L'onde de choc s'est répandue sur toute la communauté internationale quand des déclarations montées de toutes pièces et attribuées à l'émir du Qatar ont été publiées dans la matinée du 24 mai sur le site de l'agence de presse qatarie QNA. Seulement quelques minutes plus tard, ce communiqué a été commenté par les chaînes Al-Arabiya et Sky News, qui semblaient bien préparées à le faire. D'où la question: était-ce une coïncidence ou un plan réfléchi dirigé contre le Qatar et son jeune gouvernement? Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les pays qui ont boycotté le Qatar ont également décrété d'autres mesures, notamment un blocus terrestre, aérien et maritime - ce qui constitue une violation du Droit international et du Code international de l'aviation, une violation des droits des citoyens à la libre circulation entre les pays du Golfe, au travail, à l'éducation, à la propriété et surtout du droit familial, car de nombreuses familles mixtes de différents pays du Golfe se sont retrouvées séparées après l'adoption de ces lois illégitimes et inhumaines de blocus. Il s'est rapidement avéré que la position des pays boycottant le Qatar était confuse et contradictoire. On relèvera notamment la décision du roi d'Arabie saoudite de prendre des mesures pour atténuer les problèmes des familles mixtes, après quoi l'Egypte a autorisé la liaison aérienne avec le Qatar. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a déclaré que c'était un boycott et non un blocus, et il a confirmé que le royaume était prêt à apporter son aide et à livrer des produits alimentaires au Qatar. Cependant, ce dernier a déclaré qu'il n'avait pas besoin d'aide. Il ne fait aucun doute que l'objectif de cette campagne et de cette pression sur le Qatar vise à renverser le régime et à mettre en place un gouvernement placé sous l'influence de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. Le Qatar est connu pour sa politique indépendante et pour son soutien continuel aux manifestations antigouvernementales pendant le Printemps arabe en 2011. De leur côté, l'Arabie saoudite et les EAU usent activement de leurs ressources financières et religieuses pour tenter d'influencer les pays pauvres afin qu'ils rompent leurs relations avec le Qatar. De cette manière, la coalition anti-qatarie crée un précédent dangereux dans les relations internationales basé sur un chantage et une tentative d'imposer à d'autres pays sa propre politique, violant ainsi la souveraineté nationale des Etats visés. Ce qui se passe aujourd'hui dans le Golfe peut être qualifié de tentative délibérée visant à renverser le régime de Doha. Dans ces conditions, Doha suit très attentivement la réaction de la Russie, liée au Qatar par une amitié solide et une coopération économique et d'investissement, notamment dans le secteur pétrolier et gazier. La Russie a toujours déclaré son attachement au droit international et s'est toujours opposée à la politique de sanctions et de blocus qui lui a été imposée par les pays occidentaux. Les autorités qataries voient que les autorités et la société russes adoptent une position constructive et positive, critiquent le boycott et le blocus du Qatar qui ont lieu sous prétexte que la Russie serait opposée à la lutte contre le terrorisme et au règlement du conflit syrien. Doha espère que la Russie comprendra la situation du Qatar et que les autorités russes adopteront une position plus déterminée basée sur le rejet des mesures illégales vis-à-vis d'autres pays et nations. En ce sens, Doha espère que Moscou se prononcera contre le blocus qatari au Conseil de sécurité des Nations unies et au sein d'autres forums internationaux comme étant une démarche bafouant le droit international et les droits de l'homme. Cela devrait contribuer à la levée du blocus et à pousser les parties en conflit à s'asseoir à la table des négociations.