Les réserves en hydrocarbures ne sont plus au stade terminal, comme le laissent entendre ces dernières semaines des experts qui parlent de réserves pour une décennie seulement. Chakib Khelil rassure et parle de potentiel allant jusqu'en 2040. " Si les prix seront maintenus au niveau actuel, l'Algérie engrangera des rrecettes de 55 milliards de dollars par an jusqu'en 2040 ", affirme le ministre de l'Energie et des Mines sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Chakib Khelil balaie d'un revers de la main les thèses de ces spécialistes et souligne qu'il est inconcevable d'accorder du crédit à ces déclarations, puisque l'Algérie est liée par des contrats à long terme, notamment dans le domaine du gaz, avec ses partenaires. Il citera, à titre d'exemple, " les gazoducs reliant l'Algérie à l'Italie et à l'Espagne ". Comment alors avoir des contrats avec ces pays sans en être sûrs " d'avoir des réserves ?", s'interroge le ministre de l'Energie.Plus explicite, Chakib Khelil met en avant les potentialités de l'Algérie en évoquant le gisement de pétrole de Hassi Messaoud. La production de ce gisement sera assurée à hauteur de " 400 000 barils/jour sur les trente années à venir avant de décliner ". L'assurance viendrait également des gisements découverts. 38 au total en deux ans qui seront " mis en production ". Le ministre de l'Energie et des Mines estime en tout cas, que beaucoup reste à faire dans le domaine des hydrocarbures, notamment le volet forage, ce qui conforte plus Chakib Khelil sur la question des réserves, qui s'appuie sur des statistiques " fiables ". " Nous avons foré moins de 10 puits par 10 000 km2 ", loin de ce qui est réalisé dans d'autres pays. Et pour mieux connaître nos réserves, le ministre estime que " sur un bassin de 1 500 000 km2 il faudrait forer 6 000 puits pour être au niveau des autres pays en terme de connaissance de réserves ". Le ministre lève toute équivoque et précise que ceux qui disent que nos réserves sont taries " ne connaissent pas l'étendue des bassins sédimentaires sur 15 millions de km2 et que notre domaine et sous exploré ". Les affirmations de Chakib Khelil reposent sur "des études fiables menées par des experts internationaux et nationaux ". L'idée de création d'une OPEP de gaz ne séduit pas le ministre de l'Energie dans les conditions actuelles. De quoi s'agit-il au juste ? Le ministre de l'énergie souligne qu'il est " difficile de gérer les volumes contractés parce que les contrats sont à long terme et qu'il n'est pas possible de manipuler les prix puisque les volumes sont déjà vendus et les prix sont liés au pétrole ". Ce qu'il faut, préconise le ministre de l'Energie, c'est arriver à développer " un marché de spot dans 10 à 15 ans pour pouvoir renouveler les contrats à court terme et agir sur les volumes et les prix du gaz ". Dans la situation actuelle, dira encore le ministre de l'Energie et président en exercice de l'Opep, la création d'une organisation du gaz serait confinée dans un " rôle administratif ". Mais si les conditions sont réunies, " l'Algérie peut jouer un rôle important notamment dans ces activités GNL d'autant que les investissements sont amortis ". Chakib Khelil souligne en outre, que la Russie et le Qatar doivent impérativement " jouer le jeu ". Il faut une " coordination avec ces grands acteurs " a-t-il suggéré. Par ailleurs, les prix du pétrole, souligne le ministre de l'Energie, sont déterminés par la demande mondiale qui sera " un peu faible cette année à cause de l'économie de la Chine qui sera affectée par la crise aux Etats-Unis ". Toutefois, la crise " des subprimes aux Etats-Unis n'ont pas influé sur le cours du baril de pétrole ", précise encore le ministre de l'Energie et des Mines.