Réunis en Chine, les chefs d'Etat de cinq puissances émergentes qui représentent 40% de la population mondiale se pencheront sur le projet de création de leur propre monnaie cryptographique. Bientôt un nouveau concurrent au Bitcoin? En contrepoids aux monnaies virtuelles déjà existantes, les BRICS pensent lancer leur propre monnaie numérique, a fait savoir ce lundi le président du Fonds russe des investissements directs (RDIF), Kirill Dmitriev. "La perspective de création d'une monnaie numérique des BRICS, en tant qu'alternative aux autres moyens de paiement, sera probablement discutée au sein du BRICS Business Council", a-t-il indiqué ce lundi. Selon le responsable, les échanges entre les pays au sein de l'organisation s'effectuent actuellement en monnaies nationales. "Cependant, les cybermonnaies sont de plus en plus discutées en tant que possible mécanisme de paiement", explique-t-il. "Elle peut être demandée pour certaines transactions et constituera une bonne alternative au dollar ainsi qu'à d'autres moyens de paiement", a poursuivi M. Dmitriev. La ville chinoise de Xiamen, située dans la province du Fujian, accueille actuellement le neuvième sommet des BRICS. Les cinq pays des BRICS, à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, représentent environ 42,58% de la population de la planète. En 15 ans d'existence, les échanges entre les pays des BRICS sont passés de 3 à 70 milliards de dollars.
Le Bitcoin est-il le nouvel or? Il fut une époque où l'or était un rempart contre l'incertitude internationale, un actif où les investisseurs pouvaient placer leur argent, en période de tourmente politique ou économique. Maintenant, c'est le Bitcoin qui le remplace, si l'on en juge par les performances des deux actifs au cours des derniers mois. La Corée du Nord lance des missiles balistiques. La Chine essaye de rédiger ses propres règles de navigation en mer de Chine du Sud. Les Etats-Unis sont en plein désarroi. La dette globale continue de s'accumuler et les banques centrales maintiennent les taux d'intérêt presque au niveau zéro. Résultat, le Bitcoin devient plus populaire que l'or parmi les investisseurs qui veulent se protéger contre l'augmentation du niveau d'incertitude dans le monde, selon Panos Mourdoukoutas, un contributeur de Forbes. Le Bitcoin a le vent en poupe depuis les derniers développements en Asie. Par exemple, le regain des tensions dans la péninsule coréenne et dans la mer de Chine du Sud l'ont propulsé au-delà des 4.500 dollars. Les tensions en Asie stimulent la valeur de la monnaie numérique de diverses manières, estime le professeur. Tout d'abord, elles accentuent la perspective d'une guerre, ce qui compromet la demande en devises régionales, telles que le yen, le yuan et le won, et renforcent la demande de Bitcoins. Autrement dit, dès que le premier missile décolle, intentionnellement ou par accident, les investisseurs préféreront détenir des Bitcoins que n'importe quelle autre monnaie régionale. C'est sans doute ce qui explique pourquoi le commerce du Bitcoin dans les devises asiatiques constitue la plupart du volume commercial de Bitcoin à l'échelle mondiale, a souligné M.Mourdoukoutas. Il est à noter qu'aujourd'hui le commerce de Bitcoin en yen japonais représente près de 46% du volume commercial international; le commerce en yuan chinois et en won sud-coréen représentent environ 12% chacun. Quant à Bitcoin en dollars américains, il occupe environ 25% du commerce mondial.
Le bitcoin recule après l'interdiction des ICOs par Pékin Le bitcoin et l'ether, deux des principales cryptomonnaies, ont reculé lundi après l'annonce par les autorités chinoises de l'interdiction pour des individus comme des organisations de lever des fonds par émissions de jetons digitaux (initial call offerings ou ICOs) dont Pékin a dit qu'elles étaient illégales. Le cours du bitcoin, notoirement volatil, a chuté de plus de 8% après cette annonce et abandonne près de 12,5% par rapport à un pic de 4.979,90 dollars atteint en séance ce week-end. Il se négociait à moins de 1.000 dollars au début de cette année. Les levées de fonds en cryptomonnaies, qui permettent à des start-ups utilisant la technologie blockchain de lever en ligne des millions de dollars très rapidement en émettant des jetons digitaux ("digital tokens") dans un environnement peu voire non régulé, ont connu un succès croissant mondialement et en Chine en particulier. Les personnes physiques et les organisations qui ont levé des fonds via des ICOs doivent prendre des mesures pour rembourser les fonds, ont dit dans un communiqué conjoint la Banque populaire de Chine (BPC), les régulateurs bancaires et boursiers chinois et d'autres organismes gouvernementaux. Pour Zennon Kapron, directeur de Kapronasia, un cabinet de consultants spécialisé dans les technologies financières, le coup d'arrêt donné par les autorités aux ICOs vise à leur permettre de mieux comprendre le phénomène et la réglementation pourrait être assouplie à l'avenir. "Les régulateurs à travers le monde ont du mal à comprendre ce que sont les ICOs, quels sont les risques qui y sont attachés, comment les contrôler et les réguler", a-t-il dit. "A de nombreux égards la Chine n'est pas différente des Etats-Unis ou de Singapour quand elle dit, OK nous devons faire marche arrière jusqu'à ce que nous comprenions comme nous pouvons les gérer (...) Je pense que ce ne sera qu'une mesure temporaire. Les ICOs se sont multipliées en Chine cette année et l'agence Chine nouvelle a rapporté en juillet que 65 opérations avaient été réalisées depuis le début 2017 pour un montant cumulé de 2,62 milliards de yuans (330 millions d'euros) auprès de 105.000 investisseurs. Kapron a dit que la décision des autorités chinoises ne semblait pas interdire à des investisseurs chinois de participer à des ICOs réalisées hors de Chine. Sur la plateforme BTCC China, l'une des principales plates-formes d'échange de cryptomonnaies en Chine, l'éther a chuté d'environ 8%.