La Grèce et ses bailleurs de fonds ont la volonté de conclure l'examen en cours des réformes engagées par Athènes dans le cadre du plan de renflouement décidé à l'été 2015, a déclaré vendredi le Premier ministre français Bernard Cazeneuve, en déplacement à Athènes. La Grèce et ses partenaires ont la "volonté politique" d'aboutir, a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec son homologue grec Alexis Tsipras, ajoutant croire à des "résultats positifs" et de bons compromis politiques "dans un avenir proche". Tsipras a dit qu'il était tout à fait "faisable" de parvenir à un compromis d'ici au 20 mars, date de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe). Il a réaffirmé qu'Athènes voulait une "solution globale", qui comporterait des mesures d'allègement de la dette à mettre en œuvre une fois éclusées les dernières aides. Les discussions entre le gouvernement grec et les experts de la Commission européenne, du Mécanisme européen de stabilité (MES), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) piétinent depuis des mois en raison de retards pris par certaines réformes et de désaccords entre les bailleurs de fonds eux-mêmes sur la participation du FMI au troisième plan de sauvetage, d'un montant de 86 milliards d'euros. L'incertitude entourant ces discussions a ravivé les craintes d'une nouvelle crise financière dans la zone euro, alors que les nerfs des investisseurs sont déjà mis à l'épreuve par les prochaines échéances électorales aux Pays-Bas, le 15 mars prochain, en France (avril-mai) puis en Allemagne (septembre). La Grèce n'a pas besoin d'emprunter avant le début du troisième trimestre mais si les tranches d'aide ne lui sont pas allouées en temps voulu, elle risquera de faire défaut sur ses remboursements en juillet, à hauteur de 7,5 milliards d'euros. Les institutions européennes estiment qu'Athènes parviendra à atteindre son objectif d'un excédent primaire de 3,5% du produit intérieur brut - qui exclut le service de la dette - en 2018. Le FMI, qui n'a toujours pas décidé s'il participerait au troisième plan de sauvetage, juge que la Grèce n'y parviendra pas sans mesures d'allègement de la dette et sans se serrer encore la ceinture.