"Les responsables incompétents doivent démissionner et céder leur place à ceux qui veulent travailler ". Ce message se voulant un avertissement à tous, lancé par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire lors de sa rencontre de jeudi avec les responsables locaux et les représentants de la société civile de la wilaya de Tamanrasset, constitue un cas exemplaire de ce que pourrait être la gouvernance et la gestion des affaires publiques dès la prochaine rentrée sociale et politique. Mais faudra-t-il encore que les "sanctions" suivent et chaque responsable défaillant dans ses missions au service de la collectivité soit remis à sa place ou tout simplement limogé. En effet, le ministre en interpellant " les responsables incompétents à démissionner, sait très bien qu'ils ne le feront pas. C'est aux pouvoirs publics d'agir en conséquence pour l'assainissement de cette situation devenue de plus en plus polluante par la faute de responsables qui ne se sont jamais adaptés au service public performant ni à la prise en charge continue des doléances et préoccupations élémentaires des citoyens. Confrontés à une dégradation importante des relations entre eux et les responsables locaux, les citoyens cherchent toujours les coupables de cette dégradation. C'est sur cette question que les services du ministère de l'Intérieur doivent intervenir pour enquêter sur les dérives des responsables locaux. Mais jusqu'à preuve du contraire il n'y a aucune réponse convaincante à ce sujet. Il suffit de sillonner les communes du pays pour s'apercevoir de la démobilisation des élus locaux. Ces derniers plutôt que d'achever leur mandat électoral pour le bien de la collectivité locale et des populations font dans un populisme avéré, une campagne électorale avant l'heure. Mais avec quels résultats, quelle crédibilité et quel bilan qui pourrait être accepté par les électeurs. M. Bedoui sait mieux que quiconque ce qui se passe au sein des institutions populaires (APC-APW), des élus complètement éloignés de la chose publique, des élus condamnés par la justice pour mauvaise gestion et qui continuent leur mandat électif sans être inquiétés par l'administration de tutelle, etc. N'est-ce pas là le rôle des walis à mettre en exécution le Code communal pour suspendre ces élus véreux et ainsi permettre à la justice de continuer son travail, mais en vain… Aujourd'hui, tout le monde parle de transparence, de moralisation de la vie publique, même ceux qui, sur le dos de l'intérêt du pays préparent d'autres fuites, d'autres dérives. Mais c'est un lapsus " lingue " qui malencontreusement échappe à la compréhension des citoyens qui ne voient pas venir la chose concrète, le principe de la rigueur et de la célérité Face à cette regrettable situation qui prévaut un peu partout dans les APC et APW, ne devrait-on pas dans l'intérêt de chaque région du pays, des populations, du développement local, de la démocratie représentative et participative prendre au sérieux cette mauvaise manière de servir la collectivité locale et qui fait déjà craindre un effet contraire à la politique du nouveau gouvernement ? Le silence vaut-il un acquiescement. Quant aux walis en charge du développement local, du contrôle et de la surveillance de la gestion et de la bonne gouvernance du pouvoir local, c'est maintenant qu'il importe de faire preuve d'une extrême et rigoureuse responsabilité pour ramener la situation au niveau des collectivités locales à sa juste valeur, sa juste mission, pour ne pas se retrouver dans la posture du médecin après la mort de son patient. Le bien-être des populations dépend toujours des choses bien planifiées, la création d'emploi, de richesses par la relance de la croissance économique au niveau local et par la promotion industrielle au niveau de chaque région du pays tournée vers l'exportation aussi bien que la consommation locale, au lieu de l'importation à outrance de tout et de rien. Donc la viabilisation de l'Etat régalien au niveau des collectivités territoires échoit en premier lieu à chaque wali en tant que seul représentant du gouvernement à ce niveau, mais pour cela, il faut volonté, effort, planification, technicité et ténacité dans la durée. La meilleure politique de développement local serait que la population ait la conviction de progresser sur le plan social, économique, y compris démocratique. On sait que tout cela ne peut être délivré du jour au lendemain, mais si au moins on avait la sensation que certains responsables locaux travaillent véritablement pour résoudre les problèmes et améliorer le cadre de vie des citoyens, on serait moins inquiets. Le processus démocratique, de décentralisation, tel que mis en chantier, accorde une place déterminante au citoyen en lui transférant la compétence de la gestion de son développement, depuis la définition des orientations jusqu'à la mise en œuvre des actions identifiées et qui viennent d'être réaffirmées et maintenues par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, à savoir : l'éducation nationale, le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la formation et l'enseignement professionnels, ainsi que les secteurs de la santé, de l'habitat, de l'urbanisme, c'est-à-dire selon le ministre qu'il n'existe aucun gel de programmes de développement qui concernent les intérêts et les préoccupations quotidiennes du citoyen, et ce, en application des directives du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a-t-il confirmé à partir de Tamanrasset. Cette stratégie de développement continu fait donc appel à la valorisation des ressources locales, les territoires étant le plus souvent victimes de la méconnaissance de leur potentiel que de l'inexistence de celui-ci. M. Bedoui n'a-t-il pas réitéré que le citoyen est au cœur de cette démarche et les ressources de l'Etat ne peuvent venir qu'en appoint, pour renforcer la capacité des acteurs du développement local à réaliser les actions prioritaires définies. L'émergence dans le contexte national actuel, de la question de la décentralisation et du développement local n'est pas fortuite. Elle est la résultante de la mutation économique et sociale du pays. Elle découle de la nécessité de s'adapter aux exigences de cette mutation pour en contenir les effets pervers ou indésirables et promouvoir une autre image de l'Algérie profonde.