Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse mardi en Asie, les investisseurs se montrant encore optimistes sur la possibilité d'une prolongation d'un accord international de baisse de production. Vers 04H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, progressait de 20 cents à 49,05 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juillet, gagnait 19 cents à 52,01 dollars. A l'occasion d'une rencontre à Pékin entre leurs ministres respectifs Alexandre Novak et Khaled al-Faleh, la Russie et l'Arabie Saoudite, deux des plus grands producteurs de pétrole dans le monde, se sont prononcées lundi en faveur d'une prolongation jusqu'en mars 2018 des quotas de production. Ces plafonds sont appliqués depuis janvier par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont Ryad est l'acteur dominant, et par d'autres pays, parmi lesquels la Russie est le plus gros producteur, mais ils ne sont actuellement censés courir que jusqu'à la fin juin. La déclaration commune russo-saoudienne est intervenue à 10 jours de la réunion à Vienne du cartel le 25 mai, au cours de laquelle ses ministres doivent discuter officiellement de l'extension de l'accord actuel. "Le marché réagira toujours à une coopération entre ces deux poids lourds", a déclaré dans une note Chris Weston, de IG.
Relancé par Moscou et Ryad La veille, les cours du pétrole ont nettement monté grâce à des déclarations communes de l'Arabie saoudite et de la Russie, deux géants de l'or noir, en faveur d'un maintien durable de quotas de production. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a monté de 1,01 dollar à 48,85 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a pris 98 cents à 51,82 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental Exchange (ICE). "La principale actualité du jour, c'était le communiqué commun entre les ministres russe et saoudien du Pétrole", a mis en avant John Kilduff, d'Again Capital. "Pour le moment, ils ont réussi à relancer le marché par des mots." A l'occasion d'une rencontre à Pékin entre leurs ministres respectifs Alexandre Novak et Khaled al-Faleh, la Russie et l'Arabie Saoudite, deux des plus grands producteurs de pétrole dans le monde, se sont prononcées lundi en faveur d'une prolongation jusqu'en mars 2018 des quotas de production. Ces plafonds sont appliqués depuis janvier par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont Ryad est l'acteur dominant, et par d'autres pays, parmi lesquels la Russie est le plus gros producteur, mais ils ne sont actuellement censés courir que jusqu'à la fin juin. "La Russie et l'Arabie saoudite ont fait une petite surprise aux marchés en s'accordant sur une extension de l'accord de neuf mois, là où les investisseurs attendaient six mois", a précisé Harry Tchilinguirian, de BNP Paribas.
En attendant le 25 Cette annonce de principe est particulièrement bien accueillie par les investisseurs, même si les signaux positifs se multiplient déjà depuis plusieurs semaines sur l'avenir de ces quotas. Bien que la prolongation de ces plafonds ne fasse guère de doute, certains analystes craignent que les participants se découragent, notamment à force de voir la production accélérer aux Etats-Unis, le principal pays producteur à ne pas appliquer de quotas. "Beaucoup de gens restaient sceptiques quant à la capacité de l'Opep à maintenir ces baisses de productions, (mais) ils se rendent maintenant compte que l'Arabie saoudite et la Russie vont faire ce qu'il faut pour réduire les stocks", a assuré Phil Flynn, de Price Futures Group. Après avoir pris près de deux dollars en cours de séance lundi, les cours ont tout de même réduit leur hausse, d'autant que demeurent des doutes sur la capacité des différents signataires à tenir leurs engagements à plus ou moins long terme. "On a un peu ralenti car le marché s'apprête à regarder de près ce qui va vraiment se passer le 25 mai", a jugé M. Kilduff. Cette date marquera le prochain sommet de l'Opep à l'issue duquel sera confirmée ou non la forme que prendra le maintien des quotas. "Même si l'accord doit encore être officiellement adopté par l'Opep (...), on voit mal pourquoi les plus petits producteurs refuseraient cette proposition", a écrit Tim Evans, de Citi. Le communiqué russo-saoudien "permet au marché de rester sur la voie d'un franc déficit entre l'offre et la demande d'ici le troisième trimestre", a-t-il conclu.
Prolonger l'accord de neuf mois L'Arabie saoudite et la Russie ont exprimé lundi leur volonté de prolonger de neuf mois, jusqu'en mars 2018, l'accord de réduction de la production pétrolière en vigueur depuis le début de l'année en vue de faire remonter de façon régulière les cours d'un marché qui est pour l'heure engorgé. L'annonce, intervenue 10 jours avant la prochaine réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont la Russie ne fait pas partie, et le choix des mots ont étonné le marché et les cours tant du WTI texan que du Brent de Mer du Nord ont pris plus de 2%. Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, et son homologue russe, Alexandre Novak, se sont engagés à "faire tout ce qu'il faut" pour réduire les stocks mondiaux et les ramener à leur moyenne de cinq ans. Ils reprennent ainsi la formule employée au cours de l'été 2012 par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, pour afficher sa détermination à sauver l'euro. "Il y a eu une nette réduction des stocks mais nous ne sommes pas encore là où nous voulons être, à leur moyenne de cinq ans", a dit Kahlid al Falih, lors d'un point de presse à Pékin en présence d'Alexandre Novak. "Nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait prolonger l'accord". L'Opep, la Russie et d'autres pays producteurs se sont entendus fin 2016 pour réduire leur production de brut de près de 1,8 million de barils par jour (bpj) sur une période couvrant le premier semestre 2017.
