Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse lundi, à l'entame d'une semaine qui devrait être animée par les débats sur les politiques monétaires avec la réunion des banquiers centraux de Jackson Hole, aux Etats-Unis, même si la hausse des cours des matières premières limite le recul général. Une cinquantaine de minutes après l'ouverture, le CAC 40 à Paris perd 0,57% à 5.085,17 points. À Francfort, le Dax cède 0,43% et à Londres, le FTSE recule de 0,27%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,29%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,53% et le Stoxx 600 de 0,3%. Alors que la semaine dernière a été marquée par le recul des marchés actions face aux tensions sur la Corée et aux nouvelles turbulences politiques aux Etats-Unis, qui font craindre un blocage des réformes de l'administration Trump, la réunion de Jackson Hole, rendez-vous habituel de la fin de l'été pour les grands banquiers centraux de la planète, domine l'agenda des jours à venir. Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine, et Mario Draghi, son homologue de la Banque centrale européenne (BCE), y sont particulièrement attendus alors que les deux institutions s'apprêtent à franchir une nouvelle étape vers le resserrement de leur politique monétaire dans un contexte incertain en raison de la faiblesse persistante de l'inflation. En attendant leurs interventions, prévues vendredi, les investisseurs devraient rester prudents, en surveillant les indicateurs macroéconomiques, dont les indices PMI "flash" attendus mardi, mais aussi l'évolution de la situation géopolitique alors qu'Etats-Unis et Corée du Sud entament leurs manoeuvres militaires communes. Si la baisse est quasi-générale sur les marchés actions européens, les places asiatiques évoluent dans le désordre mais dans des marges étroites. Le secteur des banques abandonne 0,58% alors que la hausse des cours des métaux limite le repli général: l'indice Stoxx des ressources de base gagne 0,74% et à Paris, ArcelorMittal prend 0,59%, la meilleure performance du CAC. A l'opposé, BNP Paribas recule de 1,5%. Au repli général des bancaires s'ajoute pour le groupe l'impact des informations de la presse belge selon lesquelles le gouvernement de Bruxelles pourrait céder une part du capital de la banque. A.P. Moller-Maersk gagne 2,66% à la Bourse de Copenhague après l'annonce de la vente à Total de sa division pétrolière, une opération de 7,45 milliards de dollars (6,3 milliards d'euros environ) qui verra le géant danois du transport maritime entrer au capital de la compagnie pétrolière français à hauteur d'un peu moins de 4%. A Paris, Total cède 0,66%. A Milan, Fiat Chrysler Automobiles (FCA) s'adjuge 3,64%, la meilleure performance du Stoxx 600. Le chinois Great Wall Motor a confirmé son intérêt pour le groupe italo-américain. Auparavant, la publication spécialisée Automobile News avait évoqué un intérêt de Great Wall Motor pour la marque Jeep, propriété de FCA.
Valeurs à suivre Les valeurs à suivre lundi à la Bourse de Paris et en Europe où les contrats à terme sur les indices indiquent une ouverture en légère baisse : * A.P. MOLLER-MAERSK, TOTAL - A.P Moller-Maersk a annoncé lundi avoir conclu avec Total un accord de vente de sa filiale Maersk Oil pour 7,45 milliards de dollars (6,3 milliards d'euros). * BNP PARIBAS - L'Etat belge a renouvelé un contrat auprès de 12 établissements bancaires qui pourraient être chargés de céder une participation supplémentaire de la Belgique dans la banque française, a rapporté le journal De Tidj samedi. Selon des données Thomson Reuters, le gouvernement belge détient 7,73% du capital de BNP Paribas. * VIVENDI - TELECOM ITALIA (TIM) devrait chercher à conclure un accord avec MEDIASET visant à offrir les contenus du groupe de télévision sur son réseau de télécommunications, a déclaré un responsable du gouvernement italien au quotidien La Stampa dimanche. * SECTEUR AERIEN - La compagnie aérienne en faillite Air Berlin a parlé avec plus de dix candidats au rachat d'une part de ses actifs et s'attend à les répartir entre deux ou trois acheteurs, a déclaré dimanche son président du directoire à la presse allemande.
