Les grands espaces algériens possèdent une grande richesse d'espèces fourragères et pastorales. Les cultures fourragères participent à l'alimentation du cheptel même si elles ne représentent pas grand-chose comparativement aux aliments achetés et aux ressources spontanées. En effet, la problématique de la contribution des fourrages artificiels est intimement liée à l'absence d'une stratégie véritable concernant la production de semence, causant une diversification très réduite des espèces cultivées et corrélativement une contribution très modeste des cultivars locaux. Les conditions défavorables du climat y contribuent aussi. On observe par ailleurs une tendance lourde vers l'introduction anarchique de variétés importées, qui se sont révélées, dans beaucoup de cas, peu adaptées au climat et/ou aux systèmes de production adoptés. Les fourrages naturels sont plutôt soumis à la pression engendrée par les transformations des systèmes de production, notamment le défrichement et l'extension des cultures, l'augmentation des effectifs des animaux et le pâturage continue. Ains, les écosystèmes des prairies sont en net recul suite à l'accroissement des surfaces de cultures, alors que dans les parcours pastoraux et sylvo-pastoraux les espèces palatables et appréciées par les animaux sont exposées, dans beaucoup de situations, à une pression ne leur permettant plus, à tous les coups, une régénération durable. La production fourragère en Algérie s'étend sur près de 33 millions d'hectares. La jachère est consacrée à 10 % de cette superficie, soit 3,5 millions d'ha, les fourrages cultivés en système intensif n'occupent que 523 000 ha, environ 1,6 %, alors que les parcours constituent plus que les 4/5 de l'espace, ce qui correspond à environ 29 millions d'hectares. Les fourrages cultivés sont concentrés dans le Nord du pays et sont dominés par quelques espèces qui appartiennent généralement à la famille des graminées : l'orge et l'avoine et dans une moindre mesure les associations vesce avoine, pois avoine et pois orge, alors que les légumineuses sont rarement cultivées. Les espèces fourragères et pastorales sont une grande richesse appartenant aux genres Medicago, Scorpiurus, Lolium, Trifolium (repens, hybridum, subterraneum, fragiferum), Bromus, Lotus, Hedysarum, Phalaris, et Dactylis. Le Catalogue australien mentionne l'inscription de nombreux cultivars de fétuque élevée (Cultivar Demeter) , de ray-grass, de dactyle (cultivar Currie), de phalaris et de medicago ( Cultivar Jemalong) issus des ressources génétiques introduites à partir de l'Afrique du Nord. 24 % du germoplasme conservé est de type fourrager, dont 66 % proviennent d'Afrique du Nord, alors qu'au niveau mondial sur les 15 espèces fourragères les plus collectées, l'Algérie participe pour 2196 accessions soit 42 % du nombre total d'accessions( Bouzerzour et al 2002) .