Les cours du pétrole ont signé une légère hausse vendredi à New York, terminant sur une bonne note une semaine déjà positive avec un rebond des prix de plus de 5%. Le prix du baril "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 25 cents à 50,60 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a en revanche concédé 13 cents à 52,83 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE), dont le dernier jour a pu provoquer des mouvements techniques. "La tendance reste à la hausse face aux attentes d'une poursuite des réductions de la production au-delà du premier semestre de l'année", a commenté Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Ces espoirs de voir l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prolonger les quotas de production, qu'elle a mis en œuvre le 1er janvier pour une période initiale de six mois, ont été relancés cette semaine par des propos engageants du ministre du Pétrole du Koweït, cité par l'agence nationale Kuna. Cette éventuelle extension devrait être au centre des négociations lors de la prochaine réunion du cartel, le 25 mai à Vienne. En plus de cela, les cours ont profité de stocks américains moins élevés qu'attendu, selon les chiffres hebdomadaires publiés mercredi par le département de l'Energie (DoE), alors que le marché s'impatiente de constater l'impact des baisses engagées par l'Opep sur les réserves américaines.
Forages américains en hausse "La hausse de l'activité des raffineries a revigoré la confiance des marchés dans la croissance de la demande américaine", a ajouté Enrico Chiorando, analyste chez Love Energy. Principale ombre au tableau, "on fait toujours face à une croissance rapide des forages et donc de la production", a mis en avant James Williams de WTRG. "Cela joue le rôle de plafond (américain) sur les prix", a-t-il jugé. Le DoE a en effet noté une nouvelle hausse hebdomadaire de la production et le nombre de puits de forages en activité a encore augmenté, selon le décompte effectué chaque vendredi par le groupe privé Baker Hughes et qui sert d'indicateur avancé des extractions. Sur un an, cette hausse des forages est très forte dans le bassin permien, à cheval sur le Texas et le Nouveau-Mexique (sud des Etats-Unis), mais aussi d'autres zones de production du pétrole de schiste comme un autre bassin texan et le Dakota du Nord, a fait remarquer James Williams. Sur le plan international, "les manifestations au Venezuela valent le coup d'être surveillées comme facteur pouvant faire monter les prix même s'il y a déjà eu plusieurs cycles de troubles sans que cela ne provoque de perturbation de la production" a commenté Tim Evans de Citi dans une note. L'opposition a appelé à manifester samedi après la décision de Cour suprême de ce pays membre de l'Opep de s'arroger le pouvoir d'édiction des lois du Parlement, ce qui a été qualifié par certains de "coup d'Etat".
Le brut se replie en Asie Les cours du pétrole étaient en baisse en Asie, pénalisés par un renforcement du dollar. Vers 03H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, reculait de 12 cents à 50,23 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour mai, cédait 21 cents à 52,75 dollars. Les cours qui avaient grimpé jeudi pour la troisième séance consécutive pâtissent du renforcement du dollar. Le baril est libellé en monnaie américaine et toute hausse du billet vert pèse sur les cours en renchérissant les achats des investisseurs dotés d'autres devises. Le dollar était lui-même soutenu par la révision à la hausse de la croissance économique au quatrième trimestre 2016 aux Etats-Unis. "Les investisseurs sont peut-être en train de prêter plus d'attention aux données économiques qu'aux informations pures sur le pétrole, et les données en provenance des Etats-Unis semblent robustes", a commenté Jane Fu, analyste chez CMC Markets. Les marchés surveillent également les commentaires éventuels sur la possibilité que l'Opep prolonge au-delà de la fin juin les coupes dans la production d'or noir décidées fin 2016, en son sein et avec d'autres pays producteurs, selon les analystes.