Le groupe Alstom, recentré sur les transports, a annoncé jeudi soir le succès de l'offre publique de rachat d'actions qu'il avait lancée à la suite de la cession d'une partie de sa branche énergie à l'américain General Electric (GE). Dans un communiqué diffusé à l'issue d'un conseil d'administration, le groupe français a en outre confirmé que Henri Poupart-Lafarge avait été désigné président-directeur général, en remplacement de Patrick Kron qui a démissionné. L'offre publique de rachat d'actions (OPRA) d'Alstom, destinée à redistribuer aux actionnaires une partie du montant de la vente des activités Energie à General Electric a été un succès avec plus de 230 millions d'actions apportées à l'offre, selon Alstom. A la suite du mécanisme de réduction, 91,5 millions d'actions ont été rachetées par Alstom, ce qui représente 29,5% de son capital, selon la même source. En outre, le conseil d'administration a approuvé ce jour l'annulation des actions rachetées pour un montant d'environ 3,2 milliards d'euros, ramenant le nombre d'actions à environ 220 millions et la capitalisation boursière de l'entreprise à 5,4 milliards d'euros au cours de clôture de ce jour, a souligné Alstom. Alstom, après avoir vendu la plus grande partie de ses activités énergétiques à GE pour un montant de 9,7 milliards d'euros - opération finalisée le 2 novembre dernier -, s'est recentré sur les transports. Il fournit des trains à grande vitesse, des métros et des tramways, ainsi que des solutions d'infrastructure et de signalisation. Lors de son exercice décalé 2014/15, l'entreprise française présente dans 60 pays et employant 32 000 personnes a réalisé un chiffre d'affaires de 6,2 milliards d'euros et revendiqué 10 milliards d'euros de commandes.
Inquiétude sociale Alstom a utilisé une partie du produit de cession à GE pour acquérir ses activités de signalisation ferroviaire et investir avec l'américain dans trois co-entreprises dans les réseaux électriques, les énergies renouvelables et les turbines nucléaires dans le monde et à vapeur en France. A la suite de l'OPRA, le groupe Bouygues détient 28,3% du capital d'Alstom, une légère dilution puisque cette fraction était de 29,2% au 31 décembre 2015. Bouygues a souligné dans un communiqué séparé que 28,46 millions d'actions Alstom détenues par Bouygues ont été rachetées par Alstom au prix unitaire de 35 euros, pour un montant total de 996 millions d'euros. L'OPRA s'est accompagnée d'un changement de gouvernance, qui était attendu, avec le départ de Patrick Kron. Ce dernier dirigeait Alstom depuis 13 ans. Le conseil d'administration a accepté sa démission, qui sera effective le 1er février 2016, et a décidé de confier ces fonctions à M. Henri Poupart-Lafarge, actuellement administrateur et vice-président exécutif d'Alstom plus particulièrement chargé de la branche transports, selon le communiqué. De son côté, General Electric avait annoncé en décembre un plan de restructuration des activités énergétiques rachetées à Alstom, qui pourrait concerner 6 500 emplois sur 35 000 en Europe, où le secteur est déprimé, et notamment en France où il s'est pourtant engagé à créer 1 000 emplois nets. Les syndicats évoquent de leur côté la suppression de 10 000 postes dans le monde, un chiffre que GE n'a pas confirmé. Le groupe américain a renouvelé son engagement de créer 1 000 emplois nets en France mercredi, lors d'une rencontre entre son P-DG Jeffrey Immelt et le président de la République François Hollande à l'Elysée. La veille, les organisations syndicales de l'ancien pôle énergie d'Alstom avaient réclamé à M. Hollande la suspension du lancement des plans de sauvegarde de l'emploi.