Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Temmar, a souligné hier que son département compte poursuivre les programmes de logements toutes formules confondues pour mettre fin à la crise du logement. Mieux encore, Temmar a affirmé qu'une nouvelle formule destinée à la location de logements sera introduite dans le marché locatif dans l'objectif de diversifier l'offre et de satisfaire la demande. Par ailleurs, le ministre de l'Habitat a indiqué que le marché locatif, qui est souvent un segment occulté, devrait faire l'objet d'une réflexion et d'étude pour diversifier l'offre de logements, indiquant toutefois que son secteur œuvre à étudier tous les segments qui peuvent apporter un plus pour la diversification de l'offre en matière de l'habitat. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, M. Temmar a expliqué que dans les autres pays, le marché locatif est celui qui absorbe une grande partie de la demande, tout en exprimant sa détermination à œuvrer pour diversifier le marché locatif à travers des formules différentes qui permettront au citoyen de choisir celle qui lui convient davantage, et ce, en fonction de son revenu. "La nouvelle formule dédiée à la location est la mieux indiquée du fait que la charge financière du Trésor public sera allégée. L'année 2018 sera une année riche en programmes de logements", s'est-il engagé. Concernant la formule du Logement participatif aidé (LPA), suspendue depuis 2012, le ministre a indiqué que ce dispositif serait relancé en 2018 avec de nouvelles conditions et plus de garantie dans l'objectif de diversifier l'offre et de satisfaire la demande. Selon lui, cette formule permettra à la classe moyenne d'accéder au logement tout en réduisant la tension sur les autres formules comme l'AADL, LSP et LPP. Une réintroduction de la formule LPA dans la nomenclature des formules adoptée par le secteur de l'habitat, a-t-il expliqué, est tributaire d'une somme de garanties et de mécanismes susceptibles d'éviter la reproduction des "erreurs" du passé. Il a, toutefois, relevé l'importance de faire un état des lieux approfondi par rapport à ce qui a été réalisé dans le cadre de cette formule, d'identifier les insuffisances en vue d'apporter les correctifs nécessaires avant d'envisager un retour à ce dispositif. "Le dossier du LPA doit être épuré de toutes les carences et les lacunes qui avaient amené les pouvoirs publics à geler cette formule", a indiqué M. Temmar, ajoutant que son département ministériel a réuni récemment des experts et responsables du secteur pour examiner les conditions d'une relance du LPA mais sous une nouvelle forme. En somme, il a réaffirmé que le logement restait "la priorité de l'Etat", indiquant que l'année 2018 sera une année pleine de programmes et que la priorité de son département est de lancer tous les programmes qui n'ont pas connu un début de réalisation dont il estime le nombre à quelque 320.000 logements. M. Temmar a assuré que l'Etat respecterait ses engagements et que les personnes qui ont payé et qui ont reçu l'ordre de versement auront leur appartement. Sur l'année 2018, a-t-il précisé, 120.000 logements location-vente seront lancés, 80.000 aides au logement de type formule rurale seront distribuées et qu'environ 70.000 logements de type LPA sont aussi inscrits au programme de 2018. Sur la question des recours des souscripteurs de l'AADL, il a indiqué qu'ils avaient été traités, ajoutant qu'il a même ouvert une page facebook pour répondre et s'informer des problèmes des citoyens concernés par cette formule.
Les architectes algériens doivent enrichir la politique urbanistique nationale D'autre part, Abdelwahid Temmar, a appelé avant-hier les architectes algériens activant à l'étranger à contribuer à l'enrichissement de l'architecture nationale et à la consécration d'une nouvelle politique urbanistique, aux côtés de leurs homologues algériens exerçant à travers le pays. Dans une allocution d'ouverture de la cérémonie de remise du Prix national d'architecture et d'urbanisme 2016, le ministre a précisé que cette distinction se veut "un encouragement aux architectes algériens pour les inciter à plus de créativité et un appel aux architectes algériens à l'étranger en vue de contribuer à l'enrichissement de la politique urbanistique nationale avec les nouvelles techniques architecturales". M. Temmar a estimé que l'architecture et l'urbanisme étaient complémentaires et nécessitaient davantage d'efforts pour la réalisation d'un tissu urbain de qualité, ajoutant que ses services comptent organiser des ateliers de travail sur la réglementation du secteur de l'urbanisme et la réévaluation des lois en vigueur dans ce domaine. La priorité du secteur actuellement est de relever le défi de la qualité pour la création d'espaces adaptés au bien-être de l'Homme alors que dans les années précédentes les efforts étaient centrés sur la quantité dictée notamment par la crise du logement, a rappelé le premier responsable du secteur. Le secteur a adopté une feuille de route issue du Plan d'action du gouvernement qui vise à poursuivre la réalisation des logements de différentes formules (public, locatif participatif (LSP), rural, social, location-vente (AADL) et promotionnel public (LPP)) outre la relance de la formule logement promotionnel aidé (LPA), dans sa nouvelle formule. La feuille de route prévoit par ailleurs, la numérisation des outils et systèmes de gestion du secteur de l'urbanisme et vise à lutter contre la bureaucratie avec le concours des services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et à réévaluer l'arsenal juridique relatif à l'aménagement et à l'urbanisme en intégrant les nouvelles techniques dans le cadre du développement durable. Le document propose en outre de consacrer la décentralisation concernant certaines décisions et l'allègement des mesures administratives. Pour garantir la relance du secteur de l'urbanisme, ajoute le ministre, "il est impératif de conserver le patrimoine architectural de notre pays", soulignant l'importance de moderniser les différents sites architecturaux tout en préservant les spécificités culturelles de chaque région. "Les architectes et les urbanistes doivent travailler ensemble pour réaliser cette équation", a-t-il dit. L'Algérie a besoin d'une dynamique novatrice émanant des futurs ingénieurs pour la conception d'un urbanisme intégré et cohérent assurant tous les éléments de bien-être humain, a soutenu le ministre qui a appelé l'Union nationale des architectes à jouer son rôle en assurant le suivi de la formation dispensée aux ingénieurs dans les instituts et les universités. "Nous voulons préserver notre patrimoine architectural afin que nos sites historiques demeurent les témoins de notre identité et de notre civilisation", a-t-il ajouté. Le prix 2016 du président de la République de l'Architecture et de l'Urbanisme a été attribué à l'architecte Brakchi Nadia pour sa conception du siège de l'Ecole supérieure de la sécurité sociale à Alger. Le prix a été remis à la lauréate par le conseiller du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors d'une cérémonie à laquelle ont pris part les ministres des Transports Abdelghani Zaalane, du Tourisme Hacène Mermouri, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Tahar Hadjar, de la Culture Azzedine Mihoubi ainsi que le vice-président de l'APN et le secrétaire général de l'Union africaine des architectes. La cérémonie a également été marquée par la présence de l'architecte spécialiste des constructions aéroportuaires, M. Boumahdaf Farid, de l'architecte jordanien spécialiste de l'architecture arabo-islamique, Rassem Bedrane et de l'architecte Catherine Sayen Pouillon veuve de Fernand Pouillon, concepteur de nombreuses œuvres architecturales en Algérie notamment touristiques et l'expert en urbanisme, Belkhatir Abdelaziz. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar a remis le prix national du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l'architecte Chirani Abdessamed pour le projet du Centre arabe d'archéologie à Tipaza et le prix du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville à l'architecte Tabi Lotfi pour le projet du Centre de recherches en sciences islamiques à Laghouat.