Les petites capitalisations de Wall Street, plus sensibles que les grandes entreprises attachées aux ambitions politiques et économiques du président Donald Trump, risquent de subir de nouveaux dégagements et les investisseurs spécialisés n'auront alors d'autre choix que de privilégier la qualité et les secteurs les plus résistants. Les doutes croissants quant aux capacités de la Maison Blanche à mettre en œuvre un programme économique de soutien à la croissance, notamment par le biais de la fiscalité, expliquent que les "small caps" aient subi des passages à vide ces derniers temps. L'indice S&P 600, qui avait fait mieux que la moyenne à la fin de l'an passé, perd 1,4% cette année, alors que l'indice S&P 500 gagne lui 9,2%. "Il y a beaucoup de valeur au pays des small caps si on sait fouiller les gravats", observe toutefois Denis Villere III, gérant de Villere & Co. Certains stratèges jouent les petites capitalisations à la baisse évoquant, outre l'incertitude Trump, des perspectives de résultats plus disparates que celles des grands groupes. Les small caps, habituellement plus instables que le S&P 500, risquent d'être exposées à une forte volatilité dans les mois qui viennent avec un Congrès qui devra examiner des questions aussi délicates que le plafond de la dette. Les multiples du S&P-600, et aussi du Russell 2000, dépassant les moyennes historiques, les investisseurs spécialisés sont circonspects. Le PER du S&P 600 est de 19,7 contre 17,3 pour sa moyenne à long terme, tandis que celui du Russell 2000 est de 25,4 contre 21,3 pour sa moyenne historique. Steven DeSanctis, stratège de Jefferies, estime en conséquence que le Russell 2000 pourrait reculer de 10% au moins et revenir en deçà de son niveau prévalant avant l'élection de Trump. C'est pourquoi les investisseurs sont très regardants dans leurs choix, à l'affût de valeurs qui paraissent encore bon marché et qui ont des perspectives de croissance séduisantes. De ce point de vue, les financières et les high techs sont très recherchées, à la différence des services aux collectivités ("utilities") et des biens de consommation qui ne sont pas de première nécessité. "Comme l'économie va mieux, nous sommes plutôt centrés sur les cycliques et ça nous porte vers des secteurs variant de l'industrie à la technologie", dit Michael Corbett (Perritt Capital Management). DeSanctis est haussier sur les valeurs technologiques car elles peuvent profiter d'une forte croissance à l'étranger. Il privilégie aussi les financières, le tourisme et les loisirs mais évite la distribution, l'immobilier, les utilities et les matières premières. "Les financières, c'est de la tendance longue, pas six à 12 mois; c'est de la surperformance sur la durée", commente-t-il, évoquant des taux plus hauts et une lente déréglementation dans le secteur bancaire. Villere pour sa part est méfiant vis-à-vis des utilities et des valeurs de l'énergie, se tournant vers la high tech et certaines valeurs des biens de consommation. Il existe des écarts de performance entre certaines petites capitalisations et leurs homologues de grande taille, ce qui constitue une bonne occasion de plus-value boursière pour les investisseurs. Ainsi, l'indice des financières du S&P 600 est en baisse de 6,7% cette année, alors que son homologue du S&P 500 est en hausse de 6,2%. Mais le PER du premier est de 15,9, en deçà de sa moyenne de long terme de 17,4, tandis que celui du second, de 13,8, dépasse sa moyenne de long terme qui est de 12,8. Par comparaison, l'indice S&P 600 des utilities est en hausse de 15,8% cette année et son PER est de 23, bien supérieur à sa moyenne de long terme de 16, alors que son équivalent du S&P 500 est en progrès de 12,8% avec un PER de 17,9 contre 13,9 de moyenne à long terme. Mais de tels écarts rendent aussi les investisseurs fébriles. "La prudence dicte de rester dans le marché mais de rechercher une plus grande qualité, de faire preuve de plus de discernement dans ses choix d'investissement", observe Chris Zaccarelli (Cornerstone Financial Partners).
