La situation sécuritaire dans la zone tampon d'El Guerguarat au sud du Sahara occidental "risque de s'aggraver", a prévenu l'eurodéputée suédoise Malin Björk qui a interpellé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, sur les mesures prises par l'UE pour inciter le Maroc à quitter le territoire et à respecter ses engagements conformément à l'accord de cessez-le feu de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario. Dans une question écrite adressée à la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, la députée européenne Malin Björk a affirmé que les deux camps "maintiennent, à ce jour, leurs positions à environ 100 mètres les uns des autres" dans cette zone. "La situation risque de s'aggraver" s'il n'y a pas de suivi, a-t-elle averti. Elle a rappelé, à ce titre, que le Maroc a violé, il y a plus de quatre mois, l'accord de cessez-le-feu négocié sous l'égide l'ONU avec le Front Polisario par son incursion dans la zone d'El-Guerguerat. Un document confidentiel de l'ONU, daté du 28 août et transmis pour information au Conseil de sécurité, a confirmé que le Maroc a violé l'accord de cessez-le feu conclu avec le Front Polisario en déployant ses forces dans cette zone. Selon ce document, le Maroc a mené durant la période allant du 16 au 25 août une opération présentée comme anti-contrebande dans la région d'El-Guerguerat "sans avertir au préalable la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO)" comme l'exigeait l'accord militaire. Le Font Polisario a protesté auprès de l'ONU et a dénoncé la volonté de l'occupant marocain de construire une route goudronnée" dans la zone afin d'y maintenir une présence militaire permanente. L'eurodéputée a exhorté la première responsable de la diplomatie européenne à évaluer cette situation induite par la violation de l'accord de cessez-le-feu par le Maroc conformément aux dispositions de l'article 2 de l'accord d'association UE-Maroc. Elle a suggéré, à ce titre, d'activer la clause relative aux droits de l'homme qui figure dans l'accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'UE et le Maroc. La députée européenne Malin Bjork s'est demandé si la violation du cessez-le-feu par le Maroc n'est pas un motif pour déclencher cette clause qui intègre un mécanisme permettant à l'UE de suspendre unilatéralement le protocole en cas de violation des droits de l'homme.