Lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, que l'économie nationale est toujours stable et que sa situation est acceptable malgré la fin de l'opulence financière et le recul des ressources financières de plus de 50% depuis 2014 à cause de la baisse des cours du pétrole. Malgré la fin de l'opulence financière et le recul des ressources financières de plus de 50% depuis 2014, "notre économie demeure stable et nos réserves de change dépassent les 100 milliards de dollars", a déclaré le Premier ministre, soulignant que "la vraie crise à laquelle est confrontée l'Algérie n'est pas tant la baisse des ressources que la capacité à travailler ensemble et la confiance en soi pour atteindre les objectifs fixés à travers de simples règles applicables à tout un chacun sans aucune exception et sans transgression de la loi". Estimant que la situation de l'économie est "acceptable", M. Tebboune a indiqué qu'en dépit des discours "pessimistes" et "sombres", les indices du développement humain "nous placent dans les premiers rangs des pays émergents en termes de taux de chômage, accès à l'eau et à électricité, et d'enseignement ....". "Notre économie soutenue et la stabilité politique et sécuritaire dont nous jouissons depuis plus d'une dizaine d'années sont des facteurs qui renforcent notre position économique et politique dans la région", a précisé M. Tebboune, ajoutant que "le grand enjeu pour nous est d'être conscients et de comprendre la mutation de l'heure qui exige de la société le passage à une nouvelle étape", assurant que "Le gouvernement déploiera tous les efforts possibles pour dépasser cette étape difficile". Le Premier ministre a expliqué que les axes essentiels du plan du gouvernement au plan économique visent à préserver et à consolider les acquis sociaux, à établir une plus grande transparence dans l'activité économique et commerciale, à améliorer le climat des affaires, à attribuer aux collectivités locales un plus grand rôle économique en plus de conforter la sécurité alimentaire du pays et réduire le déséquilibre de la balance commerciale. Dans le même sens, le Premier ministre a fait état d'un "effort particulier" de la part du gouvernement afin de "moraliser davantage la vie publique en se basant sur de nouvelles règles pour encadrer les cas de trafic d'influence à des fins personnels, les cas d'incompatibilité au sein des instances élues et d'imbrication entre les domaines politique, économique et associatif". "L'Algérie est un pays de libertés et le demeurera, chaque citoyen est libre de s'engager dans les affaires, la politique ou même les deux mais pas à la fois", a indiqué le Premier ministre. "Nous allons œuvrer à la séparation entre l'argent et le pouvoir", a-t-il ajouté. Affirmant que cette démarche ne se veut nullement "une confrontation" avec le patronat, les hommes d'affaires et l'argent, le Premier ministre a soutenu que l'argent ne doit pas "s'immiscer dans les rouages de l'Etat".
Préserver le caractère social de l'Etat S'agissant de la politique de soutien et de transferts sociaux, le Premier ministre a soutenu que l'Algérie est "un Etat social" et que le gouvernement ne renoncera jamais à ce choix, affirmant que l'Etat maintiendra son soutien aux catégories vulnérables pour éradiquer l'exclusion, annonçant de larges consultations avec la participation du Parlement, des partis politiques et de la société civile pour l'adaptation progressive de la politique des transferts sociaux à travers la mise en place progressive de nouveaux mécanismes permettant le ciblage efficace des catégories éligibles aux aides de l'Etat. Une action sera menée, à partir du deuxième semestre 2017, avec le ministère des Finances pour la mise en place d'un programme nationale de statistiques précises concernant le produit local, les importations et toutes les informations économiques pour une économie nationale fondée sur des bases scientifiques et statistiques exactes dans tous les domaines, a indiqué M. Tebboune. Soulignant l'importance de la transition économique nationale, il a expliqué que celle-ci passe par la réorganisation des politiques industrielles et sectorielles, la poursuite de l'effort pour trouver des alternatives à l'importation à travers l'encouragement et la protection du secteur productif national et la promotion des start-up et des petites et moyennes entreprises outre l'aide multiformes à accorder aux entreprises activant dans les secteurs des mines, du pétrole, de l'agroalimentaire, de l'économie du savoir et des métiers numériques. L'emploi, l'habitat, la santé et l'éducation étant les principales préoccupations du citoyen, le Premier ministre a affirmé qu'il s'agit là des priorités majeures du gouvernement qui intensifiera les efforts pour booster les investissements dans les secteurs créateurs d'emplois notamment l'agriculture, l'industrie, le tourisme et l'économie numérique tout en œuvrant au renforcement du tissu des entreprises au niveau national à travers des pôles de production. Concernant les principaux programmes, à court et moyen termes, M. Tebboune a évoqué l'achèvement, à la fin 2019, des 1.600.000 logements publics en cours de réalisation, relevant qu'il entend atteindre l'objectif fixé par le programme présidentiel de développement 2014-2019 afin de juguler la crise du logement à l'horizon 2018-2019 à travers la mise en place de dispositifs alternatifs pour le financement des projets, la promotion du marché locatif, l'encouragement des activités immobilières et le développement de l'hypothèque ainsi que la lutte contre le logement indécent et l'éradication des bidonvilles. Par ailleurs, M. Tebboune a fait état de la promotion des technologies dans le domaine de la réforme financière et fiscale, de la modernisation de l'Administration, la multiplication des capacités des ressources en eau et l'élargissement des routes et le développement des moyens de transport. Dans le domaine de l'énergie, le Premier ministre a indiqué que l'objectif principal est de garantir la sécurité énergétique à travers l'intensification de la recherche et de l'exploration et l'augmentation des capacités de production nationale de 3,7% par an. Il est question également de parvenir à une production d'un (1) milliard de tonnes équivalent pétrole (TEP) durant la période 2017-2021 ainsi que l'investissement dans le raffinage du pétrole afin d'élever les capacités de 35% pour réduire l'importation et répondre à une demande locale en constante croissante, voire exporter le surplus. En outre, le gouvernement table sur une augmentation de la production de l'électricité de 19.000 MW fin 2016 à 31.000 MW en 2021 et entamer l'exécution du Programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique visant à atteindre une production de 22.000 MW en énergies renouvelables à l'horizon 2030. Concernant les objectifs à atteindre à l'horizon 2020-2030, le plan d'action du gouvernement vise un PIB hors hydrocarbures de l'ordre de 6,5%, et un revenu individuel multiplié par 2,3. Il s'agit également d'atteindre la sécurité alimentaire pour soutenir la croissance économique, d'éradiquer le commerce parallèle, le monopole et le travail non déclaré.