Les Bourses en Europe reculent Les principales Bourses européennes ont ouvert lundi en repli, la vigueur de l'euro pénalisant les marchés actions au terme de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole qui n'a apporté aucune réponse sur l'évolution des politiques monétaires de part et d'autre de l'Atlantique. La monnaie unique européenne se stabilise face au dollar, autour de 1,1920 dollar après avoir touché un plus haut de deux ans et demi, à 1,1963. La progression de l'euro a été favorisée par le fait que le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, n'a pas fait référence à l'appréciation de la devise lors de son discours de vendredi à Jackson Hole. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,18% à 5.095,35 points vers 08h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,42%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,24%, le FTSEurofirst 300 0,24% et le Stoxx 600 0,25%. La Bourse de Londres est fermée pour cause de jour férié ("bank holiday"). Tous les indices sectoriels européens sont dans le rouge, avec notamment un repli de 0,6% pour les valeurs technologiques dont les valorisations élevées préoccupent les investisseurs. A Paris, la plus forte hausse du CAC 40 est pour Michelin qui prend 1% à la faveur d'un relèvement de recommandation d'un analyste, selon un trader. Le titre Havas est stable malgré l'annonce par le groupe publicitaire qu'il était incapable de confirmer sa prévision de croissance organique de 2% à 3% pour cette année, conséquence d'une baisse des investissements prévus, de pressions croissantes sur ses marges et du ralentissement économique dans les pays à forte croissance. Vivendi, avec lequel Havas est en cours de rapprochement, perd en revanche plus de 2%, la plus forte baisse de l'EuroStoxx 50 de la zone euro. Le traditionnel symposium des banquiers centraux de Jackson Hole, où Mario Draghi et la présidente de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen, ont pris la parole vendredi, n'a apporté aucun éclaircissement sur l'évolution des politiques monétaires de la Fed et de la BCE. Les discours des deux banquiers centraux ont néanmoins eu un impact sur les devises et le marché obligataire. S'agissant de Janet Yellen, l'absence de référence aux taux d'intérêt et à la réduction du bilan de la Fed a provoqué un net repli du dollar et des rendements obligataires américains. Le dollar perd encore lundi 0,3% face à un panier de devises de référence. Outre la déception autour du discours du Janet Yellen à Jackson Hole, le billet vert est pénalisé par les craintes entourant le passage de la tempête Harvey aux Etats-Unis, qui a provoqué d'importantes inondations à Houston. Le cours du baril de brut léger américain (WTI) recule de 0,9%, à 47,44 dollars et le baril de Brent de mer du Nord est inchangé à 52,40 dollars. Sur les marchés actions, les places asiatiques ont connu des fortunes diverses. Le Nikkei à Tokyo a clôturé inchangé sur fond de renchérissement du yen face au dollar mais l'indice composite de la Bourse de Shanghai a avancé de 0,94%, toujours dopé par de bons résultats d'entreprises. L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) est quasiment inchangé. Wall Street a terminé en légère hausse vendredi soir, soutenue notamment par le repli des rendements obligataires américains.
L'euro poursuit sa hausse L'euro poursuivait sa hausse face au dollar lundi après les discours sans surprise du président de la BCE Mario Draghi et de son homologue de la Fed Janet Yellen lors du symposium des banques centrales de Jackson Hole. Vers 06H00 GMT (08H00 HEC), l'euro valait 1,1925 dollar contre 1,1919 dollar, son plus haut niveau depuis janvier 2015, vendredi vers 21H00 GMT. La devise européenne baissait face à la devise nippone, à 130,18 yens, contre 130,33 yens pour un euro vendredi soir. Le dollar aussi reculait face à la monnaie japonaise, à 109,17 yens, contre 109,34 yens pour un dollar vendredi soir. L'euro a franchi le seuil des 1,19 dollar vendredi après les discours de Mario Draghi et de Janet Yellen. Les deux banquiers centraux se sont abstenus de tout commentaire sur le marché des changes et n'ont pas fourni de détails sur l'évolution de leur politique monétaire respective. Vers 06H00 GMT, la livre britannique était stable face à l'euro, à 92,55 pence pour un euro, et montait face au dollar, à 1,2885 dollar pour une livre. La monnaie suisse était stable face à l'euro, à 1,1401 franc pour un euro, et montait face au dollar, à 0,9561 franc pour un dollar. La devise chinoise valait 6,6381 yuans pour un dollar contre 6,6465 yuans pour un dollar vendredi à 15H30 GMT.