Les travaux du 1er séminaire sur la cybersécurité et la cyberdéfense, organisé par l'Armée nationale populaire (ANP) et ayant pour thème "la cyberdéfense: composante indispensable pour la sécurité et la défense nationale", se sont ouverts hier au Cercle nationale de l'Armée à Beni Messous (Alger). Les travaux de ce séminaire de deux jours ont été ouverts par le général-major Zerrad Cherif, chef du Département emploi et préparation, au nom du général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, en présence de plusieurs ministres, officiers généraux et cadres de l'ANP, enseignants universitaires et spécialistes dans le domaine. Dans son allocution d'ouverture, le général-major Zerrad Cherif a insisté sur l'importance de ce séminaire, dont l'organisation a pour but de "créer un espace de débat entre les différents acteurs du cyberespace sur le plan national pour mieux appréhender les enjeux de la cybersécurité, améliorer et enrichir les connaissances dans le domaine de la prévention et la lutte contre les cybermenaces, ainsi que la détermination de leurs impacts sur la sécurité nationale". Ce séminaire est marqué par la participation de spécialistes militaires et civils dans le domaine de la cybersécurité et la cyberdéfense et constitue pour les participants une occasion d'échanger leurs expériences et connaissances et de discuter des nouveautés et développements dans ce domaine, à travers des conférences et ateliers pratiques dans le but de donner une vision concrète de certaines cyber menaces. Il aura à traiter également des sujets de la cybersécurité et la cyberdéfense comme étant un enjeux de la sécurité et de la défense nationales, de la protection des infrastructures sensibles contre les cyber-attaques, ainsi que des législations relatives au cyberespace, ce qui permettra l'élaboration de recommandations dans le domaine du renforcement de la stratégie nationale en termes de lutte contre les cybermenaces". Pour rappel, des dizaines de milliers d'ordinateurs, surtout en Europe, ont été infectés depuis vendredi par un logiciel de rançon exploitant une faille dans les systèmes Windows, divulguée dans des documents piratés de l'agence de sécurité nationale américaine NSA. Le logiciel malveillant, surnommé "Wannacry", verrouille les fichiers des utilisateurs pour les forcer à payer une somme d'argent sous forme de monnaie virtuelle bitcoin, difficile à tracer, afin d'en recouvrer l'usage: on l'appelle le "rançongiciel". Selon des experts en informatique, le virus fonctionne dans des dizaines de langues, ce qui montre la volonté des pirates de s'en prendre à des réseaux dans le monde entier. Europol, qui estime qu'aucun pays en particulier n'a été visé, a insisté sur la rapidité inédite de la propagation du virus, qui combine pour la première fois les fonctions de logiciel malveillant et de ver informatique. Selon Europol, la cyberattaque a fait plus de 200.000 victimes, essentiellement des entreprises, dans au moins 150 pays. "Nous n'avions encore jamais rien vu de tel", a déclaré le directeur d'Europol, Rob Wainwright. Parmi les principales cibles figurent les hôpitaux britanniques, l'entreprise de téléphonie espagnole Telefonica, le constructeur automobile français Renault, la société américaine de livraison de colis Fedex, le ministère russe de l'Intérieur et la société des chemins de fer allemands Deutsche Bahn. En Chine, des "centaines de milliers" d'ordinateurs et près de 30.000 institutions, dont des agences gouvernementales, ont été affectés, selon Qihoo 360, l'un des premiers fournisseurs de logiciels antivirus dans ce pays.