La réussite de la plupart des objectifs de développement durable, adoptés par les Nations unies est tributaire, ne serait-ce qu'en partie, de l'accès à l'énergie, a affirmé le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni à Santa Cruz de la Sierra (Bolivie). "Même si l'un des dix-sept objectifs de développement durable adoptés par les Nations unies est dédié à l'énergie, la réussite de la plupart des autres objectifs est tributaire, ne serait-ce qu'en partie, de l'accès à l'énergie, que ce soit dans l'éducation, la santé, l'habitat, l'industrie ou la lutte contre la pauvreté", a déclaré M. Guitouni. Selon un communiqué de son département, le ministre s'est ainsi exprimé, lors de la deuxième session dédiée au rôle et à la contribution du gaz naturel pour atteindre les objectifs de développement durable dans le cadre du 1er séminaire international du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) organisé à Santa Cruz de la Sierra en Bolivie. M. Guitouni a rappelé l'importance que revêt la question du développement durable pour l'Algérie tant elle est liée au développement économique, au progrès social et à la protection de l'environnement. Selon la même source, le ministre a mis en avant quelques indicateurs sur la demande mondiale d'énergie qui devrait croître d'environ 30% à l'horizon 2040, pour satisfaire les besoins de 9,2 milliards d'habitants, soit 1,7 milliard de plus qu'aujourd'hui. Ces indicateurs montrent, observe le ministre, que toutes les ressources énergétiques seront mises à contribution, aussi bien les énergies fossiles que les énergies renouvelables. A ce propos, le ministre a mis en exergue trois éléments que les politiques et les professionnels doivent prendre en considération. Il a évoqué d'abord, la nécessité d'investissements colossaux dont la mobilisation exigera la mise en place de politiques incitatives et des conditions de marché attractives. Ensuite, le ministre a rappelé qu'en dépit des progrès enregistrés de par le monde, l'accès aux services énergétiques modernes reste inexistant, du moins difficile pour une partie de l'humanité, habitant en majorité en Afrique. M. Guitouni a, en troisième lieu, insisté sur l'impact de l'activité humaine en général et de la consommation énergétique en particulier, qui est considérable sur l'environnement, aussi bien localement sous forme de pollution de l'air que globalement en contribuant au réchauffement climatique. Le gaz naturel, a-t-il poursuivi, constitue une réponse aux défis de l'approvisionnement énergétique mondial. Ainsi, le gaz, a-t-il déclaré, peut satisfaire les besoins énergétiques croissants tout en préservant l'environnement de notre planète. Le rôle du gaz est encore plus renforcé, a-t-il ajouté, si l'on intègre son utilisation comme backup aux énergies renouvelables dans la production électrique, en réponse à leur variabilité et leur intermittence aussi bien quotidiennes que saisonnières. Et pour que ce rôle soit pleinement efficace, le ministre a mis en garde contre les politiques énergétiques qui risquent de freiner le développement de l'industrie gazière à l'instar des politiques mises en œuvre dans le secteur de l'électricité dans l'Union européenne. Selon lui, les politiques mises en œuvre dans le secteur de l'électricité dans l'UE pour développer les Energies renouvelables par l'octroi des subventions massives et sur la base d'une tarification basée sur les coûts marginaux à court terme, associée à un marché du carbone peu performant, a eu pour effet pervers de favoriser le charbon au détriment du gaz naturel. Ce qui explique, entre autres, la forte baisse de la demande de gaz naturel depuis 2010 dans cette région. M. Guitouni a également appelé à faire face à d'autres enjeux liés à l'aspect capitalistique de l'industrie gazière, mais encore, au partage équitable des risques entre les producteurs et les consommateurs permettant de mobiliser les financements nécessaires au développement des chaînes gazières. "Une mutation vers un fonctionnement des marchés basé uniquement sur des transactions de court terme pourrait ne pas être compatible avec la nécessité d'attirer les investissements et les financements de chaîne gazière", a-t-il expliqué. Il convient donc, selon lui, de "développer de nouvelles niches de demande future du gaz. Les synergies avec les énergies renouvelables sont ainsi à renforcer et à exploiter". Par ailleurs, M. Guitouni a salué la décision du Forum des pays exportateurs de gaz prise en octobre dernier, et qui est à l'origine de la création du Centre de recherche du gaz du GECF en Algérie, note la même source.