Le Premier ministre grec Alexis Tsipras s'est dit prêt à un compromis difficile pour permettre un accord viable avec les créanciers du pays, UE et FMI, a indiqué samedi une source gouvernementale. Si on arrive à un accord viable, même si le compromis est difficile, on va relever ce défi car notre seul critère est la sortie de la crise et la fin de la soumission aux +memoranda+ (politiques de rigueur), a indiqué Alexis Tsipras lors d'une réunion vendredi soir avec ses collaborateurs, cité dans un communiqué du gouvernement. Une délégation grecque doit reprendre samedi après-midi des entretiens à Bruxelles avec des représentants des créanciers pour tenter de trouver un accord sur les mesures qu'Athènes doit adopter. Cet accord est une condition nécessaire pour le déblocage d'une tranche des prêts internationaux au pays, ce qui lui permettrait d'honorer ses dettes et éviter un défaut de paiements. Le peuple grec nous a fait confiance (lors des élections en janvier) pour qu'on prenne des décisions cruciales et gère des situations difficiles, a dit le Premier ministre, soulignant que personne ne croyait que la situation serait facile. Les décisions et leur gestion nous appartiennent exclusivement, malgré leur difficulté, a-t-il ajouté. Toutefois, Alexis Tsipras a prévenu que si l'Europe souhaitait la division et la poursuite à la soumission, ce serait également à nous de refuser et de dire un grand non en luttant pour la dignité du peuple et notre souveraineté nationale. Le temps presse pour Athènes, qui est à court d'argent. Le pays doit d'ici le 18 juin, lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) arriver à un compromis avec les créanciers pour pouvoir s'assurer du financement et rembourser le 30 juin 1,6 milliard d'euros au FMI. Parmi les points difficiles de la négociation avec les créanciers, qui dure depuis quatre mois, figurent la réforme des retraites, la hausse de la TVA et le niveau de l'excédent primaire budgétaire (hors service de la dette), qui conditionne le montant des économies à réaliser par le pays. Le gouvernement a indiqué vendredi que la différence sur la question de l'excédent primaire n'est que 0,25%, la Grèce ayant déjà accepté un excédent de 0,75% pour 2015 alors que les créanciers souhaitent 1%. Samedi, le quotidien financier grec Naftémporiki, a indiqué que les Grecs allaient tenter un nouveau compromis sur l'excédent primaire, en proposant 0,9%.
La zone euro a discuté du scénario d'un défaut grec La zone euro a discuté de la possibilité d'un défaut de paiement grec, si les discussions entre Athènes et ses créanciers n'aboutissent pas dans les jours qui viennent et conduisent la Grèce, à court d'argent, à ne pas rembourser le FMI en fin de mois, ont annoncé plusieurs sources européennes. Les créanciers et les Etats membres ont décidé de commencer à envisager les conséquences d'un non-remboursement de la dette de la Grèce et au-delà, a déclaré une source européenne. Un défaut de paiement grec est en discussion, mais ce n'est pas la même chose qu'une sortie de la zone euro, a souligné une deuxième source européenne. C'est pour se préparer au pire des scénarios. Les Etats membres voulaient savoir ce qu'il en était, a confirmé une autre source au fait des discussions. Ce scénario a été évoqué au cours d'une réunion de l'Euro Working Group, l'instance préparatoire de l'Eurogroupe, qui se déroule depuis jeudi à Bratislava (Slovaquie). L'information a secoué les places financières. La Bourse de Paris s'est enfoncée au point de perdre brièvement plus de 2%, tandis que Wall Street ouvrait en baisse. La Bourse d'Athènes a clos la semaine en chute de 5,92%. Le gouvernement grec est contraint de trouver un accord d'ici à la réunion de l'Eurogroupe jeudi prochain à Luxembourg. Ses créanciers veulent de nouvelles concessions d'Athènes pour lui verser l'aide financière promise, en suspens depuis des mois. L'idéal serait qu'il y ait un accord d'ici à jeudi prochain. (...) Si les Grecs travaillent ce week-end et envoient une proposition lundi, ça peut fonctionner. S'ils envoient une proposition mercredi (...), ce sera forcément beaucoup plus compliqué pour l'Eurogroupe, a commenté une source européenne. Un accord est nécessaire, la balle est dans le camp grec, a pour sa part réaffirmé le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas. Le 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard de prêts du FMI et des doutes subsistent sur sa capacité à honorer cette échéance sans le déblocage de 7,2 milliards d'euros restant à verser dans le cadre du deuxième plan de sauvetage mis au point pour ce pays, en cours depuis 2012. Ce plan expire également à la fin du mois.