L'euro baisse un peu face au dollar Sur le marché des changes, le dollar gagne 0,1% face à un panier de référence tandis que l'euro souffre des incertitudes sur la politique de la BCE: la monnaie unique cède 0,2% face au billet vert sous 1,1740 et 0,4% face au yen sous 128. L'euro perdait un peu de terrain face au dollar lundi, dans un marché sans grand élan et optant pour la prudence au début d'une semaine qui culminera sur un symposium des grandes banques centrales à Jackson Hole aux Etats-Unis. Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), l'euro valait 1,1739 dollar, contre 1,1762 dollar vendredi vers 21H00 GMT. La devise européenne baissait également face à la devise nippone, à 128,03 yens pour un euro contre 128,46 yens vendredi soir. Le dollar aussi se dépréciait légèrement face à la monnaie japonaise, à 109,07 yens pour un dollar contre 109,22 yens vendredi soir. "Le marché des changes est resté très stable" depuis le début des échanges en Asie, les marchés faisant dans l'ensemble peu de cas du départ vendredi de l'administration américaine de Steve Bannon, conseiller stratégique controversé du président Donald Trump, a observé Lee Hardman, analyste chez MUFG. La veille, des rumeurs sur l'éventuelle démission de Gary Cohn, le conseiller économique en chef de la Maison Blanche, avaient secoué les marchés. "Etant donné les récentes perturbations à la Maison Blanche, on peut s'attendre à ce que les opérateurs restent prudents" vis-à-vis des promesses de mesures pro-croissance de Donald Trump et de la capacité de l'administration à les mettre en place, a expliqué M. Hardman, pour qui les incertitudes politiques devraient continuer à peser sur le dollar. Au contexte politique tumultueux s'ajoute un tableau économique qui reste en demi-teinte, alors les investisseurs continuent à douter de la capacité de la Réserve fédérale américaine (Fed) à relever comme attendu ses taux directeurs une troisième fois cette année. La Fed a déjà relevé ses taux à deux reprises cette année et anticipe un troisième resserrement d'ici fin 2017, mais la faiblesse persistante de l'inflation met à mal ce projet. En l'absence d'indicateurs majeurs cette semaine, les investisseurs scruteront le symposium de Jackson Hole (Wyoming, centre-ouest des Etats-Unis), où s'exprimeront vendredi Janet Yellen, la présidente de la Fed, et Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), en quête d'indices sur les perspectives monétaires américaines et européennes. M. Draghi "ne devrait pas fournir d'informations utiles sur les projets de diminution du programme d'assouplissement quantitatif (ou QE selon son acronyme en anglais, ndlr) de la BCE", a relevé Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. Mais "les investisseurs vont tout de même essayer de lire entre les lignes", a noté M. Ozkardeskaya. "M. Draghi sait que tout commentaire positif sur l'économie de la zone euro revigorerait" les attentes d'un premier pas vers un resserrement monétaire lors de la prochaine réunion monétaire de la BCE le 7 septembre prochain, a expliqué l'analyste. Ainsi, "il doit contenir ces attentes "s'il veut éviter de voir un renforcement de l'euro nuisible à l'inflation" dont la faiblesse freinerait un éventuel resserrement monétaire, a poursuivi Mme Ozkardeskaya. La semaine dernière, l'euro avait connu un trou d'air, plombé par la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE, tenue le 20 juillet, dans lequel la banque centrale européenne a fait part de ses craintes de voir la monnaie unique s'apprécier trop fortement. La devise européenne était tombée jeudi à un plus bas en trois semaines face au billet vert, à 1,1662 dollar pour un euro, avant de se reprendre un peu en fin de semaine. Vers 09H00 GMT, la livre britannique montait un peu face à la monnaie unique, à 91,20 pence pour un euro, mais baissait face au dollar, à 1,2871 dollar pour une livre. La monnaie suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,1351 franc pour un euro, et perdait du terrain face au dollar, à 0,9669 franc pour un dollar. La devise chinoise baissait un peu face au billet vert 6,6726 yuans pour un dollar contre 6,6704 yuans vendredi à 15H30 GMT. L'once d'or valait 1.287,80 dollars, contre 1.295,80 dollars vendredi soir.