L'Algérie est reconnue comme étant un centre de diversité non négligeable pour plusieurs espèces céréalières dont le blé dur, l'orge, l'avoine, le blé tendre et les aegilops ainsi qu'une grande diversité des formes pour les orges et les blés sahariens.La céréaliculture avec la jachère couvre plus de 6 millions d'ha soit près de 82 % de la totalité de la surface agricole utile. Les emblavures s'étendent chaque année sur 3 à 3,5 millions d'hectares. Les résultats découlant de la sélection pratiquée depuis les années 70, mentionnent 44 variétés de blé dur dont 25 sont multipliées, 45 variétés de blé tendre dont 15 sont multipliées, 24 variétés d'orge dont 8 sont multipliées et 15 variétés de triticales dont 4 sont multipliées, d'après les chiffres du Greedal.Toutefois l'introduction de variétés standardisées faisant suite aux soucis d'améliorer la productivité a entraîné une érosion génétique regrettable des ressources locales. On note, en revanche, l'absence d'inventaires et d'études sur l'état de conservation et de gestion de ces ressources génétiques locales. Même constat pour les légumes secs. Les légumineuses alimentaires cultivées sont la lentille, le pois chiche, le pois, la fève et le haricot. Une grande variabilité génétique caractérise la fève où 55 écotypes de cette espèce sont collectés dans notre pays. L'Algérie est aussi une région prioritaire dans la collecte de la lentille, espèce en voie de disparition ; on mentionne à cet effet la collecte de 49 écotypes de lentilles, notamment pour les espèces parentales "Lens orientalis" et "Lens nigrican" Malheureusement peu d'intérêt est porté à la variabilité qui caractérise le pois chiche et les cacahuètes. Les instituts de recherche ont sélectionné 20 cultivars de pois chiche dont 9 sont en multiplication et 15 variétés de lentilles dont 7 sont en multiplication. La production fourragère, quant à elle, s'étend sur près de 33 millions d'hectares. La jachère est consacrée à 10 % de cette superficie, soit 3,5 millions d'ha, les fourrages cultivés en système intensif n'occupent que 523 000 ha, environ 1,6 %, alors que les parcours constituent plus que les 4/5 de l'espace, ce qui correspond à environ 29 millions d'hectares. Les fourrages cultivés sont concentrés dans le Nord du pays et sont dominés par quelques espèces qui appartiennent généralement à la famille des graminées : l'orge et l'avoine et dans une moindre mesure les associations vesce avoine, pois avoine et pois orge, alors que les légumineuses sont rarement cultivées. Les cultures fourragères participent peu à l'alimentation du cheptel comparativement aux aliments achetés et aux ressources spontanées. En effet, la problématique de la contribution des fourrages artificiels est intimement liée à l'absence d'une stratégie véritable concernant la production de semence, causant une diversification très réduite des espèces cultivées et corrélativement une contribution très modeste des cultivars locaux. Les conditions défavorables du climat y contribuent aussi. Les grands espaces algériens possèdent une grande richesse d'espèces fourragères et pastorales spontanées. Le Catalogue australien mentionne l'inscription de nombreux cultivars de fétuque élevée issus des ressources génétiques introduites à partir de l'Afrique du Nord. A l'Icarda, 24 % du germoplasme conservé est de type fourrager, dont 66 % proviennent d'Afrique du Nord, alors qu'au niveau mondial, sur les 15 espèces fourragères les plus collectées, l'Algérie participe pour 2 196 accessions soit 42 % du nombre total d'accessions. On observe également une tendance lourde vers l'introduction anarchique de variétés importées, qui se sont révélées, dans beaucoup de cas, peu adaptées au climat et/ou aux systèmes de production adoptés. Les fourrages naturels sont plutôt soumis à la pression engendrée par les transformations des systèmes de production, notamment le défrichement et l'extension des cultures, l'augmentation des effectifs des animaux et le pâturage continu. Ainsi les écosystèmes des prairies sont en net recul suite à l'accroissement des surfaces de cultures, alors que dans les parcours pastoraux et sylvo-pastoraux les espèces palatables et appréciées par les animaux sont exposées, dans beaucoup de situations, à une pression ne leur permettant plus, à tous les coups, une régénération durable.