A l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le président français, Emmanuel Macron, a entamé mercredi une visite d'amitié et de travail en Algérie. A son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediène, le président français a été accueilli, par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui était accompagné du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire et du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Macron s'est recueilli au sanctuaire du Martyr à Alger Accompagné du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah et du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le président Macron a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des Martyrs de la Révolution nationale et observé une minute de silence à leur mémoire. Cette visite du président français qui s'inscrit dans le cadre du partenariat d'exception que l'Algérie et la France sont attelées à bâtir et à conforter, sera une occasion pour les deux pays, notamment durant les entretiens entre les deux Chefs d'Etat, d'explorer de nouvelles voies pour renforcer la coopération et le partenariat entre l'Algérie et la France et de procéder à une concertation sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun.
Un "partenariat d'égal à égal" D'autre part, le président français, Emmanuel Macron, a plaidé pour un "nouveau rapport" avec l'Algérie, fondé sur un "partenariat d'égal à égal" et pour la construction d'un "axe fort" entre les deux pays autour de la Méditerranée, avec un prolongement vers l'Afrique. "Le nouveau rapport que je veux construire avec l'Algérie et que je propose aux Algériens est celui d'un partenariat d'égal à égal, construit dans la franchise, la réciprocité et l'ambition", a affirmé le président français dans une interview au quotidien El Watan publiée mercredi. "Avec l'Algérie, la France doit construire un axe fort, un axe autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l'Afrique", a-t-il soutenu, ajoutant que "les objectifs de notre relation doivent être en particulier notre sécurité et notre prospérité commune autour de projets concrets et innovants". Qualifiant l'Algérie de "partenaire économique majeur" de la France, Macron a rappelé que le stock d'investissements français en Algérie hors hydrocarbures s'élevait à 2,3 milliards d'euros, observant que "si les projets en cours de développement se concrétisent", le montant de ces investissements pourrait afficher une "forte augmentation" dans les années à venir. Il a soutenu que les entreprises françaises qui investissent en Algérie dans le long terme "agissent en convergence avec les priorités de l'Algérie: produire sur place, produire +algérien+, c'est-à-dire avec un taux d'intégration local important, apporter des savoir-faire et des technologies pour créer de l'emploi et participer à la diversification et au développement de l'économie algérienne". Sur le chapitre de la mémoire et à la question de savoir s'il maintenait l'expression "crime contre l'humanité" à propos de la colonisation, employée lors de sa visite à Alger en février dernier alors qu'il était candidat à la présidence française, M. Macron a déclaré: "Mes convictions sur ce point n'ont pas changé depuis que j'ai été élu président de la République. "Je suis d'une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation européenne sont incontestables et font partie de notre histoire", a-t-il affirmé, estimant, cependant, qu'il ne fallait pas s'"enferrer" dans ce passé mais "construire un avenir commun et une espérance".
La France et l'Algérie ont un intérêt commun A propos de la lutte antiterroriste au Sahel, le président français a souligné que "la France et l'Algérie ont un intérêt commun, celui de la stabilité de la région et la lutte contre les groupes terroristes, qui ont frappé et meurtri à plusieurs reprises nos deux pays". Il a ajouté attendre "une coopération totale de tous ceux qui partagent l'objectif d'une paix durable au Mali" et "j'attends beaucoup de l'Algérie dans ce domaine". Au sujet du drame de la migration et son lot de victimes, le chef d'Etat français a évoqué une "responsabilité partagée" entre l'Europe et l'Afrique, observant que la réponse qui doit être apportée est multiple. "Elle est sécuritaire sans aucun doute mais elle est également politique, comme en Libye où les trafiquants profitent de l'instabilité du pays pour prospérer", a-t-il précisé. "Il s'agit de travailler sur le long terme sur les raisons qui poussent ces populations à quitter leurs pays et risquer leur vie", a-t-il ajouté. A une question sur la crise libyenne, Macron, après avoir rappelé que la France et l'Algérie soutiennent "pleinement" la médiation des Nations unies, a indiqué qu'ils faut à présent convaincre l'ensemble des acteurs que la seule solution pour résoudre la crise libyenne est politique", soulignant que "l'Algérie joue un rôle important sur ce dossier en animant avec la Tunisie et l'Egypte un groupe de travail dont l'objectif est de jouer un rôle constructif et de soutien à la médiation de l'ONU".