S'auto-suffire dans le domaine agricole n'est pas plus qu'une chimère. Tout ce qu'on peut faire c'est d'améliorer les rendements actuels et développer davantage le secteur agricole. C'est du moins ce que pense Ben Fouad Chahat , professeur à l'Institut national d'agronomie (INA) qui intervenait, mardi sur les ondes de la radio Chaîne III dans l'émission hebdomadaire " Le rendez-vous de l'économie " qui a consacré sa thématique à la problématique de la production agricole en Algérie. Il préconisera également de mettre en place une véritable stratégie qui concernera à la fois l'agriculture et l'agroalimentaire qui, selon lui , sont deux domaines indissociables. Il est nécessaire également de corriger certaines erreurs du passé. Ben Fouad Chahat citera à ce propos l'idée de la reconversion des jachères inscrites dans le PNDA ainsi que l'idée de spécialiser les régions et les zones. Autant d'idées à vérifier sur le terrain. Le PNDA a, certes, aidé des petits agriculteurs mais il faut miser sur l'agriculture intensifiée et modernisée. Celle-ci trouve comme premier obstacle le problème du foncier. Celui-ci n'étant pas réglé, des fermes pilotes, des exploitations qui datent de l'ère coloniale sont à l'abondon. il faut une solution au foncier agricole. Il faut savoir, par ailleurs, que la surface agricole utile tourne aujourd'hui autour de 8 ,5 millions d'hectares dont une grande partie, environ 6 millions d'hectares sont consacrés aux céréales, seuls 3 millions sont cultivés , les trois autres millions restent en jachère. Le reste de la surface, soit 2 millions d'hectares, est consacré aux autres spéculations essentiellement les cultures maraîchères, l'arboriculture fruitière, l'oléiculture, le palmier dattier et quelques légumes secs . A côté de cela, il y a 30 millions d'hectares qui sont des terres steppiques consacrées essentiellement à l'élevage ovin. Autrement , la céréaliculture occupe une grande partie de la surface agricole et malgré cela, les rendements restent très faibles en raison d'une faible pluviométrie. Présent également à l'émission de la chaîne III, le patron du groupe agroalimentaire privé Cevital , M. Issad Rebrab, aborde dans le même sillage la possibilité d'améliorer les rendements en céréaliculture. " Quand on sème durant une année des céréales , l'année suivante on peut semer des légumineuses par exemple des graines oléagineuses. Celles-ci enrichissent le sol en azote pour l'année suivante efficace pour les céréales " dira M. Rabreb . Ce qui permettra même aux agriculteurs de gagner en engrais sans compter qu'aujourd'hui, ajoutera le patron de Cevital, les graines oléagineuses coûtent deux fois plus chers que les céréales sur le marché mondial. Ajouter à cela que dans notre pays les rendements des céréales et des oléagineux sont pratiquement identiques. Nous aurons non seulement gagné à couvrir la demande nationale en huile végétale mais aussi dégager de très grands excédents à l'exportation. " La seule solution d'échapper aux fluctuations des prix des produits agro-alimentaires sur le marché mondial, est de développer à long terme notre agriculture et notre industrie agro-alimentaire. Les opérateurs algériens sont prêts à investir dans ce secteur pour peu qu'on les laisse faire " dira le patron de Cevital.