Le conflit entre le Qatar et ses voisins, notamment Bahreïn et l'Arabie saoudite, a atteint le point d'ébullition. Sept pays arabes ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'un des Etats les plus riches et les plus influents du monde, l'accusant de soutenir l'Etat islamique, Al-Qaïda et d'autres terroristes. Selon la revue en ligne Vzgliad. Cette rupture des relations diplomatiques avec le Qatar ne devrait pas pour autant impacter l'accord sur la réduction de la production pétrolière entre les membres de l'Opep et les pays qui n'en font pas partie. C'est ce qu'a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne Vladimir Voronkov. Quoi qu'il en soit, le conflit diplomatique qui a éclaté lundi dans le monde arabe a déjà entraîné une hausse des tarifs pétroliers. Selon les sources, le ministère russe de l'Energie évoquera la situation avec le Qatar au comité de surveillance de l'Opep. L'Arabie saoudite a annoncé lundi la rupture des relations diplomatiques avec le Qatar. Six Etats ont suivi son exemple - l'Egypte, Bahreïn, le Yémen, les Emirats arabes unis, la Libye et les Maldives.Et il ne s'agit pas seulement de mesures diplomatiques. La communication maritime et aérienne a été suspendue avec le Qatar (EgyptAir et Emirates ont soutenu le blocus ). L'Arabie saoudite est allée plus loin en fermant la communication terrestre. Les autorités de ces pays ont également interdit à leurs citoyens de se rendre au Qatar et ont fermé l'entrée aux citoyens qataris. Le gouvernement saoudien a retiré la licence de la chaîne qatarie Al Jazeera pour la diffusion sur son territoire. Le Qatar est accusé de soutenir le terrorisme, de déstabiliser la situation et de menacer la sécurité de la région. Il a été notamment critiqué par l'Egypte pour le refus d'extrader les Frères musulmans. Le Yémen a accusé le Qatar de soutenir les rebelles chiites Houthis. De plus, l'émirat a été exclu de l'opération militaire de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen. Son commandement a accusé Doha de soutenir les organisations terroristes Etat islamique et Al-Qaïda. La démarche de l'allié très proche des USA - de l'Arabie saoudite - a particulièrement préoccupé Washington. " Nous appelons les parties à s'asseoir à la table des négociations et à résorber tous les différends ", a appelé le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Ce dernier a proposé l'aide américaine pour régler la situation.
Une rançon, une piste américaine ou une course à la palme d'or Le monde entier tente de comprendre la véritable raison du boycott décrété au Qatar par huit pays à la fois. Les médias affirment que Doha a versé aux terroristes liés à Al-Qaïda une rançon d'un milliard de dollars pour la libération des membres de la famille royale kidnappés en Irak. Comme quoi, cela aurait été la dernière goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Le Qatar a été accusé de soutenir le terrorisme et les relations ont été rompues. Mais les politologues regardent plus en profondeur et sont convaincus que le grand jeu pour l'influence ne fait que commencer. Pendant ce temps, les Qataris craignent une pénurie alimentaire. Les habitants du Qatar se sont rués dans les magasins les plus proches pour acheter des produits de première nécessité - lait, eau, riz, œufs, conserves. Des familles entières viennent faire des provisions de nourriture et repartent avec des voitures chargées de produits alimentaires. Le Qatar ne produit aucun produit, ses réserves s'épuiseront rapidement. Un embargo alimentaire revient à une famine pour ce pays. Le Qatar dispose d'une frontière terrestre uniquement avec l'Arabie saoudite. 40% de nourriture passaient précisément par cette frontière, le reste étant acheminé par les airs et par la mer. Les pays du Golfe ont donc frappé là où cela fait le plus mal. Selon les experts, cette démarche était planifiée depuis longtemps. Et le conflit sera long et profond. Dans ce conflit croissant entre les pays arabes, les experts perçoivent nettement une trace des USA. Après tout, la campagne des sanctions anti-Qatar radicales a été lancée après la visite historique du président américain Donald Trump en Arabie saoudite. Sentant le soutien de Trump, Riyad a décidé de réduire à la soumission son voisin qatari. Par ailleurs, certains experts pensent que la phase du conflit ne pourra pas être trop longue. Le blocus économique intégral est impossible. Le fait est que l'Arabie saoudite ne peut pas fermer le passage de navires qataris par le détroit d'Ormuz sans l'accord de l'Iran. D'autant que le ministre des Affaires étrangères d'Oman s'est rendu à Doha sur fond de crise autour du Qatar.