L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Bouchraya Hamoudi Bayoune, a affirmé dimanche que l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution portant prorogation du mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et l'obligation d'engager des négociations entre le Maroc et le Front Polisario sans conditions préalables, confirment le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, ajoutant que c'est la une réponse à "tous les complots marocains contre la cause sahraouie légitime". Dans une déclaration à l'APS, M. Bouchraya a précisé que le gouvernement sahraoui "a accueilli favorablement l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2351 (2017) promulguée vendredi soir sur le Sahara occidental". Il a ajouté dans ce sens que cette résolution réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, revendique des négociations sans conditions préalables et souligne la nécessité de conférer une nouvelle dynamique au processus de paix dans la région en vue d'accélérer son aboutissement". "Cette décision désavoue, sans nul doute, toutes les tentatives du Maroc et de ses alliés, notamment la France, visant à faire dévier la cause sahraouie de sa voie légale en provoquant des crises, comme est le cas dans la région tampon de Guerguerat", a-t-il ajouté. Le diplomate sahraoui a fait savoir que la décision de l'ONU vient confirmer encore une fois que "le non-respect des clauses du cessez-le-feu de 1991 est à l'origine de la crise de Guerguerat, ce qui a contraint le Conseil de sécurité à imposer le respect de ses clauses et à charger le secrétaire général de l'ONU de suivre son application par les parties concernées". A l'issue de cette décision, le "Front Polisario s'est dit disposé à redéployer ses unités militaires dans la région de Guerguerat à condition que le Conseil de sécurité assure le respect des clauses du cessez-le-feu", a indiqué M. Bouchraya, ajoutant qu'au cas où le Maroc poursuivrait ses violations aux clauses de l'accord, les Sahraouis ne resteront pas les bras croisés". L'ambassadeur sahraoui a souligné que "la justesse de la cause sahraouie et la lutte du peuple sahraoui pour la protection de ses droits dans le cadre de la légalité internationale, d'une part, et le soutien de certains pays défenseurs de la légalité internationale au Conseil de sécurité à l'instar de la Russie, la Suède, la Bolivie, la Grande Bretagne, d'autre part, ont permis de faire échouer tous les complots du Maroc et de ses alliés contre la cause sahraouie". En adoptant cette résolution le Conseil de sécurité "a mis à nu les intentions de la France qui avait présenté une mouture de décision au Conseil de sécurité avec l'appui du Sénégal, jugée par la plupart des pays d'inéquitable et pro-marocaine au moment où Rabat a tenté par tous les moyens de changer le cours du débat et de dissimuler ses violations", a poursuivi le responsable sahraoui, ajoutant que le contenu de la nouvelle résolution adoptée par les membres du Conseil de sécurité "est clair et impose au Maroc le respect de la légalité internationale". Selon la résolution, la crise survenue récemment dans la zone d'El Guergarat "suscite plusieurs interrogations quant à l'accord de cessez-le-feu et aux conventions y afférentes, et la crise impose un règlement qui dépasse le simple constat des violations de l'accord de cessez-le-feu, les membres du Conseil de sécurité ayant convenu lors du débat de la résolution que la solution doit définir les motifs réels à l'origine de cette crise". M. Bouchraya a estimé que la présence d'unités militaires du Front Polisario dans la région d'El Guergarat "s'inscrit dans le cadre de la légitime défense contre la tentative marocaine de changer la situation prévalant actuellement dans la région, imposant par la force le projet d'une route traversant les territoires sahraouis". "Le rôle des Etats-Unis dans la région est désormais clair, après l'appel de Washington à la levée des obstacles à la relance du processus onusien au Sahara occidental, plaidant pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui", a-t-il fait remarquer. Suite à l'adoption vendredi par le Conseil de sécurité de la résolution prorogeant le mandat de la Minurso, la représentante adjointe des Etats-Unis auprès de l'ONU, Michele J. Sison, a souligné que les missions de maintien de la paix devraient "soutenir les solutions politiques". Mme Sison a indiqué "qu'elle va aider à attirer l'attention du Conseil de sécurité sur la nécessité de soutenir un règlement politique du conflit au Sahara occidental.