La consolidation du rôle et la place de l'administration locale, dans les domaines financiers, économiques, sociaux et organisationnels dans le but de renforcer la coordination intersectorielle sur le plan normatif et de réalisation de nouveaux projets d'investissement, exigent en la présente conjoncture difficile que traverse le pays sur le plan financier et économique en raison de ses revenus tirés des hydrocarbures, de dépasser cette phase de l'action normative, pour atteindre rapidement la mise en œuvre concrète sur le terrain opérationnel, de l'amélioration de l'efficacité de l'action publique et de la satisfaction des besoins des citoyens. Toutes ces mesures devront être relayées et soutenues par un effort de professionnalisation des collectivités locales et de leurs responsables administratifs et élus locaux. Encore faudra-t-il que l'approche de développement national qui est un processus participatif s'appuie sur les initiatives locales comme moteur du développement économique et social sous forme de projets d'aménagement des territoires, projets de gestion de terroirs puis projets de développement local. Le développement local en cette période cruciale doit faire face à trois principaux enjeux et défis : répondre aux besoins des populations qui ont dorénavant une position active et responsable ; assurer un développement économique et social à l'échelle du territoire en faisant appel aux investisseurs et inscrire la lutte contre les inégalités dans des actions de proximité. Aussi les interventions des collectivités locales doivent contribuer à la consolidation et au renforcement du bien-être des populations, la définition des priorités de développement et de planification des actions, la mobilisation de nouvelles ressources en complément des ressources publiques de l'Etat. Dans ce cadre, il s'agit de s'engager dans un véritable processus de décentralisation administrative et politique avec progressivement le désengagement de l'Etat et une montée des initiatives locales. Cette démarche modifie le contexte du développement local et conduit à la recherche d'une articulation entre les investissements privés en dehors du budget de l'Etat, le développement local et la décentralisation, d'une part, et avec la mise en place d'une synergie locale allant dans le sens du bien-être de la collectivité locale sur le plan économique, financier et social. Dans ces conditions, la promotion des capacités managériales des responsables locaux à tous les niveaux est une condition première de l'accroissement souhaité des ressources financières, et permettra aux collectivités locales d'affronter les défis et les changements qualitatifs projetés, dans le cadre d'un transfert des compétences et de la responsabilité, selon une conception avancée de la décentralisation et de la déconcentration. S'adapter à cette démarche, c'est tout d'abord revoir le fonctionnement des collectivités territoriales et de viser l'amélioration du fonctionnement de la démocratie locale, l'application d'une véritable décentralisation et la clarification des missions et des compétences de l'ensemble des acteurs locaux. Il s'agira en particulier, de clarifier davantage la répartition des responsabilités entre le wali et les élus locaux, et de définir les rapports entre les communes et les différents secteurs exécutifs de la wilaya. Cela implique les collectivités locales et les élus, de tout niveau de la représentation citoyenne. La concrétisation des mesures et des dispositions inscrites pour sortir de la crise actuelle est une exigence du développement de l'économie nationale qui doit assumer une intégration profitable dans l'économie mondiale, par des échanges fondés, de moins en moins, sur les hydrocarbures et, de plus en plus, sur l'effort productif et la compétitivité de ses produits et services. C'est également, une exigence du développement local qui vise une meilleure répartition géographique de la population, la correction des disparités territoriales et l'amélioration des conditions de vie des citoyens.