M.Solomon Abeba, ambassadeur de la République fédérale d'Ethiopie vient d'effectuer une visite à Bordj-Bou-Arreridj à l'invitation du Groupe Condor. Sur place, il s'est enquis des différentes unités de production de produits électronics. Accompagné de M. Hocine Benhamadi, membre du Conseil d'administration de Condor, M. Solomon s'est enquis sur place des unités de production les plus importantes en Algérie et en Afrique du constructeur algérien (Complexe réfrigérateur, climatiseur, unité produits bruns, unité injection plastique et l'usine de fabrication de charpente et de panneaux sandwichs, la plus grande en Afrique), et a lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Hocine Benhamadi, rappelé l'importance des relations historiques qui existent entre Alger et Addis Abeba datant des années 60. " Les relations entre nos deux pays existent depuis longtemps. Je rappellerai en la matière que lorsque éclata le conflit des frontières entre l'Algérie et le Maroc, ce fut le défunt roi Hailé Selassé qui est intervenu en tant qu'intermédiaire pour régler ce conflit. Tout récemment, dans le conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée, c'est autour du Président Abdelaziz Bouteflika d'intervenir pour le régler. Nous avons des relations diplomatiques très solides avec l'Algérie et des convergences de vues et de positions lors des rencontres régionales et internationales". L'ambassadeur regrettera au passage l'insignifiant taux de la coopération économique et des échanges commerciaux entre les deux pays. " Les relations économiques entre l'Ethiopie et l'Algérie ne sont pas au même niveau que les relations politiques et diplomatiques et nous devons ensemble y travailler pour les rendre plus rentables, plus dynamiques dans l'intérêt des deux pays ", a-t-il expliqué. Il fera remarquer que si l'Algérie a ouvert son ambassade à Addis Abeba en 1967, l'Ethiopie n'a fait de même qu'en 2016, " c'est ce qui n'a pas favorisé la coopération économique et les échanges commerciaux, mais nous travaillons des deux côtés pour les rendre plus fluides ". Il en veut pour preuve l'organisation par l'ambassade éthiopienne de quatre forums économique au niveau des Chambres de commerce d'Oran, Annaba, Biskra et Alger. Des rencontres qui se poursuivront à travers d'autres wilayas courant l'année 2018, a-t-il annoncé, en précisant que le but de ces rencontres vise à lier les hommes d'affaires des deux pays pour une meilleure " business économique ". Revenant sur sa présence dans les unités de Condor électronics, le diplomate éthiopien s'est dit très satisfait d'être en présence de l'innovation technologique du groupe Condor. Manifestant son enthousiasme pour la diversification des activités du Groupe Condor, il a affirmé que Condor est le reflet de l'Algérie en matière de croissance économique et le symbole de son investissement à l'étranger, notamment an Afrique. "Aujourd'hui, on est à Bordj-Bou-Arreridj, chez Condor pour visiter ses unités de production, un des géants de l'économie algérienne. A travers cette visite, nous allons ouvrir le chemin aux hommes d'affaires de mon pays pour venir sur place relever l'importance prise par Condor et pourquoi-pas nouer des partenariats et des investissements dans ce domaine. En tant qu'Africains nous devons travailler ensemble car nous avons un potentiel à vivifier ", a-t-il traduit pour raffermir les relations et la coopération économique entre l'Ethiopie et l'Algérie. Interrogé par le Maghreb de l'Economie sur les suites qui ont été données aux travaux de la 4ème session de la Commission mixte algéro-éthiopienne qui s'est tenue à Alger au mois d'avril dernier, M. Solomon a répondu : " Au mois d'avril 2017, la 4ème session de la Commission mixte algéro-éthiopienne s'est réunie à Alger. Elle a été co-présidée par les deux ministres des Affaires étrangères des deux pays et en présence d'experts des deux côtés et avec comme priorité le besoin de développer plus les relations bilatérales. La signature de cinq accords de coopération au cours de cette 4ème session mixte algéro-éthiopienne, traduit l'excellence des relations entre les deux pays et qui sont appelées à se renforcer davantage. Nous espérons que des progrès soient engagés rapidement pour exploiter les opportunités existantes pour renforcer ces relations ". D'après lui, ce qui a été réalisé jusqu'à maintenant " est très important " ; Au passage, il est revenu pour souhaiter que " les relations politiques et diplomatiques excellentes entre les deux pays se transforment aussi en excellentes relations économiques. Pour s'y faire, il faut travailler pour améliorer ce qui existe et pour engager d'autres opérations, d'autres initiatives et concrétiser tout ce qui est inclus dans le rapport final de cette commission mixte ". Dans ce cadre, il annoncera que l'ouverture de la ligne aérienne entre Alger et Addis Abeba interviendra avant la fin de l'année en cours. Interrogé également par notre journal sur les relations d'Addis Abeba avec Tel-Aviv et qui ont un peu agacé les autorités algériennes et d'autres Etats africains, l'ambassadeur éthiopien a répondu : " Rien ne peut toucher ou influencer les relations qu'entretiennent depuis longue date l'Ethiopie et l'Algérie parce que nous sommes tous les deux Africains, nous pensons de la même manière, nous avons la même culture, des peuples combattants qui ont toujours soutenu les peuples dans leur lutte contre le colonialisme " . M. Solomon s'adressant à M. Hocine Benhamadi, membre du Conseil d'administration de Condor l'a invité à dépêcher une délégation pour se rendre en Ethiopie dans le but de dénicher les opportunités qui peuvent s'offrir à Condor. "L'Ethiopie va donner à l'Algérie ce qu'elle n'a pas et vice versa et c'est de cette manière qu'on peut grandir ensembles dans l'intérêt de nos deux peuples .Et si le Groupe Condor décide d'investir dans mon pays, il a 35 % du capital et le reste sera complété par le gouvernement éthiopien comme crédit bancaire ". M. Hocine Benhamadi qui semble intéressé par cette offre, a annoncé que le groupe Condor effectuera au mois d'octobre prochain à Addis Abeba un déplacement pour rencontrer les hommes d'affaires et les hauts responsables dans la perspective d'échanges commerciaux, les opportunités d'investissement de part et d'autre. Nous sommes vivement intéressés par les propositions de Son excellence, M. l'ambassadeur et nous comptons nous rendre en Ethiopie au mois d'octobre prochain pour exploiter les opportunités du marché de ce grand pays d'Afrique. De Bordj-Bou-Arreridj : Ammar Zitouni