Combien existe-t-il de zones humides en milieu urbain de par le monde? Une question qui devrait être posée aux Béjaouis pour susciter chez eux l'intérêt à porter au lac de Mézaïa. La journée du 2 février s'écoulera de la même façon que les autres jours, pourtant Béjaïa est une des rares villes au monde à posséder une zone humide en milieu urbain. Le site aurait pu être un centre aménagé pour le loisir autour duquel graviterait un ensemble d'équipements touristiques appropriés surtout que sa situation géographique lui confère un statut particulier. Il peut constituer un lieu de détente urbain si celui-ci n'était pas à l'abandon. Le site du lac Mézaïa, puisque c'est de lui qu'il s'agit, était à l'origine un gisement d'argile qui alimentait jusqu'aux années 50 la briqueterie " Brandy ". A force de creuser pour prélever le matériau, l'eau a fini par jaillir et recouvrir la superficie profonde du gisement en question, au point de prendre la forme d'un lac. Sa flore est constituée principalement d'une profusion de roseaux et de joncs ; il est aussi bordé de peupliers, de saules et de tamarix , y compris des algues variées. Quant à la faune en plus de la présence d'un zooplancton diversifié, le lac renferme des poissons (aiguilles et gambuses), 43 espéces d'invertébrés sont recensées dont quatre sont protégées par la loi ; 35 espèces d'oiseaux sédentaires, des espèces migratoires et des espèces de passage. Même à l'occasion de la Journée mondiale des zones humides, le lac Mézaïa, aussi original qu'il soit, n'est pas mis en valeur alors que dire du lac Tamalahte, de la zone humide de Tala-Markha ou de celle de la côte Ouest. Quoi qu'il en est soit, même par cet anonymat local, le lac Mézaïa est recensé comme étant une des cinq zones humides en milieu urbain dans le monde. Doit-on attendre la venue d'un spécialiste " ecolo " ou d'un " vert " d'ailleurs pour faire sortir ce magnifique et unique site de l'anonymat ?