Les cours du pétrole continuaient de grimper mercredi en Asie, encouragés par des informations sur des troubles en Libye et pariant sur la prolongation par l'Opep des coupes dans la production d'or noir. Vers 04H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, progressait de 19 cents à 48,56 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour le mois de mai, gagnait 17 cents à 51,50 dollars. La production libyenne a été perturbée par un blocus par des factions armées des champs pétroliers de Sharara et Wafa, chutant de 20%, à 560.000 barils par jour contre 700.000, selon Bloomberg News. "Les perturbations de la production libyenne ont boosté les cours", a déclaré Jingyi Pan, analyste chez IG Markets à Singapour. "De manière générale, il y a une tendance haussière en raison de la possibilité que l'Opep prolonge la baisse de sa production", a-t-elle ajouté. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé fin 2016 de réduire la production d'or noir, en son sein et avec d'autres pays, durant le premier semestre 2017. Cependant, la portée de ces accords ont été limitée par la hausse du pétrole de schiste américain redevenu rentable. Certains analystes estiment en conséquence que les accords Opep pourraient être reconduits au second semestre. Les cours sont aussi encouragés par les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) selon qui les stocks hebdomadaires de brut américain ont progressé de 1,9 million de barils, soit moins que prévu, soulignent les analystes. Les marchés attendent désormais la publication des chiffres officiels du département américain de l'Energie.
Troubles en Libye La veille, les cours du pétrole ont terminé en hausse à New York face à des informations faisant état de troubles en Libye, susceptibles de perturber la production. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut a pris 64 cents à 48,37 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a gagné 58 cents à 51,33 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE). Le marché "recommence à évoluer en fonction des gros titres", a commenté Gene McGillian, de Tradition Energy. "Il y a eu des informations indiquant qu'il y aurait des perturbations en Libye, il semblerait que la production ait chuté", a-t-il mis en avant. En proie à l'instabilité politique et à l'insécurité, la Libye cherche désespérément à relancer ses extractions et ses exportations pour profiter de la manne pétrolière afin de redresser son économique chancelante. "Des factions armées ont arrêté la production des champs pétroliers de Sharara et de Waha, ce qui fait chuter de 252.000 barils la production quotidienne du pays, à moins de 500.000 barils", ont détaillé les analystes de PVM. M. McGillian nuançait néanmoins les conséquences à plus long terme de ces troubles sur le marché et évoquait aussi des mouvements techniques après une forte chute des cours de l'or noir.
Stocks élevés Le brut a perdu environ 11% sur sa cotation à New York depuis début mars face au manque d'impact de la réduction de la production engagée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et onze autres pays producteurs. "Les stocks mondiaux n'ont pas autant baissé que ces pays l'auraient espéré et la production des pays non membres de l'Opep augmente plus vite que ce qu'aimeraient voir les membres du cartel", a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. La production américaine a repris depuis l'automne, dopée par les extractions de pétrole de schistes redevenues rentables grâce à un regain des cours et les producteurs aux Etats-Unis n'étant pas tenus par les pactes de limitation de l'offre. Toujours concernant les Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance mardi soir des estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) avant les chiffres officiels, et plus complets, du département de l'Energie (DoE) mercredi au cours des échanges américains. "Les attentes pointent vers une légère hausse des stocks de brut et un déclin modéré des réserves de produits dérivés", essence et produits distillés, a rapporté Tim Evans de Citi dans une note. Face à des stocks américains à des niveaux records, "on a vu quelques incertitudes ces dernières semaines sur la capacité des producteurs (de l'Opep) à décider d'une prolongation des accords", a commenté Gene McGillian. Les accords de réduction des extractions conclus par l'Opep et ses partenaires ne courent pour l'instant que sur le premier semestre de 2017. "Une prolongation des réductions de l'Opep reste notre scénario le plus probable mais le respect (des quotas) risque de baisser au second semestre", ont estimé les experts de la banque JPMorgan dans une note. Contre leurs propres attentes, les analystes ont jusqu'à maintenant constaté un taux de respect élevé des limites de production par les membres de l'Opep même s'il semble moins marqué pour certains pays non membres du cartel .