Convaincre les autres producteurs L'Arabie saoudite, chef de file de fait de l'Opep, et la Russie, le premier producteur mondial, représentent 20% environ de l'offre pétrolière mondiale. Egalement présent à Pékin, Vladimir Poutine a déclaré avoir rencontré récemment les dirigeants des principales compagnies pétrolières russes. Il a affirmé qu'ils étaient favorables à une prolongation de neuf mois de l'accord. "Je ressens de l'optimisme car notre principal partenaire dans ce processus, et notre principal partenaire est sans aucun doute l'Arabie saoudite, a pleinement respecté tous les accords conclus jusqu'à présent et, deuxièmement, l'Arabie saoudite veut maintenir des prix stables et justes pour le pétrole", a dit le président russe. La tâche des Saoudiens et des Russes est désormais de convaincre les autres producteurs. Membre de l'Opep, l'Irak, dont la production est en plein essor, a déclaré qu'il soutiendrait une prolongation limitée à six mois. Le Kazakhstan, non membre du cartel, a fait savoir lundi qu'il aurait du mal à respecter tout nouvel accord reposant sur les mêmes bases que le précédent en raison de la hausse attendue de sa propre production. Oman s'est pour sa part déclaré totalement favorable à une prolongation de neuf mois. "Je pense que l'Opep et la Russie admettent que pour rallier le marché à leur cause, il leur faudra employer les grands moyens, allant bien au-delà d'une simple prolongation de l'accord", observe Virendra Chauhan, analyste d'Energy Aspects. "Le marché attendra aussi une réduction des exportations et pas seulement de la production; c'est ce qu'il faut pour rééquilibrer le marché".
Le pétrole de schiste américain, l'inconnu Malgré l'entrée en vigueur de l'accord le 1er janvier, les cours du pétrole ont perdu environ 10% depuis le début de l'année dans un marché qui reste saturé, ce qui a amené les pays producteurs à commencer à envisager de reconduire leur pacte. Selon une source de l'Opep, les stocks pétroliers en mer ont toutefois diminué d'un tiers depuis le début de l'année. Si les producteurs maintiennent les coupes au rythme actuel cela pourrait amener le marché à accuser un petit déficit au quatrième trimestre, a déclaré Edward Bell, directeur de la recherche sur les matières premières chez Emirates NBD à Dubaï. Mais l'inconnue majeure reste la réponse des producteurs de schistes aux Etats-Unis, susceptibles de contrecarrer la volonté russo-saoudienne de rééquilibrage du marché. Les Etats-Unis ne participent pas à cet effort international et leurs producteurs ont augmenté leurs extractions cette année, encouragés précisément par la remontée des cours qui avait suivi l'annonce de l'accord en novembre. L'activité de forage aux Etats-Unis a atteint la semaine dernière un plus haut de deux ans, tandis que la production a bondi de plus de 10% depuis son creux de la mi-2016. Un bond des exportations américaines vers l'Asie, le principal marché mondial, constitue un souci majeur pour le cartel, estime Edward B.
Le Koweït soutient Ryad et Moscou Le Koweït a apporté mardi son soutien total à l'appel de l'Arabie saoudite et de la Russie pour une extension de neuf mois de l'accord de réduction concertée de la production de pétrole. "Le Koweït apporte son soutien total à la position conjointe de l'Arabie saoudite et de la Russie de prolonger jusqu'en mars 2018 l'accord sur la réduction de la production entre pays de l'Opep et autres producteurs", a indiqué le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk dans un communiqué. Il a souligné que la proposition des deux pays était destinée à équilibrer un marché qui connaît une offre abondante. La Russie et l'Arabie Saoudite, deux des plus grands producteurs de pétrole dans le monde, se sont prononcés lundi en faveur d'une prolongation de l'accord de réduction concertée de la production jusqu'en mars 2018. Cette annonce, qui a entraîné un bond du prix du baril sur les marchés, est intervenue après une rencontre à Pékin entre le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak et son homologue saoudien Khaled Al-Faleh, et avant une réunion le 25 mai des Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). "Les deux ministres sont tombés d'accord sur la nécessité, afin de parvenir au but souhaité d'une stabilisation du marché, d'une prolongation des accords (de réduction de la production) pour neuf mois, jusqu'au 31 mars 2018", ont indiqué les deux ministres dans un communiqué commun. Cette mesure doit permettre de "réduire les stocks de pétrole à leur niveau moyen des cinq dernières années et de souligner la détermination des producteurs à assurer la stabilité, la prévisibilité et le développement durable du marché", selon la même source. Le président russe Vladimir Poutine s'est pour sa part dit lundi, lors d'une conférence de presse à Pékin, "optimiste" concernant une éventuelle prolongation de l'accord, saluant l'intérêt de Ryad à instaurer "des prix du pétrole stables et équitables". "Je me suis entretenu récemment (...) en privé avec les dirigeants de nos principales sociétés pétrolières et avec le ministre de l'Energie. Nous avons abordé cette question, et nous soutenons cette proposition", a-t-il déclaré.