L'extraction de sable des oueds est autorisée jusqu'au 31 août 2009 avec une autorisation provisoire et sous conditions, indique un décret présidentiel publié dans le Journal officiel. Autrement dit, l'exploitation des sablières situées dans les oueds ne peut se faire que dans le cadre d'un cahier des charges précis ou dans le cadre d'une concession, sous réserve d'une étude d'impact établie conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Une commission est installée à cet effet. Elle se chargera d'arrêter la liste des oueds concernés par l'octroi ou le refus de l'autorisation d'extraction. Tout dépend de l'état dans lequel se trouve la zone concernée. Prévue, initialement, pour 31 août 2007, l'interdiction d'utiliser le sable de mer et d'oued dans la construction n'a pas eu un écho favorable auprès des entreprises de réalisation des projets de bâtiment et de travaux publics. Celles-ci avaient plaidé pour le report, voire l'annulation de cette décision, affirmant qu'elles souffrent d'un manque flagrant de sable pour alimenter leurs chantiers. Bien qu'elle soit momentanée, cette crise n'a pas été sans conséquence sur le prix du sable, ce qui a provoqué l'arrêt de plusieurs chantiers de construction dans les wilayas du Centre pour ne citer qu'Alger, Blida, Boumerdès, Tipaza, Tizi Ouzou et Bouira. Un scénario qui pourrait, facilement, se rééditer vu la vulnérabilité de la production nationale en matière de sable. Une production jugée insuffisante par les experts et par le ministre des Travaux publics. Amar Ghoul avait, à maintes reprises, indiqué que l'Algérie a besoin de 50 millions de tonnes de granulats pour les cinq années à venir, alors que les 750 unités d'extraction de granulats ne produisent pas plus de 32 millions de tonnes/an. L'Algérie a, donc, besoin de se doter de carrières de sable pour combler ce manque, d'une part, et de protéger l'environnement, d'une autre part. Des investissements importants devraient être réalisés, dans ce sens. D'autres suivront pour l'exploitation des gisements de sable des profondeurs de la mer et devraient par la même couvrir 30% des besoins de la filière BTPH en cette matière. Une option défendue par M. Amar Ghoul. Le ministre avait affirmé que l'Algérie s'est fixé «un objectif aussi ambitieux que faisable qui est celui de couvrir 20 à 30% des besoins du pays en sable pour la réalisation de nos grands projets structurants par le recours à l'extraction du sable marin». Une manière, peut-être, de barrer la route devant les pilleurs de sable qui profitent de la situation pour lancer des circuits interdits par la loi, portant ainsi atteinte à l'économie nationale et à l'environnement.