Parler de l'élevage en Algérie, notamment dans le Nord, c'est parler avant tout de la nature des troupeaux, qui est en fonction de l'altitude. Dans les plaines et les vallées, l'élevage bovin est prédominant; jusqu'à 1500m, on rencontre plutôt des ovins et des caprins rarement du bovin en saison hivernale; au-delà de 1500 m, les prairies d'altitude des massifs ne sont fréquentées que par les bovins qui ne transhument vers les piedmonts qu'en hiver à la fonte des neiges. L'élevage est inégalement réparti d'Est en Ouest en relation avec la richesse des pâturages; l'élevage bovin domine à l'Est tandis qu'à l'Ouest c'est l'élevage ovin associé au caprin qui est privilégié. On retrouve dans les régions nord du pays environ 80 % de l'effectif bovin avec 53 % à l'Est, 24 % à l'Ouest et 23 % au Centre. Dans la plupart des cas la structure du troupeau se présente comme suit : vaches laitières, jeunes femelles, jeunes mâles et taureaux reproducteurs représentant respectivement 56%, 18% , 15% et 11% d'après les chiffres du ministère de l'Agriculture. L'élevage bovin constitue une source de revenus conséquente pour les agropasteurs des régions telliennes, qui compense les faibles bénéfices de l'agriculture dus aux surfaces cultivées restreintes et qui contribue à l'extension de cet élevage sur les terres communautaires offrant des UF gratuites et entraînant un surpâturage dangereux. On distingue deux types de systèmes de production dans l'élevage bovin à savoir le système extensif concerne les races locales et les races croisées. Cet élevage est basé sur un système traditionnel de transhumance entre les parcours d'altitude et les zones de plaine. Le système extensif est orienté vers la production de viande (78 %de la production nationale), il assure également 40 % de la production laitière nationale. Le système intensif concerne principalement les races améliorées. Ce type d'élevage orienté vers la production laitière est localisé essentiellement dans les zones littorales. La taille des troupeaux est relativement faible 6 à 8 vaches laitières par exploitation. Le système intensif représente 30 % de l'effectif bovin et assure près de 20 % de la production bovine nationale. Quant à l'élevage ovin , il est peu important dans les régions telliennes . C'est un élevage sédentaire et en stabulation pendant la période hivernale. Il est très souvent associé à l'élevage des caprins. La taille des troupeaux est petite, de 10 à 20 brebis suivant la taille des exploitations. Les disponibilités fourragères sont très faibles en zone de montagne sans possibilité d'extension de la production . Les agropasteurs ne consacrent que près de 5 % de la Surface agricole utile (SAU) à la production fourragère, et on assiste à un surpâturage dans les maquis et les sous-bois des forêts dont la dégradation de la couverture végétale accentue les risques d'érosion. Dans certaines régions, telles que la Kabylie, les animaux sont nourris, en hiver, de feuilles de figuier et de brindilles d'oliviers et, au printemps, ils sont conduits dans les champs en jachère qui leur fournissent une alimentation suffisante puis dans les parties montagneuses sur les pacages estivaux. Les agropasteurs ont des revenus qui varient selon la taille des exploitations. L'agriculture demeure la principale source de revenus (57 à 60 % du revenu global) pour les exploitations dont la taille est inférieure à 10 ha, là où domine le système de production semi intensif, alors que c'est l'élevage qui constitue la principale source de revenus ( 72 % du revenu global, dans les exploitations de taille supérieure à 10 ha, là où le système de production est extensif .