmation concrète d'un Brexit dur, on pourrait au final voir les investisseurs laisser de côté les rumeurs et s'en tenir aux faits". En attendant l'allocution de Theresa May, des déclarations du ministre britannique de l'Economie sont venues apaiser quelque peu les inquiétudes, a par ailleurs souligné l'analyste japonais. Philip Hammond a prévenu que si le Royaume-Uni "n'avait aucun accès au marché européen", le pays pourrait "changer de modèle économique" pour "regagner de la compétitivité". Il a ainsi laissé entendre la possibilité de se lancer dans un dumping fiscal en baissant les impôts des entreprises basées au Royaume-Uni afin qu'elles restent compétitives malgré les droits de douanes européens. "Il n'a pas utilisé le terme +paradis fiscal+ mais ces propos ont permis de soutenir la livre", a estimé M. Suda. La livre est sous pression depuis la décision fin juin des Britanniques de quitter l'Union européenne: elle a perdu près de 20% vis-à-vis du billet vert.