Après l'achèvement, fin juin, de la pose du premier tronçon, en eaux peu profondes (jusqu'à 550 mètres) sur la côte d'Almeria, la construction du gazoduc Medgaz vient de franchir une nouvelle étape, avec le lancement de la construction de sa partie située en eaux profondes de la Méditerranée. En effet, la société italienne Saipem, retenue pour cette partie du projet, entamera ses travaux à partir de la mi-août. Selon un communiqué de presse publié sur le site de la société Medgaz, le port d'Almeria a accueilli, hier, le Saipem 7000, la plateforme utilisée pour la pose du gazoduc dans les zones les plus profondes de son parcours (jusqu'à 2 160 mètres). La plateforme est partie de Stavanger (Norvège) où fut montée la tour de soudage qui permettra d'installer 120 des 210 kilomètres du parcours du gazoduc Algérie-Europe via l'Espagne. Il s'agit d'un navire appartenant à la société Saipem SPA leader mondial de la construction d'infrastructures marines. Il a été utilisé pour le montage d'infrastructures dans le monde entier, parmi lesquelles on peut citer le gazoduc construit entre la Russie et la Turquie qui traverse la mer Noire (Blue Stream) et le projet Ormen Lange, en Norvège. Le Saipem 7000 mesure 197,95 mètres de longueur et son pont principal atteint une hauteur de 43,5 mètres. Concernant la méthode d'installation utilisée, la société Medgaz indique qu'elle est appelée méthode en J (J-lay) en raison de la forme prise par la tuyauterie au cours du montage. Les tuyaux, soudés au préalable par tronçon de 50 mètres, sont assemblés et installés en position verticale et adoptent une forme en J au cours de leur descente vers le fond marin. La société Medgaz précise, par ailleurs, qu'au total, le processus de construction en eaux profondes durera environ 40 jours. Selon les prévisions, le Saipem 7000 posera 3 kilomètres de tuyauterie par jour. Près de 450 personnes travailleront à bord de la plateforme jusqu'à la fin de la construction. Une fois la pose en eaux profondes achevées, ce seront 80% du gazoduc Algérie-Europe via l'Espagne qui auront été posés. Le Castro Sei, navire qui a déjà procédé à la pose du gazoduc dans la partie espagnole située en eaux peu profondes, poursuivra la pose dans les eaux algériennes. Medgaz sera le deuxième gazoduc qui reliera l'Algérie à l'Espagne. Le premier, le GME, passe par le Maroc et le détroit de Gibraltar. Medgaz reliera directement la ville de Béni Saf (ouest de l'Algérie) à la ville du sud de l'Espagne, Almeria. Il a été lancé à la fin de l'année 2000 par Sonatrach et la compagnie espagnole wCepsa. Le capital de la société Medgaz est détenu par Sonatrach (36%), Iberdrola (20%), Cepsa (20%), Gaz de France (12%) et Endesa (12%). Le débit de base du pipe serait de 8 milliards de mètres cubes par an. Le gazoduc reliera sur le territoire algérien Hassi R'mel à Béni Saf. Le tronçon sous-marin reliera Béni Saf à Almeria sur une longueur de 200 km avec une profondeur d'environ 2100 m. Après le tronçon sur le territoire espagnol, le gazoduc sera raccordé au réseau français. Le coût du projet se situerait autour de 600 millions d'euros, selon une estimation. La mise en service du gazoduc Medgaz est prévue courant 2009.