Repère Cette ancienne capitale des Hammadites est surtout connue pour ses sites historiques. L?on peut difficilement évoquer «Bgayet» (dénomination berbère de Béjaïa), ville entourée d?une forêt jadis dense, au paysage panoramique, avec la splendide baie faisant dire à un journaliste étranger que «désormais après Rio c?est Béjaïa» sans citer «Gouraya». Construit par les Espagnols, le fort, qui porte ce nom et qui surplombe la ville, est entouré de beaucoup de légendes, d?où sa symbolique de lieu saint représentant une femme au pouvoir divin, Yemma Gouraya. Tous les sites et vestiges de cette ville chargée d?histoire sont regroupés au sein du parc national de Gouraya, le plus petit parmi les dix que compte l?Algérie avec une superficie de 2 080 ha à laquelle s?ajoutent une zone marine de 11,5 km de côte, ainsi qu?une zone lacustre, le lac Mézaïa de 3 ha situé au c?ur de la ville de Bougie et qui a été intégré au parc en 2000. Ce parc, qui compte plus de 18 000 espèces, abrite 14 sites historiques et 9 sites pittoresques dont le fort Gouraya, le fort Lemercier, la tour Doriac, le Pic des singes, le marabout de Sidi Touati, le Plateau des ruines... De par sa situation suburbaine (limité par la ville de Béjaïa), ce parc subit, depuis longtemps, une dégradation «d?où les problèmes de préservation et la pollution par les déchets», déplore M. Ali Mahmoudi, directeur de ce parc qui ajoute : «Après l?incendie de 1978, des espaces attenant aux immeubles ont été squattés par les citoyens, sous le prétexte de s?en servir de ceinture de sécurité contre les incendies». Sur les 2 080 ha que couvre ce parc, seulement 734 sont d?origine domaniale. Dès la création du parc, les populations, qui n?étaient pas préparées au préalable, «y ont vu un instrument d?expropriation», précise encore le directeur du parc, ce qui a poussé son organisme à élaborer un programme d?intégration des populations visant «à les faire adhérer au programme de protection du parc». Par ailleurs, on apprend de la direction du parc que le lac Mézaïa sera classé, dans un proche avenir, «zone humide d?importance internationale». Ce centre englobant des zones humides figurera sur la liste Ramsar (une ville iranienne où a été signée la convention internationale des zones humides). En outre et toujours dans ce contexte de projets d?envergure, on évoque la classification de ce parc en tant que réserve de biosphère, en application du programme MAB de l?Unesco, le dossier, nous informe-t-on, se trouve actuellement à Paris.