On utilise parfois le terme de croissance économique mondiale comme si le monde entier en était concerné de la même façon et par les mêmes résultats, alors qu'en réalité lorsque le monde occidental enregistre une croissance, quelque part dans le monde dit en développement, le constat n'est pas le même. La croissance dans une partie du monde n'a pas de retombées sur le reste du monde, car malheureusement la prospérité n'est pas un phénomène transfrontalier, comme le sont uniquement les maux tels le terrorisme, la corruption et les crises enregistrées dans les pays riches. La croissance est inégale car les pouvoirs sont inégalement répartis dans le monde. Le développement également, et il n'est pas un hasard que ce sont les pays anciennement colonisés qui sont aujourd'hui les moins développés, pour ne pas dire qu'ils ne sont pas du tout développés ni même en voie de développement, car les écarts augmentent d'autant rapidement que les pays riches ne sont guidés que par les profits. Qui est le plus en mesure d'exiger de l'autre qu'il se mette aux normes de l'environnement ? ce sont les pays riches qui accroissent leurs richesses en mettant en danger la planète. Le problème est que lorsque se rétrécit l'étendue des terres cultivables et que se raréfie l'eau, qui est actuellement gaspillée par les pays développés, c'est vers les pays dits en développement que s'organisera une nouvelle course qui risquera de prendre la forme d'une colonisation à renouveler. Déjà, on parle d'une future guerre pour le pétrole à l'approche du pic de production. Il en sera de même pour l'eau, celle qui est abondante sous les immensités des sables et que le pays développés ne veulent absolument pas aider les pays en développement à exploiter, car ils se la réservent pour eux. Peut-il réellement exister une égalité des chances dans une zone dite de libre-échange où se croisent les pays développés et les pays pas du tout développés ? Quelle chance auront nos produits matériels et immatériels de s'imposer par des rapports qualité-prix ? La mondialisation nous est imposée, comme l'avait dit le président de la République, mais il est vrai qu'il ne nous reste guère d'alternative à notre intégration à l'économie de marché, c'est-à-dire au courant mondial d'échange.