Alstom a réduit moins que prévu ses prises de commandes qui restent à dix milliards d'euros en 2016-17 pour le troisième exercice d'affilée, tout en ramenant son cash flow libre dans le vert et en améliorant sa marge d'exploitation. Le groupe recentré sur les transports après la cession de ses activités d'énergie à General Electric fait état jeudi dans un communiqué de prises de commandes en baisse de 6% à 10,008 milliards, au-dessus des 9,963 milliards attendus par le consensus réalisé pour Reuters par Inquiry Financial. Alstom a notamment remporté un méga-contrat de trains à très grande vitesse aux Etats-Unis et obtenu une commande publique controversée de 15 TGV en France pour préserver l'activité de son site de Belfort. Le groupe, dont Bouygues détient 28%, propose un dividende de 0,25 euro pour l'exercice clos le 31 mars (contre 0,21 euro attendu en moyenne). Alstom avait l'an passé décidé de ne pas proposer de dividende après avoir déjà distribué 3,2 milliards d'euros à ses actionnaires via un rachat d'actions. Au premier trimestre, Alstom a augmenté son bénéfice d'exploitation de 15% à 421 millions d'euros, soit exactement le consensus et a réalisé un chiffre d'affaires trimestriel de 7,306 milliards d'euros (consensus 7,315 milliards), en croissance organique de 5%, en ligne avec son objectif 2020. Le groupe a amélioré sa marge d'un demi-point à 5,8% en 2016-17, en ligne avec son intention d'atteindre environ 7% en 2010 grâce à des économies et à la baisse de la part du matériel roulant (les trains) dans son chiffre d'affaires au profit de services espérés plus lucratifs. Les activités de signalisation, systèmes et services ont représenté 57% du chiffre d'affaires en 2016/17, en ligne avec l'objectif de 60% en 2020, précise Alstom. Le groupe a également redressé son cash flow libre, porté à 182 millions d'euros en 2016-17 contre un solde négatif de 2,614 milliards un an plus tôt, tirant les premiers fruits de son programme "Cash Focus" et de plusieurs avances à la commande. Alstom, dont la dette nette est restée stable à seulement 208 millions d'euros au 31 mars, est positionné en vue d'une consolidation du secteur jugée nécessaire face aux ambitions internationales affichées par le chinois CRRC. Des sources proches du dossier avait fait état début avril de discussions entre l'allemand Siemens et le canadien Bombardier en vue d'un rapprochement de leurs activités de matériel de transport ferroviaire au sein d'une coentreprise L'action Alstom avait reculé en réaction, le marché craignant que le français se retrouve isolé. Des analystes avaient cité Thales comme l'un des partenaires les plus évidents d'Alstom, mais le PDG de Dassault Aviation, premier actionnaire industriel de Thales, s'était dit défavorable à une JV Alstom-Thales dans le ferroviaire.