Le groupe britannique Vodafone Group et l'indien Idea Cellular ont convenu lundi de fusionner leurs activités en Inde afin de donner naissance au premier opérateur télécoms du pays, susceptible de faire face à la brutale guerre des prix déclenchée par Reliance. Le nouvel ensemble disposera d'environ 400 millions de clients, soit 35% de parts de marché. La valeur d'entreprise pour Vodafone en Inde est de 828 milliards de roupies (11,76 milliards d'euros) et celle d'Idea 722 milliards. Vodafone détiendra 45,1% du nouvel ensemble, après le transfert d'environ 4,9% aux promoteurs d'Idea et/ou leurs affiliés pour 38,74 milliards de roupies en numéraire, a ajouté Idea. Aditya Birla Group, l'actionnaire majoritaire d'Idea, détiendra 26% du nouvel ensemble et les autres actionnaires les 28,9% restants. Aditya et Vodafone prévoient par la suite de détenir une part égale de la coentreprise. Cette dernière aura une valeur d'entreprise combinée de 23,2 milliards de dollars. "L'entité réunie deviendra le concurrent principal avec les moyens de rivaliser plus efficacement", a déclaré Idea dans un communiqué. Après avoir bondi de plus de 14% en Bourse juste après l'annonce du rapprochement avec Vodafone, l'action Idea perdait vers 07h50 GMT 7,63%, les traders se demandant comment sera valorisée la part d'Idea dans le nouvel ensemble. Consolidation Le secteur télécoms indien a été bouleversé par le lancement l'an dernier de Jio Infocomm, le nouveau réseau mobile 4G de Reliance créé pour un peu plus de 20 milliards de dollars par l'homme d'affaires le plus riche d'Inde, Mukesh Ambani. Jio a secoué le secteur en proposant des appels gratuits et des prix réduits sur l'internet mobile, amenant ainsi les trois plus principaux opérateurs en Inde - Bharti Airtel, Vodafone et Idea - à baisser à leur tour leurs prix et à réduire leurs marges. "La consolidation est un développement très attendu et très bien accueilli dans ce secteur de télécommunications assiégé", a déclaré Arpita Pal Agrawal, analyste télécoms et associé chez PwC India. "Cela aidera à accroître l'efficacité opérationnelle et à améliorer la qualité du service offert aux clients", a-t-elle ajouté. Vodafone est confronté à une concurrence féroce et une bataille fiscale depuis son entrée sur le marché indien en 2007. Vodafone et Idea avaient initialement annoncé en janvier être en discussions. Les deux groupes prévoient des synergies de coûts et d'investissement d'environ 10 milliards de dollars en valeur actualisée nette après les coûts d'intégration et le paiement des fréquences, a précisé Idea. La nomination d'un directeur général et d'un directeur général délégué requerra l'accord des deux sociétés qui auront le droit chacune de nommer trois membres du conseil d'administration. Idea aura le droit exclusif de nommer le président du nouveau groupe. Le directeur général de Vodafone estime que l'accord est conforme aux règles de fusions et acquisitions dans les télécoms en Inde. Selon lui, les deux marques continueront de coexister et il n'y aura pas de suppression d'emplois significatifs. L'accord avec Idea ne comprend pas la participation de 42% détenue par Vodafone dans Indus Towers, une coentreprise entre le groupe britannique, la filiale de Bharti Airtel et Idea Cellular. Mais Idea et Vodafone ont dit vouloir utiliser leurs participations respectives dans Indus Towers ainsi que les actifs seuls de cette société pour réduire leur dette. Idea détient 11,15% de la coentreprise.